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Les Inondations en province.
Les pluies continuelles qui tombent depuis quelque temps provoquent d�j� des inondations. La ligne du chemin de fer d'Avricourt � Cirey a �t� coup�e le 20 ao�t par les eaux, entre Blamont et Fremonville. Le train 21-45 qui part d'Avricourt est rest� � Blamont.
La Meurthe a commenc� d�border hier dans la prairie de Saint-Nicolas.
Cette crue contrarie beaucoup les travaux en cours d'ex�cution pour la conduite des eaux � Lun�ville.
D�PARTEMENTS
Nancy, 10 ao�t, M. Mezi�res, banquier � Blamont, vient d'�tre d�clar� en faillite par le Tribunal de Lun�ville. M. Mezi�res laisserait un passif de cinq millions.
D�PARTEMENTS
Nancy, 20 juin. Echappant � la surveillance de ses parents, la petite Madeleine Bonhomme, �g�e de deux ans, dont lit p�re est aubergiste et maire de la commune de Reillon, canton de Bl�mont, �tait sortie de l'habitation de ses parents. M. Adolphe Bonhomme, ayant remarqu� la disparition de sa petite fille se mit � sa recherche et d�couvrit bient�t son cadavre dans un cuveau place � l'entr�e principale de la maison. La petite Madeleine avait la t�te et les mains dans l'eau elle avait cess� de vivre depuis longtemps d�j�, car tous les
soins qui lui furent prodigu�s furent impuissants la rappeler � la vie ; elle avait �t� asphyxi�e.
DESERTIONS DANS L'ARM�E ALLEMANDE
(De notre correspondant particulier)
Blamont (Meurthe-et-Moselle), 28 septembre.
Ce matin, � la pointe du jour, quatre d�serteurs du 11e r�giment de uhlans brandebourgeois, en garnison � Sarrebourg �Lorraine), ont franchi la fronti�re, en uniforme, pr�s de Blamont (Meurthe-et-Moselle), apr�s avoir err� toute la nuit dans la campagne pour ne pas tomber dans les nombreuses embuscades de gendarmes et de douaniers allemands �chelonn�s le long de la fronti�re.
L'un d'eux, le nomm� Bettbaum, s'est pr�sent� affam� et harass� de fatigue � la gendarmerie de Blamont o� on l'a restaur� et de l� conduit devant le commissaire sp�cial de la gare
d'Igney-Avricourt, � qui il a demand� � contracter un engagement de trois ans dans la l�gion �trang�re.
Ce magistrat l'a tait diriger sur Nancy.
Les trois autres se sont mis � la recherche de travail.
Ces jeunes gens ont d�sert� pour se soustraire au surmenage et aux mauvais traitements dont ils �taient l'objet de la part de leurs sup�rieurs.
Versailles. Un individu nomm� Antoine Somme, �g� de soixante ans, originaire de Blamont (Meurthe-et-Moselle), s'est asphyxi� avec du charbon dans une chambre meubl�e, 17, rue
de Noailles.
La cause de ce suicide serait la mis�re.
Lun�ville. Un clerc de notaire nomm� Claudel, �g� de cinquante-deux ans,
s'est asphyxi� � Blamont en compagnie de sa ma�tresse, une jeune fille de vingt-deux ans, nomm�e Marie Toulon. On ignore les causes de ce double suicide.
A BLAMONT
Nancy, 23 ao�t
Les proc�s-verbaux dress�s par le pr�fet de Meurthe-et-Moselle donnent de nouveaux d�tails sur les actes de sauvagerie commis par les troupes allemandes, lors de leur incursion dans la r�gion de Bl�mont-Cirey.
A Blamont, les soldats allemands ont assassin� plusieurs personnes, pill� et saccag� de nombreuses maisons, entre autres une grande chocolaterie appartenant � M.
Burrus, sujet suisse.
Quand ils durent quitter Blamont et se replier, ils emmen�rent douze otages, dont le cur� et le buraliste.
Ils les conduisirent auparavant � la place o� un habitant, M. Louis Foell, venait d'�tre fusill� et, leur montrant la cervelle �pandue sur les pav�s sanglants, les menac�rent du m�me sort
L'un des otages, M. Colin, professeur de sciences au lyc�e Louis-le-Grand � Paris,
qui se trouvait en vill�giature dans la localit� avec sa famille, fut emmen� en chemise,
pieds nus.
Indign� par les brutalit�s qu'il voyait commettre sur des enfants, sa propre fille re�ut un coup de crosse en pleine figure.
M. Colin, s'adressant � un jeune lieutenant, lui cria
- Mais vous n'avez donc pas de m�re !
Et l'�mule de Forstner (*) de r�pondre textuellement ces paroles caract�ristiques de la mentalit� d'une race
���Ma m�re n a pas fait des cochons comme toi. �
Les otages de Blamont emmen�s jusqu'� Cogney, enferm�s dans l'�glise de cette commune de six heures du soir � sept heures du matin, ont pu retourner �
Blamont.
Chez toutes ces populations lorraines, si tragiquement �prouv�es, aucun abattement, aucune d�faillance : un sentiment domine- les chagrins intimes les plus cruels
���La France va vaincre. �
Ceux-ci ont perdu leurs r�coltes ; ceux-l� ont vu leur maison saccag�e ; les uns ont vu les barbares incendier leur demeure; d'autres ont vu fusiller. Beaucoup ont �t� menac�s, insult�s, frapp�s, bless�s. Quelques-uns ont connu en m�me temps toutes ces �preuves. Aucun ne baisse la t�te. Les yeux ont des flammes, non des larmes.
(*) NDLR : allusion au sous-lieutenant G�nter von
Forstner, impliqu� dans l'incident de Saverne en 1913. Le 28 octobre, Forstner avait d�clar� � ses soldats
������Si vous �tes attaqu�s, faites usage de votre arme ! Si, ce faisant, vous poignardez un de ces Wackes alors vous obtiendrez de moi dix marks.�. Le 2 d�cembre, lors d'un exercice militaire de Saverne, Forstner frappe de son �p�e un compagnon cordonnier nomm�
Blanck, qui se moquait de lui.
LA PREPARATION MILITAIRE
Nos futurs soldats ont d�fil� sous les yeux du g�n�ral Galli�ni
Et ce fut, dans la cour d'honneur de l'Ecole militaire, une belle, simple et �mouvante c�r�monie
LE GENERAL GALLIENI PASSE EN REVUE LES FUTURS SOLDATS

Dans le cadre somptueux et cependant aust�re de la cour d'honneur de l'�cole militaire, hier, � deux heures de l'apr�s-midi, six mille jeunes gens �taient rassembl�s sous les armes.
Un clair soleil d'automne, aux rayons jaunes et doux, �clairait de ses lueurs d'or leur vaste assembl�e disciplin�e et silencieuse. Sous leurs v�tements civil- tous avaient pris, noblement, l'allure militaire, et, bien align�s sur le jalonnement de leurs instructeurs en uniforme, ils attendaient au
���garde � vous ! � que le g�n�ral Galli�ni, gouverneur militaire de Paris, les vint passer en revue.
C'�taient les jeunes gens des Soci�t�s de pr�paration militaire de Paris. Dans le rang, le riche coudoyait le pauvre ; l'�galitaire fraternit� des armes avait d�j�, sous son niveau, plac� leurs jeunes t�tes. Des �tudiants, �l�gants, qui portaient le fin bonnet de police galonn� d'or, de Saint-Cyr ou de Polytechnique, coudoyaient de jeunes ouvriers en costume de velours, en chandails, en casquettes.
Mais la m�me flamme g�n�reuse faisait briller leurs regards. Mais ils avaient, tous, pris la m�me attitude fi�re, n�e de la discipline respect�e, parce que librement consentie. Mais on devinait qu'au moment m�me o� les clairons sonores et les tambours �clatants ex�cutaient le
���garde � vous ! �, tous, d'un m�me �lan, offraient le sacrifice de leurs jeunes vies sur l'autel sanglant et glorieux de la Patrie.
Et ce fut une minute grandiose que celle o�, descendant de voiture, le g�n�ral Galli�ni, gouverneur de Paris, chef d'arm�e, grand-croix de la L�gion d'honneur, m�daill� militaire et pacificateur de Madagascar, leur adressa, gravement, le salut militaire.
Et, imitant son geste, MM. Doumer, Laurent, pr�fet de police ; Disl�re, pr�sident de section au conseil d'Etat ; Henri Lavedan, de l'Acad�mie fran�aise ; le colonel de Mokeewsky, de l'arm�e russe ; Liard, recteur de l'Universit� de Paris ; Chanot, Mouquin, le colonel D�ru�, les pr�sidents des sections se d�couvrirent � son exemple.
Alors la sonnerie ���Aux champs � fit vibrer les �chos de l'�cole et les tonnerres de la Marseillaise grond�rent superbement dans les cuivres de la musique de la garde r�publicaine.
La revue et le d�fil�
Apr�s de rapides pr�sentations, le g�n�ral, Galli�ni se porta sur le front des soci�t�s de pr�paration militaire et, lentement, minutieusement, les passa en revue. Il interrogeait l'un, questionnait l'autre, adressait quelques mots � celui-ci et i. celui-l�.
Et les jeunes visages des futurs soldats resplendissaient de joie et d'orgueil quand leur grand a�n� leur adressait la parole.
Enfin, quand le g�n�ral Galli�ni passa devant les boys-scouts parisiens, une lueur d'�motion attendrie passa dans son regard.
Il voulut leur donner une marque particuli�re d'estime et, pour ce faire, salua r�glementairement, � douze pas, tous leurs fanions tricolores.
Puis il traversa la cour et alla se placer avec son �tat-major � La gauche de la cour d'honneur.
La ���clique � de la garde fit chanter ses clairons et rouler ses tambours. les ba�onnettes jaillirent hors des fourreaux, claires et nues sous le ciel l�ger.
Et, dans l'or du d�clinant soleil d'automne, aux all�gres accents, au chant rythm�, martial de Sambre-et-Meuse, les juv�niles bataillons s'�branl�rent.
En colonne de compagnie par quatre, ils d�fil�rent la t�te haute. le regard droit, le visage fier les officiers instructeurs, au passage, salu�rent de l'�p�e. Haletante, au dehors, la foule collait ses ardents visages aux durs barreaux des grilles. On ne criait pas. On applaudissait parfois. Mais, continu, chaud, rauque, un grand souffle fi�vreux montait de cette masse coll�e, agglutin�e, compress�e sur l'�troite place de Fontenoy. On devinait qu'une puissante �motion serrait les cours, crispait les poings, poignait les gorges.
Et tout cela �tait farouchement beau.
Quand, � leur tour, les boys-scouts d�fil�rent, s�rieux, appliqu�s, dignes, ce fut, d�cha�n�e, une clameur furieuse. Les petits bonshommes d�vou�s, d�brouillards, h�ro�ques m�me, qui, depuis le d�but de la mobilisation, sont � la peine, furent superbement � l'honneur. Les hommes agitaient leurs chapeaux et criaient :
���Bravo, les gosses � Et des femmes pleuraient � chaudes larmes, en les voyant si braves et si gentils, avec leurs larges feutres, leurs foulards, leurs genoux nus, leurs grands b�tons et leurs beaux yeux graves et purs.
[...]de la charge, pass�rent � toute allure. Le g�n�ral Galli�ni salua et se pr�para au d�part.
Le chasseur Bigarr�
C'est alors qu'on lui pr�senta le chasseur � pied Emile Bigarr�, du 7e bataillon, qui
fut
glorieusement bless� dans les tranch�e, au cours de deux mois et demi de campagne.
Emile Bigarr� a quinze ans et demi. Il est n� � Blamont (Meurthe-et-Moselle)
et a perdu, dans l'effroyable guerre, ses parents, r�fugi�s il ne sait o�.
Ce blondinet, aux clairs regards bleus, ce petit gars intelligent, plus doux et plus timide qu'une fille, s'est battu comme un lionceau. Bless� � la jambe droite, au coude et � la main gauches, il refusait de quitter les soldats du bataillon, qui l'avaient recueilli, consol�, habill�, arm�. Il fallut, � Rozi�res, o� il re�ut sa derni�re blessure, qu'on lui donn�t l'ordre formel de se retirer pour qu'il consentit � se laisser panser.
A ce jeune h�ros, le g�n�ral Galli�ni a su dire en quelques mots son estime.
- Mon enfant, lui dit-il, tu as port� avec honneur l'uniforme des chasseurs � pied. Tu as fait dignement figure dans leurs rangs. Donne-moi la main. Tu es un brave !
Et le gouverneur de Paris, ayant d�cern� ce magnifique brevet d'honneur au petit chasseur � pied, remonta dans sa voiture non sans dire au g�n�ral V�rand, qui l'accompagnait
- Il est de ces enfants qui donnent des le�ons � bien des hommes |
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NDLR : voir aussi
Journal des instituteurs - 1914 |
RIXE MORTELLE ENTRE VANNIERS
Sarrebourg, 31 janvier (d�p. Petit Paris.)
Apr�s une discussion survenue dans un caf� de Lafrimbolle, deux vanniers, Nicolas Buch, trente ans, et Ott, dix-huit ans, se retrouv�rent dans la rue, o� une rixe �clata. Arm� d'un couteau, Buch se jeta sur son antagoniste et lui trancha la gorge, puis il s'enfuit. Le bless�, transport� a l'h�pital de Blamont, ne tarda pas � succomber.
Le meurtrier, qui s'�tait r�fugi� dans les montagnes, aux environs du Donon, a �t� arr�t�.
NECROLOGIE.
On annonce, de Dijon, la mort de M. Henry Boncourt, pr�fet honoraire, commandeur de la L�gion d'honneur. Le corps sera inhum� � Blamont (Meurthe-et-Moselle).
NDLR : voir
note ci-dessous
Pr�s de Lun�ville, la femme de m�nage d'un v�t�rinaire �tait morte empoisonn�e par un cachet pharmaceutique
Nancy, 12 juin (d�p. Petit Parisien.) Une affaire soul�ve actuellement un vif int�r�t dans la r�gion de Blamont, arrondissement de Lun�ville, en raison m�me de l'inqui�tant myst�re qui l'entoure. Au mois de d�cembre dernier, la femme de m�nage de M. Lahoussay, v�t�rinaire � Blamont, se plaignant de maux de t�te, le praticien lui administra un cachet. Peu de temps apr�s, Mme Gouget �tait prise de violents malaises et, apr�s quelques jours de maladie, expirait. A quelques semaines de l�, M. Lahoussay ayant eu pour son propre compte � absorber un cachet, ressentit un s�rieux malaise.
L'autopsie du corps de Mme Gouget fut alors pratiqu�e et l'on d�couvrit que sa mort �tait due � l'ingestion de strychnine. Les autres cachets, trouv�s dans la bo�te en possession du v�t�rinaire, contenaient le m�me poison. A la suite de ces faits le mari de la victime porta plainte.
Le parquet de Lun�ville a ouvert une enqu�te pour rechercher dans quelles conditions
le poison avait �t� introduit dans les cachets, car il appara�t que ceux-ci ont d� �tre vid�s de leur contenu normal. par une main criminelle, guid�e sans doute par un int�r�t personnel et que le poison y a �t� d�pos� apr�s coup, ce qui d�montrerait que l'auteur de ce crime a quelques notions de pharmacie.
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