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Thomas Legrand affirme qu'il n'a « même pas mal », alors qu'il est au cœur d'une tornade politico-médiatique avec Patrick Cohen depuis le début du mois. Le journaliste de Libération, qui animait une émission de débat sur France Inter, est accusé de connivence avec le Parti socialiste aux côtés de l'éditorialiste de France 5. L'affaire est née après la diffusion de l'extrait d'une vidéo tournée à leur insu, en juillet, lors d'un rendez-vous dans un restaurant avec le président du conseil national du PS, Luc Broussy, et l'eurodéputé Pierre Jouvet.
Dans les images, publiées par le magazine d'extrême droite L'Incorrect, on peut notamment entendre Thomas Legrand déclarer : « Nous, on fait ce qu'il faut pour [la ministre de la Culture, Rachida] Dati, Patrick et moi. » Un extrait que le journaliste a qualifié de « tronqué » et de « manipulatoire », mais qui lui a valu d'être suspendu « à titre provisoire » de France Inter.
« J’ai annoncé ce matin à la direction de France Inter qu’il m’est désormais impossible d’assurer sereinement le débat hebdomadaire prévu dans la nouvelle grille.
France Inter est ma radio.
La direction m’a assuré de sa confiance. »— thomas legrand (@lofejoma) September 9, 2025
S'exprimant sur le scandale, qu'il estime avoir été très amplifié par certains médias du groupe Bolloré, lors de son passage dans Quotidien cette semaine, Thomas Legrand s'est montré plutôt mesuré.
« Pas très agréable »
« C'est une phrase, filmée et montée comme ça, et choquante, mais c'est un jargon journalistique. Ça fait référence à deux articles que j'avais faits pour Libération », a-t-il rappelé sur le plateau de Yann Barthès. « Ce rendez-vous était un rendez-vous avec deux socialistes qui m'avaient sollicité parce qu'ils n'étaient pas contents de papiers que j'avais faits », a-t-il ajouté, précisant que l'échange visait à leur fournir une « explication ».
« Il suffit de ne pas regarder CNews et Twitter »
Il ne ressent pas non plus de regrets. « Si c'était à refaire, je le referais dans un endroit plus discret », a-t-il affirmé. « Mais je me fixe toujours des règles. Quand je déjeune avec des hommes politiques – ce qui est rare –, ce n'est jamais tout seul en tant que journaliste. Et je ne dîne jamais avec eux. »
Thomas Legrand voit plutôt en cette affaire un véritable « coup monté ». « Quand on est journaliste et qu'on s'occupe des politiques et commente la politique dans un écosystème comme aujourd'hui fait de réseaux sociaux – et quand il y a ce groupe Bolloré qui est là et qui chasse le service public –, tous ceux qui font de la politique et essayent de faire de la nuance et des commentaires libres vont passer par cette essoreuse », a-t-il estimé.
Thomas Legrand et Patrick Cohen ont annoncé leur intention de porter plainte, tandis que France Télévisions et Radio France ont dénoncé une « campagne de dénigrement systématique et quotidienne » de la part du groupe Bolloré, qui détient notamment la chaîne CNews et la station de radio Europe 1.
…il y a la mort d’une conception du journalisme lorsque l’on exerce son talent (?) dans le service public.
Votre morgue est indécente.
Quoi que ce type-là fasse ou dise dorénavant, il est en grande partie cramé...
Il parle des médias du groupe Bolloré avec une moue de dégout. Pensez-vous, des capitalistes ! Des gens qui défendent la propriété privée !
Lui, il ne se compromet pas dans le capitalisme. Il est entièrement dévoué aux médias du groupe socialiste, qui utilise l'impôt prélevé sur les capitalistes pour propager une idéologie anticapitaliste qui a échoué dans le monde entier.
Fabuleux !