9 ao�t 1915
- Sergent Henri Thouroude, observateur et bombardier
- Sous-lieutenant Edouard Lemoine, pilote
Henri Daniel Casimir Paul Thouroude, dit Daniel de Losques, n� le 10 mars 1880 � Saint-L� est un dessinateur fran�ais. Thouroude fit d'abord des �tudes de droit � Caen avant de s'inscrire � l'Acad�mie Julian. Il fit ses d�buts au Figaro, puis travailla ensuite aussi pour l'Aurore, Fantasio, Je sais tout, le Matin, le Rire, le Monde illustr�, Paris illustr�, le Th��tre sur des sujets de th��tre. En 1910, il fonda l'atelier Losques, une imprimerie produisant essentiellement des affiches.
Sergent bombardier au 1er GA, il fut tu� au cours d'un combat a�rien le 9 ao�t 1915 au dessus d'Harbouey, au retour d'un raid sur la gare Sarrebr�ck, � bord d'un avion "Voisin" de l'escadrille VB110 (groupe de bombardement n� 4) attaqu� par un "Aviatik" (Lieutenant Von Sprunner). |
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lendemain, du haut des airs, fut lanc� par les aviateurs
allemands un papier o� on lisait notamment
���De Losques et son pilote se sont bravement battus... On les a enterr�s � Harbouey, pr�s de Blamont. Leurs papiers seront renvoy�s par la Suisse. � Daniel de Losques sera inhum� �
Saint-L� le 23 juin 1921. |
Edouard Georges Charles Lemoine n� le 15 f�vrier 1884 �
Nantes, fut d'abord. sergent au 265�me R�giment d'Infanterie, puis sous lieutenant. Il
devint observateur, puis pilote apr�s un stage de 3 mois au camp d'Arvor.
Le Temps - (16 ao�t 1915)
N�CROLOGIE
Nous apprenons avec regret la mort d'un artiste de talent, Daniel de Losques, mort au champ
d'honneur. Enr�l� dans le corps des aviateurs, de Losques a succomb�, comme le docteur
Emile Reymond, au cours d'une p�rilleuse mission qu'il accomplissait au-dessus des lignes allemandes. Le
jeune artiste avait fait ses d�buts au Figaro, o� en de petites silhouettes, il notait, au lendemain des
r�p�titions g�n�rales, le geste et les jeux de physionomie des interpr�tes des pi�ces nouvelles. Des
gouaches, des affiches, des estampes, des albums, notamment l'Album de la Com�die-Fran�aise, lui
composent un bagage r�ellement important, malgr� la bri�vet� de sa carri�re.
La triste nouvelle a �t� apport�e dans les lignes fran�aises par un avion allemand, qui a lanc� un
oriflamme dans le voisinage du terrain d'atterrissage ���De Losques et son pilote, �tait-il dit dans
un papier �pingl� � l'oriflamme, se sont bravement battus. On les a enterr�s � Harbouey, pr�s de
Blamont. Leurs papiers seront envoy�s par la Suisse. �
| Le
Miroir (29 ao�t 1915)


(cliquer ci-dessus
pour agrandir)
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Le caricaturiste De Losques et son
pilote au retour d'une mission p�rilleuse
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La mort du dessinateur bien connu Daniel de Losques, survenue dans des circonstances particuli�rement �mouvantes, a produit une profonde impression dans les milieux parisiens o� le talent de ce charmant artiste �tait tr�s appr�ci�. De Losques qui �tait sergent bombardier, fut r�cemment cit� � l'ordre du jour pour une reconnaissance a�rienne au cours de laquelle son appareil avait re�u plusieurs projectiles. C'est au retour de ce vol que fut prise notre photo. De sa main droite, l'artiste indique la trace d'une balle. Dans une lettre tr�s gaie, adress�e � un ami, il racontait ainsi l'aventure:
���Mercredi 23 juin 1915
Mon cher ami,
Votre aimable lettre me parvient ici a X...o� nous vivons sous la tente comme Achille, et sous Arras comme Louis XIV.
Ce serait avec le plus grand plaisir que je vous enverrais pour votre oeuvre quelque dessin, mais je n'ai rien ici comme
���mat�riaux � et je me sens, je vous l'avoue, dans l'incapacit� totale de travailler.
Comme tout militaire j'emploie mes loisirs �... dormir et d�s que j'ai une heure, c'est pour selon l'expression, "en �craser".
J'ai, en effet, rencontr� Pierre � St Pol, qui m a donn� de vos bonnes nouvelles. Il y a, nouvellement arriv�s � l'escadrille, le lieutenant Jacques Richepin et le Sergent Boutet de Monvel; c'est, vous le voyez, une escadrille parisienne.
Excusez-moi, mon cher ami, de me ���d�filer �. C'est ce qu on apprend � faire aux soldats, et pour le moment je ne suis que cela, comme tout le monde.
J'ai eu la veine, l'autre jour, de passer � 2.800 m�tres assez heureusement, au milieu d'une averse, sans trop de d�g�ts, et on m'a cit� � l'ordre du jour de l'arm�e.
Nous autres gens de th��tre, cela nous fera toujours plaisir d'avoir la "vedette" et la vanit� est le moindre de nos d�fauts.
Bien cordialement, votre
DE LOSQUES
Charg�s d'une mission p�rilleuse quelques semaines plus tard, de Losques et son pilote, apr�s un combat a�rien violent, tombaient dans les lignes Allemandes. Une lettre lanc�e par un avion ennemi ayant indiqu� le lieu pr�cis de leur tombe, un aviateur Fran�ais y laissait tomber, le lendemain, une gerbe de roses, touchant hommage � la m�moire de celui qui f�t un spirituel artiste et un brave.
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9 aout 1915 - 2 avions allemands abattent un fran�ais |

Revue j'ai vu - n� 41 - 28 aout 1915 |
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Tableau d'honneur
du journal l'Illustration :

La Guerre mondiale. Bulletin quotidien
illustr� - 17 ao�t 1915
�� En Alsace. Avions et zeppelins
Quant � l'Alsace, le Lingekopf y emp�che sans doute les Badois
de dormir, car nuit et jour, la nuit surtout, leurs assauts
�ternellement recommencent. Le dimanche 8 au soir, un peu plus
tard, � 1 heure du matin, o� les tirs fran�ais de barage les
d�ciment ; le 11, o� l'appui des grenades ne suffit pas � les
faire aboutir mieux ; pas plus que le lendemain au Barrenkopf.
Malchanceux sur la Fecht, les Allemands ont plus de bonheur sur
la Large, o� leurs canons d�truisent pour la troisi�me fois le
pont que, de guerre lasse, le g�n�ral Maud'huy - car c'est lui
qui commande en Alsace � cette heure - avait fait construire �
Mansbach au lieu de Dannemarie, esp�rant que l� il serait plus
en s�ret�.
A ces exploits d'obus, qui ont aussi brill� le 14 sur la gare de
Saint-Di�, les alli�s ont de quoi r�pondre par les bombes
a�riennes. Leur principale exp�dition fut celle des 32 avions,
les uns de bombardement, les autres de chasse, qui s'en all�rent
le 9 jeter 164 projectiles incendiaires sur la gare et les
usines de Sarrebrucke. Le brouillard, la poursuite de l'ennemi
oblig�rent trois d'entre eux, au retour, � atterrir dans les
lignes allemandes : l'un � Gondrexange, pr�s de Sarrebourg,
l'autre � Harbou�, vers Blamont, le troisi�me sur le Rhin, au
sud de Muhlheim. Un quatri�me se r�fugia � 3000 m. d'altitude
d'o� il dut gagner le sol suisse faute d'essence. �
Quelques illustrations de De Losques :
23 juin 1916
- Adjudant Jacques Semelin
- Sous-lieutenant Th�ophile Gallon
Th�ophile Jean-Marie Gallon, n� le 30 mai 1882 � Mauves
(Loire-Atlantique) �tait domicili� 27 rue Gohier, � Tours. Observateur � l'escadrille MF
58, il avait obtenu la M�daille militaire et deux citations alors qu'il appartenait au
2e zouaves.
Jacques Jules Hubert Semelin �tait n� le 9 juin 1889 � Blanc
(Indre).
Le r�cit suivant est un peu fantaisiste : non seulement la date
est fausse, mais seul l'appareil fran�ais a �t� abattu :
���Le 22 juin 1916, dans l'ardeur de la lutte, pr�s de Blamont, au cours d'une mission photographique, l'adjudant Semelin et le sous-lieutenant Gallon, apr�s avoir tenu t�te � un Fokker dans un combat � bout portant, heurt�rent l'ennemi et les deux appareils, enchev�tr�s, all�rent s'�craser au sol dans les lignes allemandes. � Leur dernier vol - Jacques Mortane
(voir 23
juin 1916 - Combat a�rien mortel sur Bl�mont )
Il est inhum� � la n�cropole nationale du Reillon en Meurthe-et-Moselle (n� 882).
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Les d�p�ches du grand
quartier g�n�ral allemand indiquent � la date du 24 juin
1916, que le Lieutenant Kurt Wintgens (Neustadt
1er ao�t 1894-Villers Carbonel 25 septembre 1916, abattu par
Alfred Heurtaux), de l'unit� allemande
FA6, a abattu � Bl�mont son septi�me avion ennemi, un
biplan fran�ais.
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New-York
Times 24 juin 1916
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5 septembre 1917
- Lieutenant Nissim de Camondo, pilote
- Lieutenant Louis Lucien Desessard, observateur.
A la fin de ses �tudes au Lyc�e Janson, Nissim de Camondo (Boulogne
sur Seine, 23 ao�t 1892 - Avricourt 1917)
devan�a l'appel pour effectuer son service militaire dans le r�giment de hussard
� Senlis d�s octobre 1911. Lib�r� en novembre 1913 avec le grade de mar�chal des logis, il
entama alors sa formation de banquier au service des titres � la Banque de Paris et des Pays-Bas. Patriote convaincu, il
s'engagea d�s la d�claration de mobilisation le 3 ao�t 1914. Promu sous-lieutenant en 1915, il est vers� dans le
21�me Dragon. Cette ann�e-l�, suite � une rencontre avec des pilotes,
il demanda alors � passer dans l'aviation en qualit� d'observateur. Il
fut affect� � l'escadrille MF33 en janvier 1916. Pendant les batailles de Verdun et de la Somme, il r�ussit un nombre consid�rable de missions photographiques, fr�lant souvent la mort, ce qui lui
valut plusieurs citations � l'ordre de l'Arm�e. Promu lieutenant en juillet 1916, il
passa son brevet de pilote et le 5 septembre 1917, lors d'une mission de reconnaissance, son avion (type Farman 130 - Escadrille MF 33),
fut abattu en combat a�rien pr�s d'Emberm�nil en Lorraine.
Il fut enterr� � Avricourt par ses adversaires. Mo�se de Camondo n'aura la certitude du d�c�s de son fils qu'au d�but du mois
d'octobre et fera rapatrier sa d�pouille dans le caveau familial du cimeti�re Montmartre en janvier 1919.
Tableau d'honneur, morts
pour la France : guerre de 1914-1918 (Edition 1921) :
CAMONDO (Nissim de),
(posthume),
(2 palmes, 2 �toiles), �tudiant, lieutenant pilote-aviateur �
l'Escadrille F. 33.
Devan�ant l'appel de sa classe, a �t� incorpor�, en septembre
1911, au 2e Hussards, � Senlis, avec lequel il est parti, le
premier jour de la mobilisation, comme mar�chal des logis.
Evacu� au d�but de 1915, � la suite d'une attaque d'appendicite,
est retourn� au feu comme fantassin (Hussards � pied) et, sur sa
demande, est entr� en janvier 1916 dans l'Aviation, o� il a �t�
successivement observateur, photographe et pilote. Tu�, le 5
septembre 1917, au cours d'un combat a�rien, pr�s d'Avricourt
(Lorraine), � 25 ans.
Citation : Le S septembre 1917, apr�s avoir contraint un avion
ennemi � atterrir dans ses lignes, son propre appareil �tant
gravement endommag�, a tent� jusqu'au dernier moment de se
maintenir en vol. A ainsi trouv�, en combat a�rien, une mort
glorieuse.
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R�daction :
Thierry Meurant |
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