Exposition Impressions Nabies : quand les disciples de Gauguin bousculent l’art

Jusqu’au 11 janvier 2026, La BnF, site Richelieu, propose une exposition intéressante: “Bonnard, Vuillard, Denis, Vallotton… – Impressions Nabies”.

Après l’expo du musée du Luxembourg, en 2019, sur le thème “Les Nabis et le décor“, la Bibliothèque nationale de France, rend hommage à cet art d’avant-garde.

J'ai vu l'expo Impressions Nabies à la BNF Richelieu

À la fin du XIXe siècle, un groupe d’artistes, disciple de Gauguin, et, audacieux se fait appeler les Nabis ( “prophètes” en hébreu). Ils affirment leur volonté de réinventer l’art de leur temps.

Entre 1890 et 1900, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Maurice Denis, Ker-Xavier Roussel, Félix Vallotton, Henri-Gabriel Ibels, Paul Ranson et Aristide Maillol forment ce collectif éphémère mais décisif.

 

S’ils sont souvent associés à la peinture, leur véritable révolution s’est aussi jouée dans l’univers de l’estampe. C’est par l’image imprimée que l’esthétique nabie s’est diffusée largement, touchant un public bien au-delà des cercles artistiques.

L’estampe comme art populaire

Les Nabis ne se contentent pas de peindre : ils veulent intégrer l’art à la vie quotidienne. Bonnard résume cette ambition en déclarant : « Notre génération a toujours cherché les rapports de l’art avec la vie. » Gravures, éventails, meubles, paravents… tout devient support de création.

Sous l’impulsion de marchands visionnaires comme Ambroise Vollard, les Nabis investissent pleinement le champ de l’estampe. Ils collaborent avec des imprimeurs pour produire des œuvres accessibles, explorant les techniques de la lithographie en couleurs et de la gravure sur bois de fil.

Une décennie d’expérimentations visuelles

Pendant dix ans, les Nabis s’emparent de l’estampe avec une intensité remarquable. Bonnard, Vuillard, Denis et Roussel exploitent les possibilités de la lithographie en couleurs, jouant sur les aplats et les cernes pour créer des compositions vibrantes.

Vallotton et Maillol, eux, redonnent vie à la gravure sur bois, renouant avec une tradition artisanale.

Leurs œuvres prennent des formes variées : affiches, illustrations de revues, livres, programmes de spectacles, partitions musicales, objets décoratifs… L’estampe devient un vecteur de diffusion massive, mais aussi un terrain d’expérimentation esthétique.

Entre le Japon et la France

Les sujets abordés par les Nabis reflètent leur époque : paysages, scènes de la vie parisienne, intimité amoureuse. L’influence de l’estampe japonaise est palpable dans leur traitement des surfaces, des contours et des couleurs.

Parmi leurs réalisations marquantes, les Suites d’Impressions — composées de 12 planches tirées à 100 exemplaires et vendues 100 francs — témoignent de leur volonté de conjuguer art et accessibilité.

Le peintre-graveur, un artiste à part entière

L’exposition Impressions Nabis s’attache à montrer cette période charnière où le peintre devient aussi graveur, et où l’estampe s’impose comme un art à part entière.

Elle révèle comment ces artistes ont su conjuguer technique, poésie et modernité pour faire de l’image imprimée un manifeste esthétique.
Mon avis sur Impressions Nabies. C’est une exposition facile d’accès, à la scénographie étudiée et harmonieuse.
Découvrez le catalogue de l’exposition cliquez ici ou cliquez ici.
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