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COMMENT FURENT RAPATRIÉS LES GREFFES DE SAINT-DOMINGUE, 1803-1820
Les archives concernant notre ancienne possession de Saint-Domingue forment une masse imposante aussi bien dans les fonds de la section Outre-Mer que parmi les séries coloniales actuellement conservées, 60, rue des Francs Bour¬ geois, par la section ancienne. Elles sont extrêmement riches et il est rare qu'une recherche menée, d'une part, dans la correspondance administrative et ses séquelles (Colonies, séries A, B, C9, D, E, F) mais également dans la collection Moreau de Saint Mery (Colonies, F3), le Dépôt des Fortifications, le Dépôt des Papiers publics d'Outre-Mer, ne comble les vœux du chercheur à l'affût, le plus sou¬ vent, de son histoire familiale.
Une remarque cependant, à propos du Dépôt des Papiers publics des Colo¬ nies : la relative pauvreté des documents (registres d'état civil, minutes nota¬ riales, greffes des tribunaux) concernant le nord de l'île et spécialement la région du Cap, rarement antérieurs à 1776, année de l'Édit, rarement postérieurs à 1789 et lorsqu'ils le sont, apparaissant souvent sous forme fragmentaire et non en séries continues.
Nous nous étions souvent interrogés sur ce phénomène et à tort ou à raison avions imputé ces carences à l'incendie du Cap, aux événements révolutionnaires dont l'île fut le théâtre, aux faits de la guerre sur mer ; mais dans ce cas pour¬ quoi l'Ouest, le Sud, l'Est (Santo Domingo) avaient-ils échappé à ces malédic¬ tions, pourquoi même certains quartiers du Nord avaient-ils livré plus d'archives que d'autres ? Il existe des registres d'état civil du Port-au-Prince datant de 1802, ceux de Santo-Domingo vont jusqu'en 1809, les minutes notariales de Guieu et de Grenier, notaires au Port-au-Prince s'arrêtent en l'an XI, le Port-de-Paix, Fort-Dauphin situés pourtant dans le Nord présentent une série continue de registres d'état civil.
Un premier élément de réponse fourni par le hasard servit de fil d'Ariane vers une vérité multiforme. Dans un carton non encore classé concernant l'exé¬ cution de l'édit de 1776 1 se trouvaient diverses pièces constatant le dépôt fait
1. L'édit de juin 1776, encore en vigueur aujourd'hui, en ce qui concerne l'état civil des départements et territoires d'Outre-mer, ordonne le dépôt, au Dépôt des colonies à Versailles, du double des registres de l'état civil des blancs et libres, de certaines minutes de notaires, des greffes des tribunaux, des listes de passagers établis dans les colonies. Géré par la section Outre¬ mer, il offre un source inépuisable pour l'histoire démographique, économique et sociale.


















