La Gazette des archives, n° 252 / année 2018-4 Comme un goût d’inachevé ?

Romain JOULIA L’année 2018 est un bon millésime pour étudier les réformes mises en oeuvre dans le domaine des collectivités territoriales et des implantations de l’État déconcentré. En effet, elle correspond, grosso modo, à la première année de pause après une décennie d’évolutions permanentes1. Depuis la réforme de l’administration territoriale de l’État (RéATE) engagée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy (2008) jusqu’à l’installation de la nouvelle collectivité territoriale unique de Corse dans la foulée des élections de décembre 2017, le paysage institutionnel local n’a cessé d’évoluer. Parfois même pour un retour à la case départ… Cette période à la fois éprouvante et stimulante pour les archivistes a, dans tous les cas, apporté une nouvelle preuve que leur métier s’inscrit dans le quotidien de la vie publique et non dans un passé immobile. Les candidats qui ont eu à souffrir dans quelques concours sur les épreuves relatives à l’histoire des institutions ne renieront plus l’évidente interaction entre cette matière parfois aride et nébuleuse et le métier d’archiviste. Car s’il est bien une époque éclairante quant à la définition des archives comme documents « produits dans l’exercice [ d’une] activité » , c’est bien ce début du

XXIe siècle en France. Après le big bang de la décentralisation à la fin du siècle précédent, auquel les archives ont été associées notamment par le transfert des