LES ARCHIVES DES SERVICES DÉPARTEMENTAUX DE L'OFFICE NATIONAL DES ANCIENS COMBATTANTS

par

Antoine Prost

Préparant, sons la direction de M. le doyen P. Renouvin, une thèse de doctorat intitulée : Les anciens combattants et la société française (iqi4~iq3ç) , nous avons naturellement cherché à consulter les archives de l'Office national des combattants et de ses services départementaux. Grâce à la bienveillante compréhension de M. Pernet, directeur de l'Office national, et de M. Cochet, directeur-adjoint, nous avons été autorisé à visiter plusieurs services départe¬ mentaux, où nous avons toujours été reçu avec une amabilité efficace et com¬ pétente.

Nous avons trouvé là, dans les innombrables dossiers de carte du com¬ battant (570.000 à Paris, 37.000 à Laon etc.) une documentation extrêmement inégale, parfois d'une richesse inespérée, parfois au contraire d'une rare indi¬ gence. C'est la première constatation qui s'impose : nous ne sommes pas en présence de fonds identiques d'un département à l'autre. La raison en est simple : entre les deux guerres, les « Comités départementaux des mutilés » ne constituaient pas une administration uniforme, étroitement centralisée. Chacun d'eux conservait une physionomie propre, qu'affirmait l'impression de formulaires originaux. Deux pièces seulement, dans ces dossiers, sont diffusées à l'échelon national : l'imprimé de demande d'allocation du combat¬ tant, et les fiches de classement, imprimées en carton rouge de format demi-commercial. Les autres pièces sont locales ou départementales : la demande de certificat provisoire, première pièce en date de ces dossiers (1929), est parfois une simple lettre écrite par le demandeur ; parfois au contraire, c'est un imprimé fourni par une association d'anciens combattants, ou encore par le comité départemental, et que le demandeur s'est contenté de remplir. Puis vient la demande de renouvellement de carte du combattant, qui, malgré un effort d'uniformisation, emprunte des formes aussi variées. Enfin, dans certains départements l'on rencontre des fiches de renseignements d'un rare intérêt. A Paris, le dossier de demande, chemise de simple papier d'un format demi-