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Mercosur : Emmanuel Macron dit rester « vigilant » après le tollé causé par ses propos, la FNSEA dénonce « une rupture avec l’agriculture française »

Le principal syndicat agricole déplore « un reniement total » du chef de l’Etat, qui s’est dit, jeudi soir, « plutôt positif » face à la possibilité d’accepter l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur.

Le Monde avec AFP

Publié le 07 novembre 2025 à 12h07, modifié le 07 novembre 2025 à 21h13 (republication de l’article du 07 novembre 2025 à 09h04)

Temps de Lecture 2 min.

Le président français, Emmanuel Macron, s’exprime lors de la table ronde des dirigeants pour lancer le Fonds pour les forêts tropicales (FFT) dans le cadre de la COP30 à Belem, dans l’Etat de Para, au Brésil, le 6 novembre 2025.

L’accord commercial entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur doit permettre à l’Europe d’exporter, entre autres, plus de voitures, de machines ou de vins. Mais il facilitera aussi l’importation de bœuf, de volaille, de sucre ou de miel venant de l’autre côté de l’Atlantique. Alors que les agriculteurs font front contre lui, Emmanuel Macron s’est dit, jeudi 6 novembre dans la soirée, « plutôt positif » sur la possibilité de l’accepter.

« Je suis plutôt positif, mais je reste vigilant parce que je défends aussi les intérêts de la France », a déclaré le président français aux journalistes au sujet de cet accord très critiqué, s’exprimant en marge du sommet des chefs d’Etats qui précède la COP30 à Belem, au Brésil.

« Nous avons été entendus par la Commission, qui non seulement nous a donné une réponse positive sur les clauses de sauvegarde, mais a souhaité aussi apporter des soutiens en particulier au secteur de l’élevage, apporter aussi un renforcement des protections de notre marché intérieur avec un renforcement de notre union douanière », a ajouté Emmanuel Macron. Dans « les semaines qui viennent », la Commission européenne va mener un « travail » avec le Mercosur « pour que ces clauses soient acceptées », a-t-il complété.

« Je reste vigilant », a précisé M. Macron vendredi, lors d’une conférence de presse à Mexico, après le tollé causé en France par ses propos. « Je défends les intérêts de la France et nous continuons à nous battre », a-t-il martelé, « la France continue d’attendre des réponses claires ».

Emmanuel Macron assure être « cohérent »

Destiné à libéraliser les échanges entre l’UE et les pays d’Amérique du Sud, dont les deux géants Brésil et Argentine, le traité du Mercosur avait été signé à la fin de 2024. Adopté le 3 septembre 2025 par la Commission européenne, le texte doit encore être approuvé par les 27 pays membres avant d’entrer en application.

Emmanuel Macron avait auparavant affirmé à plusieurs reprises que cet accord n’était « pas acceptable en l’état », alors que les agriculteurs français redoutent une « concurrence déloyale » des Sud-Américains. « J’ai été cohérent depuis le début. J’ai dit qu’en l’état, il n’était pas acceptable, c’est pour ça que je vous dis qu’il est en train d’être changé. Et donc si ces clauses sont bien mises en œuvre qui n’existaient pas dans l’accord, à ce moment-là nous considérons que cet accord peut être acceptable », a-t-il affirmé à Belem.

Les clauses de sauvegarde mentionnées par le chef de l’Etat ouvrent la voie à une augmentation temporaire des droits de douane sur les produits agricoles importés des pays du Mercosur, en cas de préjudices pour l’agriculture européenne.

Pour Annie Genevard, « le compte n’y est pas »

Mais beaucoup doutent de l’applicabilité de ces clauses. La FNSEA, le principal syndicat agricole, a dénoncé vendredi « un reniement total » d’Emmanuel Macron et « une rupture avec l’agriculture française ». « Cette déclaration, prononcée qui plus est à Belem, au cœur du territoire de nos concurrents agricoles, sonne comme un nouvel affront, a déploré Arnaud Rousseau, son président, sur le réseau social X. Nous ne laisserons pas brader notre modèle, nos emplois ni notre souveraineté. Nous appelons les eurodéputés français à faire bloc pour s’opposer à cet accord inacceptable et à défendre nos producteurs. »

Pour Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, « le Mercosur, c’est la mort de l’agriculture ». Historiquement opposée aux accords de libre-échange, la Confédération paysanne dénonce « une trahison ». « Il nous avait dit, la main sur le cœur, au Salon de l’agriculture, qu’il s’opposerait à cet accord. C’était sa responsabilité d’aller chercher le soutien des autres Etats membres pour trouver une minorité de blocage. On est plus qu’en colère », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un de ses porte-parole, Stéphane Galais.

La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, a reconnu elle-même vendredi que les garanties obtenues par la France n’étaient pas suffisantes. « Les lignes rouges de la France sont connues depuis le départ (…) Et aujourd’hui, même s’il y a des avancées, le compte n’y est pas », a-t-elle également souligné dans un message posté sur X.

Mercredi, à l’issue d’une rencontre entre le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidence brésilienne a annoncé dans un communiqué qu’ils étaient « disposés à signer » l’accord lors du sommet du Mercosur, le 20 décembre à Rio de Janeiro.

Le Monde avec AFP

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