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Le D�partement
de la Meurthe - Henri Lepage - 1843
EMBERMENIL, village
de l'ancien duch� de Lorraine, sur le ruisseau des Amis, chemin
de grande communication n� 16 de Lun�ville a Bourdonnay, � 49
kilom. E. de Nancy, 19 N.- E. de Lun�ville, chef-lieu de l'arrond.,
15 N.O. de Bl�mont, chef-lieu du canton. Pop.: 398 hab., 40
�lect. cens., 10 cons. mun., 80 feux. Nombre d'enfants : 71 en
hiver, 45 en �t�. Surf, territ.: 1,438 hect.; 677 en terres
lab., 204 en pr�s, 4 en vignes, 56 en bois. Ecarts: Le Chesnois,
Mont-Laval, dit la Prise. Source d'eau min�rale. Cette commune
repose sur un banc de pl�tre qu'on a d�couvert � environ 20
m�tres de profondeur. Un bureau de charit� a �t� form� �
Emberm�nil, en 1841, par suite d'un legs de 1,000 francs, fait
par M. Dubois, de Paris, en faveur des pauvres. Lettres par
Bl�mont.
Anc. pop.: 1710, 53 hab., 15 gar.; 1802, 276 hab., 80 feux;
1822, 418 hab., 92 feux.-Anc. div.: 1594, fief, comt� de
Bl�mont; 1710, pr�v. et bail. de Lun�ville (Nous avons, par
erreur, plac� quelques localit�s dans le bailliage de Lun�ville
en 1594; cette ville, ainsi que nous le verrons plus tard,
n'�tait encore, � cette �poque, que le chef-lieu d'une pr�v�t�
d�pendant du bailliage de Nancy). 1751, bail. et ma�t. de
Lun�ville, g�n. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton de
B�nam�nil, dist. de Lun�ville. - Spir.: Archipr�tr� de Marsal,
dio. de Metz. Il avait Vaucourt pour annexe.
Emberm�nil, appel� Auberm�nil dans an titre de 1433, d�pendait
de la terre d'Og�viller et du comt� de Bl�mont. Cette localit�
�tait sans doute d'une faible importance, car il n'en est pas
fait mention dans l'Histoire de Lorraine ; les Archives nous
apprennent seulement que l'abbaye de Haute-Seille y poss�dait
quelques portions de terres.
On montre, entre Emberm�nil et Xousse, un endroit o� il y eut,
dit-on, une maison de Templiers.
C'est dans ce village qu'�tait cur� le c�l�bre abb� Gr�goire
lorsqu'il fut d�put� aux �tats-g�n�raux. Plusieurs articles
ins�r�s dans le Journal du d�partement de la Meurthe, de l'ann�e
1790, portent pour signature: Gr�goire, cur� d'Emberm�nil. Il
naquit � V�ho en 1750. (Voyez ce mot.)
Les communes de
la Meurthe - Henri Lepage - 1853
EMBERM�NIL. On lit
dans une notice sur les Antiquit�s du d�partement de la Meurthe,
par M. Lejeune, ins�r�e dans les M�moires de la Soci�t� des
Antiquaires de France (1826) : �� Le nom d'Emberm�nil, qui d�rive
du latin mansile (habitation), les briques romaines qu'on y
trouve, ainsi que les m�dailles, ne laissent aucun doute sur son
antiquit�. Un particulier trouva dans les champs, pr�s du
village, il y a une cinquantaine d'ann�es, un Probus en or, de
la grandeur d'une pi�ce de. 20 francs, mais beaucoup plus �pais.
A cent pas du village, dans les champs du c�t� du levant, on
trouve une quantit� de briques et de tuiles tellement
pulv�ris�es qu'on pourrait les m�conna�tre. Dans la m�me
direction, on voit les ruines d'une maison de Templiers. Cette
maison �tait fortifi�e ; les foss�s des remparts �taient encore
tr�s-apparents en 1826. La tradition du pays veut que toutes les
maisons de cet ordre aient �t� br�l�es en une seule nuit; ce qui
est faux pour celle-ci, ni les tuiles ni les pierres ne portant
des vestiges d'incendie. Sur le m�me territoire, entre le nord
et l'ouest, dans un lieu nomm� anciennement la Prise,
aujourd'hui Mont-Laval, du nom d'un �v�que de Metz qui y a fait
construire une ferme sur une colline tr�s-�lev�e, on trouve une
grande quantit� de tuiles � rebords et en gouti�res, de m�me que
des briques romaines, et, parmi tous ces d�bris, des fragments
de vases ou d'urnes qui, � en juger par les arcs de la
circonf�rence, pouvaient avoir de quatre � six pouces de
diam�tre; ces vases et urnes sont en poterie, les uns rouges,
les autres bruns ou d'un noir incertain, d'une p�te fine et
prenant un beau poli. On ne sait si dans ce lieu il n'y aurait
pas eu un atelier ou manufacture de ces sortes de vases, ou si
ces vases ou urnes n'auraient pas servi � renfermer les cendres
des morts, ce qui supposerait une grande population dans les
environs. Sur le flanc gauche du ruisseau des Amis qui arrose ce
vallon, entre le village de Laneuveville-aux-Bois et celui d'Emberm�nil,
on trouve une belle colline d'environ une demi-lieue d'�tendue,
parsem�e de fragments de briques et de tuiles anciennes. Il y a
environ 90 ans, qu'un particulier de Laneuveville-aux-Bois,
voulant d�gager un char qui �tait embourb� sur cette colline,
trouva, � deux pieds de profondeur, un mur qu'il suivit dans ses
directions; il ne poussa ses fouilles qu'� quatre pieds de
profondeur, o� il remarqua une fen�tre en arcade. Fatigu� de ne
rencontrer que de grandes tuiles carr�es et des briques, il
recombla cette exploration; en la poussant plus loin, on aurait
peut-�tre d�couvert des choses int�ressantes, d'apr�s la grande
quantit� de tuiles et de briques romaines que l'on rencontre
fr�quemment sur un seul territoire. � Je me borne � reproduire
l'opinion �mise par M. Lejeune, en ajoutant, toutefois.,
qu'aucun document authentique ne vient � l'appui de
quelques-unes de ses assertions.
Les plus anciens titres o� il soit fait mention d'Emberm�nil ne
remontent pas au-del� du XIVe si�cle : Le vendredi apr�s la
Nativit� de Notre Seigneur 1356, Thirion de Dun et Jacques
d'Epinal d�clarent devoir � Fran�ois d'Herb�viller 500 florins
d'or de Florence, pour quoi ils lui ont engag� ce qu'ils ont �
Ambermeny, � charge d'en faire ses reprises � Thibaut, seigneur
de Bl�mont (T. C. Lun�ville 4.)
Le 7 avril 1407, Henri d'Og�viller, chevalier, reconna�t �tre
homme, ainsi que ses devanciers seigneurs d'Ogeviller l'ont �t�,
de Henri, seigneur de Bl�mont, et avoir repris de lui Og�viller,
Emberm�nil, etc. (Cart. Bl�mont fiefs.)
En 1433, l'abb� et le couvent de Haute-Seille ascensent �
Marguerite de Bl�mont le pr� dit les Coins, au ban d'Ambermenil,
moyennant dix gros de cens par ann�e. (T. C. Bl�mont 2.)
Au mois de juillet 1472, B�atrix d'Og�viller fait foi et hommage
� Henri de Bl�mont, son cousin, pour Og�viller, Emberm�nil, etc.
(Cart. Bl�mont fiefs.
Les comtes de Salm �taient, au XVIe si�cle, possesseurs des
terres d'Og�viller et d'Emberm�nil ; mais ils refus�rent pendant
longtemps d'en faire hommage aux ducs de Lorraine. Apr�s de
nombreuses contestations � ce sujet, il intervint, le 2 mars
1574, sur la requ�te du procureur g�n�ral, un arr�t du Conseil
qui les condamna � faire foi et hommage pour ces seigneuries.
(T. C. Fiefs de Lorraine.)
Emberm�nil fut d�peupl� pendant les guerres du XVIIe si�cle : en
1646, il n'y avait plus que 2 habitants avec le maire.
Cette commune, qui avait autrefois Vaucourt pour annexe, a �t�
�rig�e en succursale en 1802.
Patron, saint Etienne (Invention).
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