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LES ARCHIVES DE L'INSCRIPTION MARITIME
Les archives locales de l'inscription maritime n'ont fait jusqu'à ce jour l'objet d'aucune étude d'ensemble. En fait, ces fonds ont été très longtemps conservés dans les administrations et leur versement et leur classement n'ont jamais béné¬ ficié d'une doctrine bien établie. Le seul travail de synthèse qui ait été réalisé, dans un cadre géographique restreint, est celui de M. Busson, alors conserva¬ teur des archives de la Première région maritime 1. Ayant été moi-même conduit à réaliser une partie du programme tracé par M. Busson, il m'a paru intéressant de tenter une analyse générale de la situation actuelle et de dégager les éléments d'une politique systématique de mise en valeur de ces archives trop longtemps négligées et méconnues. L'état des fonds qui accompagne cette brève étude en est en fait la pièce maîtresse, en dépit de son caractère fragmentaire et encore provisoire.
L'inscription maritime est directement issue du système des classes établi par Colbert dans le but de disposer pour les vaisseaux du roi d'hommes d'équi¬ page en nombre suffisant et instruits des choses de la mer. Les tentatives précé¬ dentes d'organisation de levées de marins 2 n'avaient guère donné satisfaction et le recours à la presse, sous une forme plus ou moins déguisée, restait en fait le mode de recrutement habituel. La mise en place à partir de 1668 du système des classes et les vicissitudes ultérieures de l'institution ont été étudiées par Jacques Captier, dont la thèse de doctorat en droit représente le seul travail d'ensemble sur l'inscription maritime 3. On doit y ajouter l'étude de M. Perrichet,
1. Busson (Jean-Pierre), Les archives d'amirauté et d'inscription maritime de la Première région maritime, Cherbourg, 1959, 22 p. multigr. Pour l'amirauté, on se reportera de préférence à l'étude générale de Henri-François Buffet, dans le Guide des recherches dans les fonds judiciaires de l'Ancien Régime, Paris, 1958, p. 255-282 ; les archives des sièges particuliers d'amirauté représentent en effet une source complémentaire à ne pas négliger pour l'Ancien Régime (voir à ce sujet la commu¬ nication de Marcel Delafosse, Les sources de l'étude quantitative du trafic maritime à Bordeaux et La Rochelle, principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles, et celle de Jean Delumeau, Le commerce malouin sous l'Ancien Régime d'après les registres de l'amirauté, dans Les Sources de l'histoire mari¬ time en Europe, du moyen âge au XVIIIe siècle. Actes du quatrième colloque international d'histoire maritime, Paris, 1962, in-8°, p. 271-287 et 299-310).
2. En 1627, un édit avait prescrit un recensement annuel des gens de mer et prévoyait des séances d'instruction professionnelle et militaire. Les principales dispositions de cet édit furent reprises dans le Code Michaut (1629), en même temps que Le Roux d'Infreville était chargé de procéder à une inspection générale des côtes du Ponant.
3. Captier (Jacques), Etude historique et économique sur l'inscription maritime, Paris, 1907, in-8°.



















