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Vallerius
Lotharingiae, ou Catalogue des mines, terres, fossiles, sables
et cailloux qu'on trouve dans la Lorraine et les Trois �v�ch�s
Pierre-Joseph Buchoz (1731-1807)
�d. Nancy, 1768
Extrait d'une Lettre de M.
Lottinger, M�decin Stipendi� � Sarbourg, sur les Eaux Min�rales
des environs de cette Ville.
Les Fontaines min�rales ne manquent pas dans les environs ;
entre un grand nombre les suivantes sont celles qui ont le plus
de c�l�brit� : 1�. Celle de Lixheim, � un quart de lieue de
cette Ville & � une lieue de Sarbourg; elle est plac�e sur le
chemin de Lixheim � Sarbourg, & sa source se trouve dans le
tronc d'un arbre. 2�. Celle de Monhigny pr�s du village de ce
nom, � une lieue de Bl�mont ; elle est dans un tr�s-beau bassin
entretenu proprement ; on en fait usage dans les environs, &
elle ne manque pas de r�putation. 3�. Celle de Dom�vre � un
quart de lieue de ce village vers celui de S. Martin ; celle-ci
est moins employ�e que l'autre. 4�. Celle pr�s de l'Abbaye de
Haute-Seille.
J'ai fait, dit M. Lottinger, l'analyse de ces eaux, �
l'exception de celles de Dom�vre, & j'ai trouv� qu'elles �toient
� peu pr�s les m�mes, je ne les crois pas diff�rentes de celles
de Neuweyer dans le Nassau ; ainsi elles conviennent dans les
m�mes maladies. Pour proc�der � leur analyse, j'ai suivi la
m�thode de M. Marteau ; mais ce qui d�pose plus en leur faveur
que toutes les analyses, c'est l'usage heureux que j'en ai fait
dans quelques maladies. J'ai vu celle de Dom�vre r�ussir dans
une constipation accompagn�e de colique, de Miserere, qui avoit
r�sist� � tous les remedes. J'ai employ� celle de Lixheim, avec
le plus grand succ�s, dans des jaunisses opini�tres ; celles de
Monhigny ont op�r� nombre de cures dans des cas semblables.
Toutes ces eaux l�chent le ventre pour l'ordinaire, quelquefois
m�me elles purgent assez vigoureusement. Il y a encore une
fontaine qui est beaucoup vant�e, parmi le peuple des environs
de Sarbourg, c'est celle de S. Quirin, village plac� au pied de
la montagne, � trois lieues de cette Ville ; une infinit� de
personnes afflig�es d'ulceres rebelles, s'y rendent ou font
chercher de cette eau, & la plupart se trouvent gu�ries apr�s en
avoir us� quelque tems. J'ai examin� ces eaux, & je les ai
trouv�es toutes semblables aux autres du pays, elles n'ont
certainement rien de mineral. Comme ceus qui en font usage
trempent des feuilles de ch�ne dans cette eau, & qu'ils ont soin
de les renouveller souvent, n'est-il pas � pr�sumer que toute
leur efficacit� ne provient que de ces feuilles ? ce qui
pourroit m�riter l'attention des Chirurgiens. |