« Le Monde » répond à vos questions sur sa ligne éditoriale, sa gouvernance et la vie de sa rédaction

Ce tchat est maintenant terminé. Merci pour vos nombreuses questions et rendez-vous début avril pour le prochain épisode des « Rendez-vous avec Le Monde ». D’ici là, portez-vous bien.

Bonjour Kik,

Le Monde s’adresse aujourd’hui à tous les publics, y compris les plus jeunes. Les vidéos verticales que nous publions sur TikTok, Snapchat ou Instagram adoptent les codes de ces réseaux sociaux, appréciés par nos plus jeunes lecteurs et lectrices. Mais le fond de ces vidéos et les informations sur lesquelles elles s’appuient sont les mêmes que nous utilisons sur nos autres supports et dans nos autres formats.

Si la forme est inhabituellement « décontractée » pour Le Monde, le fond reste donc toujours aussi rigoureux.

Bonjour le socialo du 95,

Nous qualifions généralement La France insoumise de parti de gauche radicale, alors que nous classons à l’extrême-gauche des mouvements comme le Nouveau Parti anticapitaliste ou Lutte ouvrière.

Bonjour K,

Concernant le conflit israélo-palestinien, chaque camp aimerait nous voir adopter sa position, ce qui n’est évidemment pas la façon dont nous concevons notre travail de journalistes. Ceci dit, depuis le 7 octobre 2023, la majorité des messages critiquant notre ligne éditoriale affirment que cette dernière serait plutôt propalestinienne. Or, ces derniers jours, j’ai reçu plusieurs messages nous accusant d’avoir une ligne pro-israélienne, sans en expliquer les raisons. A moi de vous poser une question : qu’est-ce qui vous fait dire que notre ligne éditoriale aurait évolué ces derniers temps ?

Bonjour GriffonChic,

Nous sommes actuellement en pleine discussion en interne pour systématiser l’usage des déclararations d’intérêt au sein de la rédaction du Monde. Le comité d’éthique et de déontologie du Groupe Le Monde s’y est déclaré favorable, la direction du Monde également, mais cela demande des discussions avec les partenaires sociaux, qui sont en cours.

Bonjour Vieil abonné,

Parce que le médiateur a été remplacé en 2020 par un directeur délégué chargé des relations avec les lecteurs qui est l’auteur de ces lignes. Ma mission est de développer des espaces de dialogue entre la rédaction et les différents publics, ce que je m’efforce de faire à travers des rencontres avec les abonnés, des festivals, le courrier des lecteurs, l’éducation aux médias et à l’information… et à travers ce tchat. Mon périmètre de travail recouvre donc en grande partie celui du médiateur.

Bonjour Totot,

Vous savez que l’erreur est humaine. Et c’est sans doute le cas ici, puisque nous ne publions pas de contenus éditoriaux réalisés par une IA.

Bonjour Grégoire,

C’est une remarque qui nous est faite parfois et je n’ai pas d’explication à vous apporter ! Je la partage donc avec nos services Edition et Correction.

Bonjour Agnès,

Ce n’est pas tout à fait ça. Nous avons bien ouvert un bureau à Los Angeles vers 2016, composé d’une dizaine de journalistes, dont quatre détachés de notre rédaction parisienne. Mais ce bureau est exclusivement chargé de l’actualisation de nos supports numériques chaque jour entre 23 heures et 7 heures. La plupart des articles publiés dans cette tranche horaire le sont donc depuis la Californie, où ils ont été relus et édités, qu’ils traitent de l’actualité française ou internationale. Le desk numérique, installé à notre siège parisien, prend le relais chaque matin à 7 heures.

Le bureau de Los Angeles n’est pas chargé du suivi de l’actualité américaine, qui est du ressort de nos trois correspondants permanents aux Etats-Unis, installés à Washington, New York et San Francisco.

Bonjour Artem,

C’est la fameuse question de la poule et de l’œuf, mais, pour ma part, je pense que les médias comme Le Monde n’ont fait que raconter et relayer une tendance de fond qui s’observe au niveau international. La montée des populismes s’explique pour une quantité de raisons politiques, économiques, sociales et sociétales, et les médias s’en sont fait l’écho, car c’est très précisément leur rôle.

Non, nous n’allons pas cesser de raconter qui sont les Français qui votent pour les partis d’extrême droite. Ils représentent un tiers de la population votante et que penseriez-vous d’un média qui invisibiliserait un tiers du corps électoral ? Pour ma part, je considérerais qu’il ne fait pas son travail.

Bonjour Letypographe,

Voici la réponse que vous fait Zdenka Stimac, la cheffe de notre service Correction : « L’explication est toute simple : au temps du plomb, il était compliqué d’accentuer les majuscules pour des questions d’encombrement ; mais il est vrai qu’aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, il serait tout à fait logique de le faire. Personnellement, j’y suis tout à fait favorable. Mais je dois dire que, dans mon équipe, chez certains tenants de la “tradition”, ça coince. »

Bonjour Charly,

J’ai répondu récemment à un lecteur qui posait à peu près la même question que vous. Son message et ma réponse se trouvent ci-dessous.

Bonjour jcds83,

Eh oui, vous avez bien observé. La raison en est simple : toutes nos demandes d’entretien avec le président de la République ont été rejetées par l’Elysée.

Bonjour Eric,

Pour ma part, je serais surtout favorable à une reconnaissance juridique des rédactions, à des droits reconnus à ces dernières sur la nomination de leur directeur ou directrice ainsi que sur la définition de la ligne éditoriale de leurs médias et à la séparation du pouvoir économique et du pouvoir éditorial dans les médias.

Quant à l’actionnariat et à la gouvernance du groupe Le Monde, ils sont détaillés dans l’article ci-dessous.

Bonjour Pipogb,

Nous n’avons pas noté de vague de désabonnements liés à notre couverture du conflit israélo-palestinien, bien au contraire, puisque le nombre de nos abonnés numériques a augmenté de 12 % en 2024 et que nous battons chaque mois notre record historique de diffusion. Evidemment, il arrive que des lecteurs évoquent un désaccord sur notre ligne éditoriale sur ce sujet ou sur d’autres pour expliquer leur désabonnement, mais cela n’atteint pas une proportion inhabituelle.

Bonjour encours83,

Il peut, en effet, arriver que certains contenus publicitaires ne correspondent pas à ligne éditoriale du Monde. C’est justement parce que nous appliquons strictement le principe de séparation entre la publicité et l’éditorial.

Dans un monde idéal, nous pourrions choisir nos annonceurs. Nous le faisons dans une certaine mesure, le directeur du Monde ayant le pouvoir de refuser une publicité si celle-ci ne correspond pas à nos valeurs. Mais la publicité représente aujourd’hui un peu moins d’un quart de nos revenus et nous ne pouvons donc pas nous en passer.

Bonjour Louvier,

L’actionnaire majoritaire du Monde est depuis mars 2024 le Fonds pour l’indépendance de la presse, un fonds de dotation auquel Xavier Niel a transféré gracieusement l’ensemble de ses parts du Groupe Le Monde à l’exception d’une. Ce fonds, au conseil d’administration duquel siège un des fils de Xavier Niel, est présidé par Alain Frachon, ancien directeur de la rédaction du Monde.

Par ailleurs, notre charte d’éthique et de déontologie précise que nos actionnaires n’ont aucun droit de regard (et d’intervention !) sur les contenus éditoriaux des titres du groupe. Cette charte, qui date de 2010, est scrupuleusement respectée depuis lors et garantit l’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde. Je vous laisse imaginer l’ampleur médiatique qu’aurait eu une entorse à cette charte par l’un de nos actionnaires, car nul doute qu’elle aurait « fuité »...

Bonjour Toujours,

Non, les auteurs des articles n’ont pas de possibilité de refuser la publication d’un commentaire sous leurs articles. La modération des contributions est assurée par une équipe extérieure à la rédaction, comme l’explique l’article ci-dessous. Seuls les modérateurs ont connaissance des commentaires avant leur publication.

Bonjour Mina,

Les articles réservés aux abonnés sont généralement les articles à forte plus-value éditoriale : enquêtes, reportages, analyses, tribunes, entretiens, etc. Les articles d’actualité chaude, les sessions d’actualité en direct, les vidéos et les podcasts sont en revanche accessibles à tous.

Bonjour Dash,

Nous reprenons les affaires révélées par nos confrères et concurrents quand elles sont d’une ampleur telle que nous considérons que nos lecteurs et lectrices doivent en être informés. Cela n’est donc pas systématique.