Pourquoi le combat entre Ciryl Gane et l'Anglais Tom Aspinall peut rentrer dans l'histoire du MMA français

Le natif de la Roche-sur-Yon affronte le Britannique, samedi, pour devenir le premier Français à s'emparer d'un titre en UFC, à 35 ans.

Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Ciryl Gane avant son combat face à Alexander Volkov en décembre 2024. (STEVE MARCUS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Ciryl Gane avant son combat face à Alexander Volkov en décembre 2024. (STEVE MARCUS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

C'est le combat le plus attendu de la fin d'année en France. Un mois et demi après les démonstrations de Benoît Saint Denis et Nassourdine Imavov à Paris, un autre Tricolore va rentrer dans la cage en UFC, dans la soirée du samedi 25 octobre. Ciryl Gane sera opposé à Tom Aspinall dans un combat pour la ceinture des poids lourds, la catégorie reine en MMA. Franceinfo: sport vous explique pourquoi ce combat peut faire basculer le destin du MMA français.

Parce que Gane peut devenir le premier Français champion de l'UFC

Jamais un Français n'a remporté une ceinture en UFC, la plus puissante et prestigieuse ligue de MMA au monde. A 35 ans, Ciryl Gane a l'occasion de devenir un pionnier, lui qui a déjà été l'un des premiers à amener la lumière sur le MMA en France depuis l'internationalisation de la ligue au tournant des années 2020, année où le sport a été légalisé dans l'Hexagone.

La Française Manon Fiorot avait également eu un title shot, soit un combat face à la championne pour la ceinture, en février dernier, mais elle s'était inclinée face à la Péruvienne Valentina Shevchenko. Nassourdine Imavov est lui deuxième de sa catégorie (poids moyens) et semble tout proche d'obtenir le combat tant désiré face au champion de la catégorie, Khamzat Chimaev, mais il n'y est pas encore.

Ciryl Gane peut donc marquer le MMA français et mondial, samedi. Une victoire qui consacrerait le Français pour son 16e combat (13 victoires, deux défaites) depuis ses débuts à l'UFC, en 2019, lui qui a gravi les échelons de la catégorie reine à toute vitesse. 

"J'ai commencé les sports de combat par pur hasard, j'ai commencé à faire des compétitions et très rapidement ça a fonctionné pour moi. Le gars arrive comme un cheveu sur la soupe et il gagne tout face à tout le monde. C'est limite injuste."

Ciryl Gane

à l'AFP

Surnommé "Bon Gamin" pour son humilité et sa faible propension au trashtalk (provocation sur et en dehors du ring), Ciryl Gane atteindrait le toit de son sport, avec la ceinture de la catégorie la plus prestigieuse, seulement six ans après son arrivée dans les cages américaines. "Même quand j'ai intégré l'UFC, à aucun moment, je disais que j'allais être le meilleur de la catégorie. Ce qui m'intéressait, c'était le combat suivant, et j'allais tout faire pour gagner le combat suivant. Mais à un moment donné, tu arrives tellement haut, tellement proche de la ceinture. Aujourd'hui, ma quête, c'est d'avoir la ceinture. C'est une quête personnelle, je ne le fais pas pour les gens, je le fais réellement pour moi", rembobinait jeudi le Vendéen e à l'AFP.

Parce que c'est peut-être sa dernière chance après deux échecs

Mais cette chance de titre n'est pas pour autant le coup d'essai de Ciryl Gane. Ce sera sa troisième tentative, après ses deux échecs face à Francis Ngannou en janvier 2022 puis Jon Jones en mars 2023. Deux défaites logiques, surtout face à Jon Jones, considéré comme le meilleur combattant de l'histoire de ce sport. "Dans une vie de sportif, je pense que c'est bien de connaître la défaite, ça t'apporte énormément. Personnellement je n'ai jamais autant appris qu'après le combat contre Jon Jones", rappelle le Français, qui avait été contraint à l'arrêt par l'arbitre au bout de seulement deux minutes.

A 35 ans, est-ce la dernière chance pour lui de conquérir le Graal ? Lui n'est pas de cet avis. "Non, la réalité, c'est que je suis dans le top de la division depuis déjà pas mal d'années. Si on regarde d'autres catégories, on se rend compte qu'il y a énormément de gars de très haut niveau qui ont toujours gravité autour de la ceinture, mais qui ne l'ont jamais eue. Et les gars continuent à combattre et ne perdent jamais leur motivation. C'est bien pour les gros titres, pour raconter une histoire, mais la réalité est toute autre."

Parce que le défi est immense face à Aspinall

Pour atteindre cet objectif, il faudra néanmoins passer sur le corps de Tom Aspinall (15 victoires, trois défaites), champion actuel de la catégorie sans combattre. Il a hérité de la ceinture à la suite de la retraite en juin dernier de Jon Jones (28 victoires, une défaite), qui la détenait depuis 2011 et ne l'avait remise en jeu que trois fois depuis 2020. 

Le Français ne partira pas favori face à l'Anglais, qui reste sur trois succès de rang et s'est toujours imposé avant le troisième round. Dans une opposition de styles, où Ciryl Gane aime combattre debout à l'inverse de son adversaire qui apprécie le sol. Le Français devra sans doute négocier des parties délicates au sol, là où il avait perdu ses deux précédents combats pour le titre. "Celui qui pense que je n'ai jamais travaillé mon sol, étant venu de la boxe thaï, il se trompe. Même si parfois, on a eu des combats qui ne se sont pas passés comme on le voulait, on bosse énormément le sol. A moi de le montrer tout simplement", a prévenu le Tricolore.

"Tom est quelqu'un de très complet, on l'a vu dans ses combats. Mais il n'a jamais combattu une personne comme moi, avec mes aptitudes. C'est ce qui va donner un combat intéressant"

Ciryl Gane

à l'AFP

Il aura en tout cas le soutien des autres Français en UFC, notamment Benoît Saint Denis. Le Français, qui a renoué avec la victoire avec la manière lors de l'UFC Paris 4, ne partait pourtant pas favori face à Mauricio Ruffy. "Ni moi ni Nassourdine [Imavov] n'étions favoris à Paris. Espérons que ça lui sourisse aussi. Il est dans un état d'esprit différent, solide, guerrier qui fait que je pense que le travail est bien fait. Il va nous surprendre et donner une très bonne prestation. Et peut-être qu'on aura enfin notre premier champion français à l'UFC", se prenait à rêver "God of War" vendredi au micro de RMC Sport.

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