LE FONDS VOGUÉ AUX ARCHIVES DE LA CÔTE D'OR
par
Françoise Vignier
Origine du fonds
Parmi les fonds d'archives privées déposés au cours des dernières années aux Archives départementales de la Côte-d'Or, il convient de faire une place à part au fonds Vogué en raison de son volume et de son intérêt pour l'histoire de la propriété aux xvne et xvme siècles.
Dernier représentant de sa lignée, M. le comte Georges de Vogué fut amené en 1958, à céder à la ville de Dijon le très bel hôtel qu'il possédait rue de la Chouette, au chevet de l'église Notre-Dame, et voulut, au préalable, assurer la sauvegarde de l'important fonds d'archives qu'il abritait en ses communs, en le confiant aux Archives départementales où il a reçu la cote 32 F.
La présence d'un Vogué dans la vieille demeure dijonnaise remonte à 1766, date du mariage de Cérice-François-Melchior de Vogué avec Catherine-Louise Bouhier, elle-même seule héritière des Bouhier de Versailleux ou de Chevigny, branche d'une des plus illustres familles parlementaires bourguignonnes. De cette union naquirent deux fils dont le cadet, Charles-Elzéar, est l'ancêtre de tous les Vogué actuellement vivants et l'arrière grand'père du détenteur des documents, lequel appartient à la branche cadette dite de Commarin.
Le fonds est essentiellement constitué de pièces provenant des Bouhier, constructeurs aux xvne et xvme siècles de l'hôtel dans lequel il fut con¬ servé. Il se trouvait en 1958 dans un désordre complet auquel avait tenté de remédier l'archiviste A. Roserot, en 1908, losqu'il effectua des sondages en vue de la rédaction du Dictionnaire topographique de la Côte-d'Or : mais les notes qu'il prit alors ne pouvaient pas constituer la base d'un classement. Il n'existait d'autre part aucun inventaire ancien, mais seulement, sur quelques liasses ou pièces isolées, des mentions en attestant l'existence.
Cette anarchie remonte au temps de la mise sous séquestre des biens de Cérice-François-Melchior de Vogué en 1793 : en effet, lorsque les tuteurs de ses fils en eurent, par arrêté du 17 messidor an V, obtenu main levée, ils attendirent
 
 




















