Vous, en quelques mots ?

Je m’appelle Clément Andrieux, je suis conservateur des bibliothèques. J’ai fait des études en histoire de l’art et en archéologie. Je me suis notamment intéressé à l’image médiévale occidentale. J’ai ensuite passé les concours des bibliothèques ; et j’ai obtenu le concours de conservateur.

Que faites-vous à l’Institut national d’histoire de l’art ?

À l’INHA, je suis chef du service du Développement des collections au sein du Département de la bibliothèque et de la documentation. La mission de ce service est de piloter et de mettre en œuvre la politique documentaire de l’établissement, en matière de collections courantes. J’encadre une équipe de 15 personnes, en charge des acquisitions et de la gestion des collections – aussi bien monographies, périodiques, catalogues de vente et ressources numériques. L’enjeu est de développer la collection de l’INHA, pour que les chercheurs en histoire de l’art et en archéologie puissent accéder à une documentation pertinente, utile et nécessaire pour mener à bien leurs études et projets de recherche.

Qu’est-ce qui fait selon vous la singularité de cette bibliothèque ?

La bibliothèque de l’INHA est une bibliothèque de référence en histoire de l’art et en archéologie. Elle a une vocation nationale mais aussi mondiale. Sa particularité réside aussi dans son histoire, avec une profondeur de collections, avec plusieurs strates documentaires issues des bibliothèques de la Bibliothèque d’art et d’archéologie (BAA) et de la Bibliothèque centrale des musées nationaux (BCMN), fusionnées en 2016 en un seul endroit au centre de Paris – en salle Labrouste et en magasin central. Cette collection a été augmentée de la collection des Archives de la critique d’art, à Rennes, en 2018. La collection a vocation à être actualisée pour le présent, pour les chercheurs d’aujourd’hui, mais qui a aussi à être transmise pour le futur, pour les publics et chercheurs de demain. En ce sens, c’est aussi une bibliothèque de conservation.

Plutôt salle Labrouste ou magasin central ?

C’est un peu deux salles, deux ambiances : faste du second empire d’un côté, ambiance industrielle de l’autre. Ça dépend de ce qu’on vient chercher à la bibliothèque ; et je pense que les deux salles fonctionnent ensemble, avec une certaine cohérence architecturale et documentaire.

La bibliothèque de l’INHA est aussi un lieu de sociabilité. On y voit se rencontrer, en un lieu au centre de Paris, deux mondes de la recherche en histoire de l’art : le monde public, universitaire et muséal, d’une part et d’autre part le monde privé, avec les commissaires-priseurs, les marchands d’art et les collectionneurs.

Une trouvaille marquante dans les collections de la bibliothèque ?

Je parlerais de Substrat, l’œuvre de Dove Allouche. L’artiste a réalisé des prélèvements, à l’aide d’écouvillons sur les catalogues raisonnés des artistes de la bibliothèque. Il a mis ses prélèvements en culture ; et à partir de ces boîtes de pétri, il a réalisé plus de 4.000 prises de vue. C’est une œuvre assez discrète, 20 volumes, qui repose sur les coursives de la salle Labrouste.

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Paroles : rencontre avec Clément Andrieux, chef du service du développement des collections de la bibliothèque