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Crimes allemands et proc�s de Leipzig en 1921


Liste des personnes d�sign�es par les Puissances alli�es pour �tre livr�es par l'Allemagne en ex�cution des articles 228 � 230 du trait� de Versailles et du protocole du 28 juin 1919

NOMS. Le Commandant
GRADE, QUALIT�, IDENTIT� du bataillon d'Ersatz de la 1re brigade d'Infanterie de la Garde
NATURE DE L'INFRACTION. Massacre des habitants d'un village pr�s de Blamont.
���Les habitants ont fui dans le village. Ce fut horrible. Il y a du sang caill� dans toutes les barbes, et quels visages! Ils �taient hideux � voir. On a aussit�t enterr� tous les morts, au nombre de soixante. Parmi eux beaucoup de vieilles femmes, des vieux et une femme � moiti� d�livr�e, le tout affreux � voir. Trois enfants s'�taient serr�s les uns contre les autres, et sont morts ainsi. L'autel et les vo�tes de l'�glise sont effondr�s. C'est qu'on avait le t�l�phone avec l'ennemi. Et, ce matin, 2 septembre, tous les survivants ont �t� expuls�s, et j'ai vu quatre petits gar�ons emporter sur deux b�tons un berceau o� �tait un enfant de cinq � six mois. Tout cela est affreux � regarder. Coup pour coup! Tonnerre contre tonnerre ! Tout est livr� au pillage; les poulets et le reste ont �t� immol�s. Et j'ai vu aussi une m�re avec ses deux enfants, et l'un avait une grande blessure � la t�te et un oeil crev�.� (Extrait du carnet d'un soldat allemand.).
Septembre 1914 (Blamont [Meurthe-et-Moselle]).


Nous avons d�j� donn� sur ce site de tr�s nombreux comptes-rendus des crimes commis en Lorraine par l'arm�e allemande en 1914 (Bl�mont la Vaillante - Constant Hertz - 1920,, Bl�mont pendant la guerre (1914), Journal d'une petite Alsacienne - 16 ao�t 1914, Les atrocit�s allemandes en France - Rapport officiel de la commission d'enqu�te - JO, 8 janvier 1915), Communiqu�s Officiels depuis la d�claration de guerre - 1914, Les villes martyres de France et de Belgique (1914), Les crimes allemands d'apr�s des t�moignages allemands).

Apr�s le trait� de Versailles, les alli�s �tablirent une liste des criminels de guerre � juger (extrait concernant Bl�mont ci-dessus, et liste compl�te pour les zones occup�es ci-dessous), selon les articles 228 � 230 du trait� de Versailles qui pr�cisaient :

Article 228.
Le Gouvernement allemand reconna�t aux puissances alli�es et associ�es la libert� de traduire devant leurs tribunaux militaires les personnes accus�es d'avoir commis des actes contraires aux lois et coutumes de la guerre. Les peines pr�vues par les lois seront appliqu�es aux personnes reconnues coupables. Cette disposition s'appliquera nonobstant toutes proc�dures ou poursuites devant une juridiction de l'Allemagne ou de ses alli�s.
Le Gouvernement allemand devra livrer aux puissances alli�es et associ�es, ou � celle d'entre elles qui lui en adressera la requ�te, toutes personnes qui, �tant accus�es d'avoir commis un acte contraire aux lois et coutumes de la guerre, lui seraient d�sign�es soit nominativement, soit par le grade, la fonction ou l'emploi auxquels les personnes auraient �t� affect�es par les autorit�s allemandes.

Article 229.
Les auteurs d'actes contre les ressortissants d'une des puissances alli�es et associ�es seront traduits devant les tribunaux militaires de cette puissance.
Les auteurs d'actes commis contre des ressortissants de plusieurs puissances alli�es et associ�es seront traduits devant des tribunaux militaires compos�s de membres appartenant aux tribunaux militaires des puissances int�ress�es.
Dans tous les cas, l'accus� aura droit � d�signer lui-m�me son avocat.

Article 230.
Le Gouvernement allemand s'engage � fournir tous documents et renseignements, de quelque nature que ce soit, dont la production serait jug�e n�cessaire pour la connaissance compl�te des faits incrimin�s, la recherche des coupables et l'appr�ciation exacte des responsabilit�s.

Mais l'Allemagne refusant d'extrader ses ressortissants, les puissances alli�es consentirent � ce que les coupables soient d�f�r�s � des tribunaux allemands, comme celui de Leipzig, auquel les alli�s fournirent une liste de 45 noms. Le tribunal, de Leipzig qui si�gea du 23 mai au 16 juillet 1921, ne jugea au final que 12 accus�s, et dans un simulacre de justice, aboutit � de scandaleux acquittements et � des peines l�g�res :

Cas britanniques : 

  • Le sergent Karl Heynen, accus� du fait de maltraiter des prisonniers de guerre britanniques, a �t� condamn� � 10 mois de prison militaire. Heynen, affect� � la mine de charbon Friedrich der Grosse � Herne en Westphalie en octobre et novembre 1915, brutalisait les prisonniers pour les contraindre au travail.
    La ���Liste des personnes d�sign�es � le mentionne apparemment sous l'appellation erron�e de ���Heinze (ou Heimann) - Unteroffizier. Coupable de s�vices contre les prisonniers, en 1916,au camp de Herne, Zeche Friedrich der Grosse, K. 32 (A. K. District VII). Encourageait les brutalit�s des sentinelles et des ouvriers civils; travail excessif, jusqu'� seize heures par jour, frappait ou faisait frapper les malades qui �taient trop faibles pour travailler. �
  • Le Capitaine Emil Muller, accus� de maltraiter des prisonniers de guerre, a �t� condamn� � six mois de prison (malgr� la demande de 15 mois du procureur). Emil Muller �tait avocat � Karlsruhe : Capitaine de r�serve, il fut nomm� en avril 1918 responsable du camp de Flavy-le-Martel. Les conditions sanitaires d�sastreuses du millier de d�tenus utilis�s pour effectuer des travaux forc�s, entra�n�rent la mort par dysenterie de nombreux prisonniers. Il fut aussi prouv� que Muller frappait les prisonniers de sa cravache en traversant le camp � cheval, o� lors de l'appel matinal
  • Robert Neumann, civil, accus� de maltraiter des prisonniers de guerre, a �t� condamn� � six mois de prison (dont deux r�els, quatre ayant �t� pass�s en d�tention pr�ventive). De mars � d�cembre 1917, � l'usine chimique de Pommerensdorf, Neumann avait de 50 � 60 soldats anglais sous ses ordres, charg�s de remplissage, pesage et chargement des sacs de phosphate. Confront� � la d�sob�issance, Neumann utilisait la crosse de son fusil, ce qui conduisit directement � l'hospitalisation de bless�s graves. Le procureur avait r�clam� 18 mois en pr�cisant que ���Neumann avait �t� syst�matiquement cruel, souvent sans la moindre justification �.
  • Lieutenant-capitaine Karl Neumann, accus� de crime de guerre sous-marine. Il a �t� d�clar� non coupable. Commandant du sous-marin UC 67, il avait torpill� le 26 mai 1917 le navire h�pital britannique ���Dover Castle � : les 841 passagers (dont 632 patients) furent sauv�s. Le torpillage ayant �t� ordonn� par l'amiraut� allemande; il fut jug� que Neumann ne pouvait pas �tre puni pour sa conduite.
  • Premiers lieutenants Ludwig Dithmar et John Boldt, accus� des crimes de guerre en hautes mers. Ils ont �t� condamn�s chacun � quatre ans de prison. Le 27 juin 1918, le sous marin 86 coula le navire hopital ���Llandovery Castle � en route pour Halifax, avec � son bord 258 personnes (membres d'�quipages, officiers, m�decins et infirmi�res canadiens) : il n'y eut que 24 rescap�s. Le commandant �tait le premier lieutenant Patzig (accus�, mais rest� introuvable lors du proc�s), qui fut promu capitaine, Dithmar premier officier de quart et Boldt, second. Ils n'ignoraient pas la nature du navire qu'ils poursuivaient depuis longtemps, m�me s'ils s'efforc�rent apr�s le torpillage de prouver que le navire aurait transport� troupes et munitions. Le tribunal, tout en consid�rant que Dithmar et Bold auraient certainement d� refuser d'ob�ir aux ordres, leur accorda des circonstances att�nuantes.

Cas belges :

  • Max Ramdohr, accus� des crimes contre la population civile de la Belgique, a �t� d�clar� non coupable. Surnomm� ���la Terreur de Termonde � ou encore ���le Bourreau de Grammont � (Geeraardsbergen), ce fonctionnaire allemand de la police militaire secr�te en Belgique avait fait appliquer � la population de Termonde des mesures particuli�rement sadiques, entre novembre 1917 et f�vrier 1918. C'est ainsi qu'il avait arr�t� plusieurs enfants, qu'il avait emprisonn� et brutalis�. Le tribunal consid�ra que ces accusations relevaient �� d'une suggestion de masse � et de l'imagination des enfants ! (alors m�me qu'un rapport officiel du 22 d�cembre 1917 pr�cisait que les enfants avaient fait des aveux apr�s un �� s�v�re interrogatoire �). Quant aux arrestations, elles auraient �t� couvertes par un ordre du 3 octobre 1916 donnant plein pouvoir � la police militaire secr�te ; le tribunal consid�ra aussi que Ramdohr n'�tait pas responsable des conditions de d�tentions.
    L'acquittement de Ramdohr le 18 juin 1921 suscita une violente indignation des Belges.

Cas fran�ais :

  • Lieutenant-General Karl Stenger et Major Benno Crusius, accus�s de maltraiter des prisonniers de guerre fran�ais. Stenger �tait accus�, en tant que commandant de la 58�me brigade d'infanterie, d'avoir donn� l'ordre en ao�t 1914 de tuer tous les prisonniers et bless�s. L'absence de preuve sur le fait que cet ordre fut formel, permit de d�clarer Stenger non coupable. Crusius �tait accus� d'avoir ob�i aux ordres de Stenger en assassinant plusieurs (au minimum 7) prisonniers et bless�s fran�ais, et d'avoir demand� � ses subordonn�s de faire de m�me. Ces �v�nements eurent lieu � Sarrebourg le 21 ao�t 1914 (o� des soldats allemands t�moign�rent que seul Crusius aurait fait feu sur les bless�s, et o� le tribunal retiendra �� qu'il a caus� la mort d'un nombre d'homme ind�termin� [...] par n�gligence � !), et dans un bois pr�s de Sainte-Barbe le 26 ao�t 1914, o� les fran�ais s'�taient retir�s apr�s l'occupation de Thiaville le 25 ao�t : Crusius reconnut avoir pass� l'ordre de ne pas faire de prisonnier et de ne faire aucun quartier (la cour retint que l'accus� souffrait alors d'un ���d�rangement morbide de ses facult�s mentales �, et devait donc �tre acquitt� au titre de l'article 51 du code p�nal allemand). Crusius fut condamn� � deux ans de prison pour homicide ���par n�gligence �
  • Premier lieutenant Adolph Laule, accus� des crime.
    Lieutenant du 112�me r�giment, il conduisait la 12�me compagnie lors de l'entr�e dans le village de Hesse le 21 ao�t 1914 au matin, apr�s la bataille de Sarrebourg. Il aurait intentionnellement caus� la mort du capitaine fran�ais Migat, bless� et sans doute rest� sur place apr�s la retraite de son r�giment. Non seulement la cour d�clara sans la moindre preuve que le capitaine �tait ivre, mais chercha � savoir si Laule avait lui-m�me tir� sur Migat, ou s'il en avait juste donn� l'ordre... pour en conclure que le capitaine, qui n'�tait pas encore prisonnier, aurait r�sist� � sa capture.
    Adolph Laule a �t� d�clar� non coupable.
  • Lieutenant-General Hans von Schack et Major g�n�ral Benno Kruska, accus�s de maltraiter des prisonniers de guerre.
    En septembre 1914, le g�n�ral commandant le 11�me corps d'arm�e re�ut l'ordre d'�tablir � Cassel un camp pour 15000 prisonniers. Les conditions sanitaires d�plorables de ce camp, entra�n�rent une �pid�mie qui toucha en avril 1915, 7208 des 18000 prisonniers de ce camp, entra�nant la mort de 1280 prisonniers dont 719 fran�ais. L'�pid�mie ne cessa qu'en juillet 1915. Le gouvernement fran�ais tenait pour responsable le commandant du camp, le g�n�ral Kruska, et son sup�rieur, le g�n�ral Von Schack, affirmant qu'ils auraient d�lib�r�ment supprim� toutes mesures d'hygi�ne, selon des t�moignages de prisonniers.
    Refusant d'accorder foi � ces t�moins, le tribunal d�clara Von Schack et Kruska non coupables.

Ainsi, sur les 896 accus�s par les Alli�s, seuls 12 furent jug�s, et seulement six furent condamn�s � des peines l�g�res.


Extrait concernant les zones occup�es : Liste des personnes d�sign�es par les Puissances alli�es pour �tre livr�es par l'Allemagne en ex�cution des articles 228 � 230 du trait� de Versailles et du protocole du 28 juin 1919 - Violation des lois et coutumes de la guerre sur les territoires qui furent occup�s par l'arm�e allemande.


(format PDF - 4,7 Mo)

 

R�daction : Thierry Meurant

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