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L'archipr�tr� de Sarrebourg au XVIIe si�cle - Avricourt
 


Revue eccl�siastique de Metz; �tudes de th�ologie, ... Annee 27-28 (1920-21).
L'archipr�tr� de Sarrebourg au XVIIe si�cle
d'apr�s quelques documents de l'�poque

AVRICOURT

Die septima Octobris 1603.
Ecclia est sub Invocatne strum Fereoli et Feruci. Collatores D. D. de Ogiviller, pastor Nicolaus Dieudonn�. Altare majus est stratum, sigillum est ablatum - non habent missale novum, habent tres calices unum argenteum. Asservatur Sum Sacratum in ciborio stanneo Involvatur Sum Eucharistiae Sacratum in corporali novo mundo. Claudatur ciborium ancula. Sacrae unctiones in vasis ex stanno claudantur vasa comparent novam monstrantiam. Fontes lapidei intus lebes cum operculo. Duo alia altaria sunt exsecrata, sunt strata, ablata sunt sigilla. Non utatur casula nigra nisiprius resarciatur. Comparent duo corporalia nova, reficiatur tabulatum, auferanturcistae ex Ecclesia, parent calicem novum ex stanno. Reficiantur fenestrae, fiant portae in coemiterio.

La collation de la cure appartient � la famille d'Og�viller. Cependant, la paroisse n'est pas exclusivement de la juridiction d'Og�viller. Elle est partie de Lorraine et partie de l'Ev�ch�, respectivement de France et, � ce titre, du comt� de R�chicourt. Mais l'�glise, le presbyt�re et le gibet sont en Lorraine et, de ce chef, les seigneurs d'Og�viller sont seuls seigneurs haut-justiciers et collateurs d'Avricourt ; ceux de R�chicourt ne sont que seigneurs fonciers en la partie d'Ev�ch� puis France. De quelque c�t� que se pr�sent�t le nouveau titulaire du b�n�fice, il apercevait sa paroisse dans l'horizon �trange du cadre de deux gibets, faisant acolytes au clocher de l'�glise : celui d'Og�viller pour tout Avricourt, pr�s de l'�glise de la gare d'Igney, et celui de R�chicourt pour R�chicourt et Moussey sur la colline en face, au haut de Linchamp. Les d�signations cadastrales, la Potence, le Poteau, la Fosse, en perp�tuent encore aujourd'hui le souvenir. Cette question de topographie de la maison curiale, de l'�glise et du gibet joue alors dans bon nombre de nos paroisses un grand r�le dans les transactions de l'�poque. En cas de besoin d'argent - et ce cas �tait end�mique, - on gagera, on ali�nera tout, mais pour autant que ce sera possible, on exceptera toujours le gibet et la collation de la cure. C'�taient l�, en effet, les deux symboles les plus expressifs et les plus lucratifs de la seigneurie, savoir : le droit de vie et de mort d'une part et le droit de collation de la cure d'autre part. Celui-l� rapportait bon an, mal an �� des espaves et confiscations �, le tout pretio estimabile, diront les tabellions du Seigneur, en notant, comme c'est le r�le d'un notaire, �� toutes robes, tous chapperons, toutes cottes, tous couvre-chefs � et tout le bric-�-brac plus ou moins �br�ch� et bancal du meublant. Celui-ci assurait pour une bonne part les d�mes grosses et menues. A Avricourt, les collateurs poss�dent les deux tiers, le cur� ne jouit que d'un tiers et ce, uniquement dans l'�tendue du finage de Lorraine. En m�moire de feu �� messire Nicolas Boulanger vivant cur� du dict Auricourt escrit et sign� de sa main ainsi que les anciens bourgeois ont lit et recognu faict l'an mil six cent et douze � d�clare : ��Il (le cur�) a la thierse dans les menues dixmes d'agneaux couchons ling chanvre et autre contre les seigneurs dixmiers. Celui qui doibt le dixme d'agneaux et couchons a le droit pour choix d'en eslire deux qui seront neanmoing compris dans ce qu'il debvera de dizaine. Item que pour le dixme des vaches, le veaux toreaux doibvent chacun trois deniers et les genisses deux tant au sieur cur� qu'aux seigneurs dixmiers. Cette rente est chue a chacune St Georges. Item que le dixme des meix et jardins du Breu (le Brolium de l'Auiaca villa cum ecclesia inibi constructa du VIII siecle) appartient enti�rement au sieur cur� qui sont pr�sentement r�duits en terre labourable pouvant comter environ de cinq jours trois quarts. Item que le maire des seigneurs d'Ogi�viller doibvt annuellement payer deux poules au Sr Cur� � la St Martin. Item que le maire doibt aussi annuellement le dixme du foin du prey du Breu qu'il tient des seigneurs a cause de son office lui estant loisible de prendre pour son dixme de l'argent ou bien du foin. Item qu'il est loisible au Sr Cur� de nourir et mener dans les bois du seigneur Comte de Linange autant de porcqs qu'il lui plaira sans payer l'av�ne des bois � cause des services qu'il est oblig� de dire � Richecourt comme l'anciennet� (Encore une anciennet� � retenir). Item que le dit Sr Cur� n'est oblig� de fournir un toureau ni un cheval ains seulement le porcq masle avec lequel il a un porcq franc du garde �. - Voil� ce qui s'appelle en l'esp�ce la portion congrue du sieur cur� d'Avricourt Lorraine. Le fait est assez singulier. La partie la plus consid�rable de la paroisse est d' Ev�ch� de France, donc de la seigneurie de R�chicourt. Le cur� la dessert et il n'en tire cependant aucune d�me. Au si�cle suivant, � l'occasion du d�frichage en cette partie d'une for�t, le cur� essaye bien de faire appliquer � ces terrains la r�gle des terres novales. Il expose qu'il �� est extr�mement l�z� de ce qu'�tant cur� d'Avricourt on le frustroit de la dixme sur les terres qui sont du domaine de France �. �� Je suis cur� de A. partie France et partie Lorraine, la premi�re de soixante et dix m�nages, l'autre quarante-huit. Ces deux parties font deux communaut�s distinctes s�par�es : chacune a son maire, son ban, son finage. L'Eglise et le clocher sont communs a tout le village. Les deux communaut� sont �galement contribu� � la r��dification du presbit�re, de la tour de l'Eglise. Je ne tire rien deus les dixmes de quelle nature elles puissent �tre sur le finage de la communaut� de France ny desserte. Le ban ou finage de la partie de France �tait cy devant une forest qu'on a commenc� a d�fricher depuis environs cinquante ans. Votre Excellence sera peut �tre �tonn�e que mes pr�d�cesseurs n'ayent pas r�clam� et soient demeur�s tranquilles sur cet objet. La raison en est que lors du d�frichement des terres dont il s'agit, le titulaire �tait infirme de corps et d'esprit. Celui qui lui succ�da voulut remuer, mais une longue maladie dont il nourut l'emp�cha de suivre ses droits. Un troisi�me � qui je succ�de, peu intelligent dans les affaires, se rendit aux avis du procureur d'office de R�chicourt. Si on ajoute � cela que pendant un nombre consid�rable d'ann�es, la dixme enti�re ne valait pas dix �cus, il ne sera plus �tonnant qu'on l'ai si ais�ment abandonn�e. � Non, ses pr�d�cesseurs ne l'avaient pas abandonn�e. Ils n'avaient pas trop r�clam� parce que �� d'anciennet� �, ils ne recevaient rien et n'avaient rien � pr�tendre. Et pour cause : la question de droit remontait �� d'anciennet� � au VIIIe si�cle. Il n'avait d'ailleurs qu'� regarder le plan topographique de la paroisse tel qu'il se trouve encore aux archives de Nancy. La ligne du trac� de la fronti�re France Lorraine passe tout contre la tour de l'�glise, laquelle est dessin�e � pic sur la pointe du clocher pour pouvoir demeurer en de�� de la ligne de Lorraine.
Ce dualisme politique ne simplifiait pas le minist�re du cur�. A un moment donn�, les actes le Lorraine sont libell�s en fran�ais ; les actes de France-R�chicourt-Linange, en allemand. Le cur� doit poss�der les deux langues, et le bilinguisme local le fait d� signer comme socius du visiteur de l'archidiacon� dans les parties allemandes de Sarrebourg, du Palatinat et de la Sarre. L'archidiacre se fie n�cessaire ment � son traducteur d'office et suppose que son compagnon ne dit pas le contraire de son mandat. ��Nous n'avons pu en cette �glise (Bruderdorff) interroger que deux ou trois enfants, parce que la plupart ne scavent pas le fran�ois mais nous avons pri� le sieur archipr�tre (M. Le Grand, cur� d'Avricourt) d'interroger et les enfants et les grandes personnes en allemand, et il nous a assur� qu'ils ont encore beaucoup de religion, de docilit�, de pi�t� et de d�f�rance aux ordonnances de Monseigneur en toutes choses �.
Nos anciens ne nous ont-ils pas racont� qu'au temps o� l'archidiacon� de Ch�teau-Salins �tait du dioc�se de Nancy, Mgr Foulon dut parfois recourir � un interpr�te bilingue et qu'il eut des fois l'impression que les paroles de son traducteur ne provoquaient pas sur le visage des auditeurs du canton d'Albestroff le contentement qu'il pr�voyait ? Quoi d'�tonnant! L'�v�que faisait des compliments ; le traducteur grondait en son nom. L'�v�que donnait raison � une municipalit�, le cur� traducteur ne se donnait pas tort. Voil� pour la langue.
Pour les fondations, il ne fallait pas que les biens fussent situ�s en l'une et l'autre juridiction, sinon, sous peine de nullit�, il fallait se faire autoriser et en Lorraine et en France et payer, cela va de soi, doubles droits. De l�, et des retards dans l'approbation et des frais sans fin. Pour l'entretien de l'�glise et les r�parations les plus urgentes, c'�tait la m�me difficult�. Lorraine et France mettront soixante ans � se mettre d'accord sur les modalit�s de l'ex�cution d'une grosse r�paration. Pendant ce temps, l'autorit� dioc�saine mettra en interdit l'�glise et le cimeti�re adjacent; les mariages seront publi�s � Bl�mont, � Og�viller, et les enterrements se feront � Igney, � Amenoncourt, � Leintrey. C'�tait assez loin pour les porteurs, car les chemins de communication n'�taient pas carrossables.
Ce dualisme politique �tait tellement rigoureux que de 1514 � 1625, aux archives de la seigneurie de R�chicourt, il y avait une liasse sp�ciale pour �� les papiers concernant une difficult� avec les co-seigneurs d'Avricourt, Lorraine au sujet de l'entr�e des habitants de France en Lorraine �. Pour passer d'une juridiction dans l'autre, il fallait �� tourner la thuile � Ou encore �� se contremander �.
Cette proc�dure �tait des plus pointilleuses ; l'inex�cution d'une formalit� quelconque entra�nait la confiscation du tout, et il ne fallait plus jamais songer � passer dans une autre seigneurie. Pour commencer, il fallait d�pendre la cr�maill�re et ne plus faire de feu sur l'�tre, puis renverser les meubles de telle sorte qu'ils ne fussent plus en leur position d'usage ; il fallait d�lier les b�tes blanches et rouges de la cr�che et les laisser vaguer : il fallait sortir de la maison, n'y rentrer que pour donner provende aux b�tes, ne point �tre vu dans la demeure de France apr�s le coucher du soleil, � aucun moment s'y asseoir. Et cela pendant la dur�e de toute une ann�e � compter du jour o� au maieur de France on faisait sa d�claration de contremand, de tournethuile pour descendre en Lorraine. Les gens de justice faisaient bonne garde, � moins que des pots de vin pour eux et �� encore trente un sol pour �pingles � la femme du pr�vot � n'endormissent leur vigilance. Il faut croire qu'il faisait meilleur vivre en Lorraine et qu'on y payait moins d'imp�ts, car les tournethuile se rencontrent fr�quemment.
Le cur� avait ainsi deux sortes de paroissiens aux offices, ce qui maintes fois le g�nait. Il ne pouvait, comme ses confr�res, proclamer au pr�ne les ordonnances de l'un et l'autre des seigneurs, ni autoriser apr�s l' �� lte missa est � l'un ou l'autre des deux maires � se lever pour convoquer les gens sous �� l� m�t �, le tilleul devant l'�glise. Pour les ordonnances de R�chicourt, l'�glise �tait topographiquement en Lorraine, donc d'Og�viller. Pour les affaires d'Og�viller, une partie des auditeurs �taient de la juridiction de R�chicourt, donc pas sujets. L'office termin�, le maieur de Lorraine attendait donc ses administr�s � la sortie, les r�unissait au cimeti�re sous le tilleul pr�s de la croix des saints patrons et y tenait sa s�ance de communaut� de Lorraine.
A leur tour, ceux d'�v�ch�-France s'en allaient sans dire mot, devant la maison du maieur d'�v�ch� France y tenir leur s�ance de communaut�.
Il y avait l� une grave question de validit�, car certaines ordonnances demandaient trois publications au pr�ne suivant le prescript de la coutume. Apr�s la derni�re des dites publications, on �� laissait couler la huitaine �, puis les sanctions suivaient leur cours. Les corv�ables et censables se riaient de ces rigueurs � Avricourt, parce que leur cur� n'avait rien dit, ne pouvait rien dire au pr�ne.
Il ne fallut rien moins qu'un arr�t de la Cour des comptes de Metz pour permettre, en f�vrier 1720, la publication des aveux et d�nombrement du comt� de R�chicourt et de la baronnie de Marimont �� devant la maison du maire d'Avricourt-France, attendu que l'�glise paroissiale est situ�e en la partie de Lorraine �. Cette maison du maieur de France est la maison qui fait le coin de l'intersection de la route de Moussey avec la rue de la Chapelle. Elle est encore aujourd'hui caract�ris�e par une niche avec vierge et cette inscription tr�s particuli�re : Reyne de Paix M�re de Dieu Ayiez la Garde de ce lieu 1684. Les ordonnances � lire au pr�ne par le sieur cur� n'avaient pas toutes pour objet �� quantit� de cens tant en chapons poulles qu'autrement. lesquels n'auraient pas est�s acquitt�s depuis un fort long temps pour faire commandement d'y satisfaire et dire qu'apr�s la dicte huitaine coulant apr�s la troisi�me publication, l'h�ritage censable est saisy et r�uny au domaine du seigneur �. On trouve mention d'ordonnances seigneuriales dont l'objet int�resse les bonnes vies et chr�tiennes m�urs des sujets. Il est dit : �� Les sieurs cur�s liront � leurs pr�nes, deux fois l'ann�e, les ordonnances du Roi (paroisses de France) qui d�fendent la fr�quentation des cabarets dans les lieux o� on fait r�sidence et surtout aux jours de Dimanche et de F�tes. Pendant le cours de l'ann�e, ils veilleront � ce que les gardes-cabarets s'acquittent fid�lement de cette charge. Et si malgr� ces sages pr� cautions, il arrive que des paroissiens violent souvent les d�fenses de l'�glise et du Souverain � cet �gard, on ne manquera pas de r�server � P�ques la confession de ces Profanateurs des jours saints. � R�server � P�ques signifie sans doute refuser l'absolution.
Dans nos difficult�s de minist�re d'apr�s guerre, il nest pas sans int�r�t de faire des approchements entre notre �poque et celle qui suivit la guerre de tente ans. qui en notre Lorraine dura, � dire vrai, cinquante-trois ans.
�� Une fois l'ann�e, les sieurs cur�s, pour pr�venir un abominable genre de scandale qui excite les g�missements et l'indignation de tous les bons chr�tiens, liront � leurs pr�nes l'ordonnance du Duc L�opold concernant les Filles ou veuves qui rec�lent leurs grossesses �. La recherche de la paternit� est de droit. In dolore partus, la matrone d�ment asserment�e, le maieur, le syndic et deux �chevins lui poseront d'office la question. M. le Cur� inscrira l'enfant en ajoutant qu'il est venu �� des �uvres d'un soldat � en pr�cisant, � d�faut du nom, le r�giment et lieu de garnison, ainsi que l'occasion de la rencontre. Dans la suite des actes religieux de l'�poque, il est facile de se retrouver: les d�c�s sont marqu�s d'une croix, les bapt�mes d'un poupon emmaillot�.
Les concubinages sont �galement � l'ordre du jour, et l'objet d'une ordonnance.
�� Comme il arrive quelquefois que des inconnus viennent s'�tablir dans les paroisses avec des concubines qu'ils supposent �tre et font passer pour leurs femmes, nous ordonnons aux sieurs cur�s de faire pr�senter � tout �tranger en ce cas, des certificats de leurs mariages sign�s des cur�s qui les auraient mari�s et l�galis�s par les seigneurs Ev�ques dioc�sains ou leurs vicaires g�n�raux, sinon d'en donner avis aux officiers des lieux pour proc�der selon l'exigence des cas et �loigner le crime et le scandale de la maison de Dieu. �
Au lendemain d'une guerre, l'�clairage et le chauffage sont mati�res rares et choses co�teuses. Une ordonnance, � lire chaque ann�e dans le courant du mois d'octobre, �� consid�rant l'extr�me mis�re qui, dans ces temps calamiteux accable les peuples de la campagne �, laisse �� � la prudente condescendence des sieurs cur�s de permettre chaque ann�e les po�les ou ouvroirs, dans lesquels pendant l'hiver plusieurs femmes et filles travailleront � la chaleur d'un seul �tre et � la lueur d'une seule lumi�re, mais sous les conditions et r�serves indiqu�es par chacun cur�. La lecture de l'ordonnance sera faite �� afin que ceux et celles qui transgresseraient les d�fenses � cet �gard ne peuvent pr�texter leur ignorance, mais sentent leur obligation de subir avec un coeur p�nitent les peines qu'ils encoureront �.
Ces ordonnances �taient corrobor�es et compl�t�es au cours de la tenue des �� Plaids annaux, tenus en la haute justice partie de Lorraine. et d�rechef tous officiers maieur et �chevins continu�s ou cr��s, pr�taient serment de bien et fid�lement chacun � leur �gard faire les fonctions de leurs charges en honneur et conscience �. �� Tous vendans vin, - y est-il dit - sont tenus de fournir les vins n�cessaires pour les messes qui se disent dans l'�glise paroissiale du dit lieu d'Avricourt, le tout � peine de cinq livres d'amende pour la premi�re fois, du double pour la seconde fois et plus grand en r�cidive �. On ne dit pas si au cours du plaid annal, on les assermentait � l'�v�ch� de Metz comme fournisseur de vin pour la sainte messe. L'honn�tet� d'alors donnait, sans doute, toute garantie que le vin des vendans vin �tait vinum de vite.
�� Le pain b�nit se fournit chacun � son tour et il y a un pr� pour la fourniture du pain destin� au sacrifice, dit le pr� des hosties �.
�� La fabrique n'a point d'autres revenus que celuy des heritages qui se recoit par les echevins. Ils sont au nombre de quatre, dont deux sont pour le gouvernement de la fabrique et la provision des choses n�cessaires au service divin pour ce quoy satisfaire, outre le revenu de la dite fabrique qui n'est pas suffisant, ils font une lev�e authoris�e par les maires et gens de justice lu lieu sur la communaut�. �
�� Le cur� se fera un point essentiel de son devoir d'avoir l'inspection sur l'�cole ou il ira r�guli�re ment tous les Samedys pour y faire le cat�chisme et voir ce qui s'y passe, et il ne recevra pas de ma�tre d'�colle qui ne soit port� � faire tous ses devoirs. Il y aura une sage femme serment�e et instruite. Les Religieux Carmes de Baccarat et les Cordeliers de Raon comme aussi les p�res Capucins de Blamont, dioc�se de Toul ont prescrit le droit de faire la qu�te tant au dit Avricourt qu'au voisinage. Les Carmes d�schauss�s de Gerbevill� voulaient sy introduire il y a quelques ann�es quoique rent�s, ils sont � emp�cher. �
�� Les anciens ont d�clar� n jurant que le prey de Bettemanprey doibt trois quarterons de cire au jour du rand Vendredy, et les deux Nierres de terre en la Grande ruelle, doibvent une pinte d'huile. Les �chevins d'�glise rendront compte annuellement de la fourniture d'environ trente cinq livres de cire pour le luminaire de toute l'ann�e. �
Tout est donc fort bien dit et pr�vu, en toutes ces ordonnances lues au pr�ne, en tous ces plaids annaux relus � haute voix devant toute la communaut� r�unie sur le pr� du Breuil. Mais � la lecture de toutes ces prescriptions, il vous vient le d�sir de rechercher quelque document contemporain qui expose la r�alit� de cet �tat id�al. Le voici, sous la forme d'un Estat de la Paroisse d'Avricourt, que pr�sente M�ssire Jean Le Grand, cur� de ce lieu et archipr�tre de Sarbourg � Monseigneur l'Illustrissime et Rev�rendissime �v�que de Metz dans sa visite du dit Sarbourg, conform�ment au model que son Excellence a fait dresser.
M. le cur� �crit en1690: �� Il y a deux cents et environ vingt cinq communiants, cinquante neuf familles complettes y compris le maitre d'�colle, la sage-femme et les p�tres. Il y a un marcaire calviniste dans la maison de la Baronne y �tabli depuis deux ans par le sieur Bouchart chef de cette maison, quoy que jamais il n'y ait habit� religionnaire dans cette paroisse.
Les superstitions et autres crimes notables sont bannis par la gr�ce du Seigneur de cette paroisse.
Quelqu'effort que fasse le soubscrit pour en bannir le jeu de carte il n'a s� en venir encore a bout de tout point, plusieurs particuliers s'�mancipent malgr� ses avis et passent quelquefois des nuits enti�res chez un nomm� Jean Marchal tavernier leur fauteur et refuge, qu'il a d�ja apr�s plusieurs remontrances charitables, menac� de l'entreprendre en justice, dont il ne tient conte. � Messire Le Grand �tait pour s�r lui m�me r�fractaire d'un Solo Tout.
�� Il y a un jeune homme libertin, nomm� Christophe Malnory qui n'ayant d'autre profession que le jeu de carte et la chicane est la source de tout le d�sordre qui se commet dans la paroisse au sujet du jeu, �tant celuy qui recherche, excite et entretient les autres dans ce mauvais commerce et le dit Marchal luy donne ordinairement retraitte, malgr� les avis et menaces du dit soubscrit cur�. - Lesvalentines n'ont plus de lieu dans la paroisse ni les follies du mardy gras.
Le soubscrit a tol�r� des assembl�es nocturnes pour filer jusqu'� pr�sent mais avec des r�gles qui les excluent de l'occasion d'offenser Dieu, les garcons n'y ont point d'entr�e. Elles ne sont qu'un petit nombre et toutes alli�es ou parentes, les filles sont avec leurs m�res ou d'autres femmes d'honneur qui veillent sur leur conduite. Elles sont charg�es de faire la pri�re, chanter quelques chansons spirituelles, les litanies de la Sainte-Vierge, de dire quelque point de cat�chisme.
On ne boit et on ne joue point impun�ment pendant les offices de l'�glise. ll y a un petit moulin, qu'on appelle �� �coute s'il pleut ! � qui ne tirant son avantage que de la pluye, son munier t�che d'en profiter quand elle vient, m�me �s jours de f�tes et de dimanches.
Il est malais� que les p�tres puissent assister r�guli�rement tous les dimanches au service divin, d'autant que le paturage est fort �loign� du village. Je les ay exhort�s de sy rendre le plus souvent qu'ils pourront ce qu'ils font alternativement.
La messe et les v�pres se chantent aux heures r�gl�es par les Statuts - et f�tes et dimanches le cat�chisme s'y fait � midy jusqu'� une heure et demie, depuis saint Remy jusqu'au commencement de la moisson. �
Dans ce qui pr�c�de, nous avons toute la vie pr�ceptive d'une paroisse. C'�tait vraiment une force pour l'autorit� religieuse que d'avoir l'appui de l'autorit� civile. Or, celle-ci para�t avoir tenu � faire respecter les pr�ceptes de l'�glise. Nous l'avons entendu dire ci-dessus � M. Le Grand et voici � Avricourt et autres lieux un fait compl�mentaire.
�� En 1632-1633, par ordre de Charles IV, les habitants ont � fournir aux r�giments cantonn�s � Saint Martin, Avricourt, Domepvre, Verdenal, Petitmont, Autrepierre et Repaix, des rations de pain, de vin, de chaire, sauf les jours maigres o� il s'agissait de trouver 3760 rations de frommage �� parce que on ne donnait pas le Wendredy de chaire �.
Encore fallait-il y tenir la main. Le m�me cur� �crit, dans l'exercice de ses fonctions d'archipr�tre, que �� la superstition des Valentines, les danses entre personnes de diff�rent sexe et autres abus �taient fort en usage parmi les jeunes gens de M... et le sieur cur� de Neil, � la derni�re visite du sieur archi pr�tre faite le jour de la f�te du patron � l'issue des V�pres, expr�s pour arr�ter les danses publiques, fit para�tre son m�contentement en sortant de l'�glise. Ceci donna lieu � deux ou trois mutins auteurs de ces danses de se r�crier contre ce que le sieur archipr�tre venait de dire, en opposant la permission qu'ils disent en avoir du chatelain de R�chicourt. Mais le maire et d'autres notables firent des excuses au dit sieur archipr�tre sur ce qu'ils n'avaient pas encore �t� bien instruits sur cet article �. Cette fois ils l'�taient, car M. Le Grand avaient parl� toute une demi-heure. Quant au sieur cur� de M..., l'archidiacre �crira � son sujet : �� Ce cur� de M... n'a nul soin d'instruire - il permet ais�ment les danses. Si Monseigneur voulait bien in cursu visitationis luy ordonner trois mois de s�minaire, cette p�nitence pourroit le ramener � son devoir �.

J. PAULY.

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