Par Basile BAUDEZ
UN FRANÇAIS AU PAYS DU CHEVAL : VALLIN DE LA MOTHE ET WILTON HOUSE, 1755
« Versailles is an ornament and an honour to France, Stowe and Wilton to England1. »
Au milieu du XVIIIe siècle, les occasions de trouver des commandes importantes pour les architectes parisiens se firent plus rares. Le traité d'Aix-la-Chapelle venait de sceller la fin de la guerre de Succession d'Autriche qui avait laissé exsangues les finances royales. Les architectes parisiens, face aux difficultés à trouver de prestigieuses commandes, choisirent souvent de tenter leur chance à l'étranger. Comme Jacques Marquet qui partit à Madrid réaliser l'hôtel des postes en 1750 et Jean-Baptiste Robillon au Portugal à Queluz en 1748, Nicolas de Pigage fit route pour Mannheim en 1749 pour ne plus revenir ; Philippe de La Guépière était à Stuttgart en 1751, Jean-Laurent Le Geay à Berlin en 1754, Charles du Ry à Cassel en 1753 et Nicolas-Henri et Louis-Henri Jardin à Copenhague en 17542. Les riches étrangers de passage à Paris fournissaient également des opportunités importantes pour des architectes en mal de commande et, parmi les étrangers, les jeunes aristocrates anglais qui effectuaient leur Grand Tour étaient particulièrement sollicités. Or, c'est justement à cette période que débarquait à Paris, les yeux remplis des merveilles d'Italie, un jeune architecte de vingt-trois ans prêt à faire montre de ses talents à la capitale.
Un jeune architecte talentueux
Si aucun acte de baptême ne permet de fournir avec précision le lieu et la date de naissance de Jean-Baptiste Michel Vallin de La Mothe, les recherches de Boris Lossky3 à Angoulême ont permis de démontrer qu'il n'était pas, contrairement à
Nous tenons tout particulièrement à remercier pour cet article Ros Liddington, directrice du service éducatif de Wilton House pour sa disponibilité et sa gentillesse, le personnel du Wilton House Estate et son directeur, M. R. W. Stedman ainsi que tout le personnel du Wiltshire and Swindon Record Office de Trowbridge. 1. Adam Smith, The Wealth of nations, Londres, 1776, vol. I, p. 423. 2. Voir Louis Réau, L'Europe française au siècle des Lumières, Paris, Albin Michel, 1971, 438 p. 3. Boris Lossky, « En attendant la première monographie de Jean-Baptiste Michel Vallin de La Mothe (1729-1800) », Gazette des Beaux-Arts, VI, t. CXI, p. 293.
Lià'raùioru d'h'uitoire de l'architecture n° 6





















