Jamais municipales n’auront été à ce point écrasées par l’actualité nationale. Coincé entre une crise gouvernementale à rebondissements et la présidentielle de 2027, le scrutin local court le risque d’être escamoté, sinon tronqué. Un scénario connu, et de sinistre mémoire pour les maires : en 2020, la crise sanitaire avait fait voler en éclats le second tour, reporté de trois mois.
Sur le terrain, les maires s’interrogent sur la manière dont le chaos national influencera l’humeur des électeurs au moment de choisir leur nouveau maire. « Ça me fait peur pour les élections municipales, confie l’élue (sans étiquette) de Loperhet (Finistère), Nathalie Godet. Le risque, c’est que les gens mélangent tout. Ils pourraient avoir envie de défendre une couleur politique, une idéologie, et ne pas regarder ce qu’a fait le maire sur le précédent mandat. »
Une dissolution, si elle devait finalement être décidée par le président de la République, viendrait percuter une campagne qui, ici ou là, est pourtant déjà bien lancée. L’irruption d’une deuxième campagne, celle des législatives, viendrait immanquablement occulter la première. Et cela se ferait au détriment du débat sur le fond, celui, souvent complexe, des enjeux locaux.
Les répercussions seront aussi électorales. Les clivages nationaux ne manqueraient pas de s’aiguiser au moment de la désignation des députés. Cela rendrait le rassemblement plus compliqué localement, chaque parti préférant présenter son propre candidat. Le risque pour les maires en place : davantage de triangulaires et de quadrangulaires.
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