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La chronique des arts et de la curiosité — 1895

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Nr. 30 (21 Septembre)
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N° 30. — 1895.

PUREAUX .* 8, RUE FAVART

«■HHBlHMMHDnBHI

21 Septembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMED MATIN

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la Chronique des Arts et do la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois........ 8 fr.

PROPOS DU JOUR

Il a failli arriver, dans le département de -
l'Eure, quelque chose de grave, bien plus
grave que ce qui se passe en Avignon : le
conseil municipal de Giverny a reçu des
offres d'un industriel qui désirait acheter le
marais communal pour y établir une usine.
Mais, encore une fois, rassurons-nous : cette
affaire « qui a compromis un instant la sécu-
rité (sic) et l'agrément des artistes en villé-
giature » n'aura pas de suite. Sous la pres-
sion de l'opinion publique, la municipalité
de Giverny a noblement repoussé les offres
du fabricant de fécule et accepté, au con-
traire, la somme que proposait M. Claude
Monct « pour que le marais reste propriété
communale pendant quinze années sans
pouvoir être mis en vente ».

On connaissait déjà l'histoire du poteau
indiquant le motif gardé, mais celle-ci est
d'une saveur spéciale. Sur les bords de la
Seine et de l'Epte fleurit une branche de
l'école de Vernon. Or, les écoles paysagistes
courent parfois bien des dangers; de hum 11 5
que l'école de Fontainebleau est à la merci
du Génie militaire, de l'administration des
Eaux et forêts, des invasions des chenilles
et des ravages du givre, la colonie de l'Eure
était menacée de voir disparaître son modèle
favori, l'Etang, qui est la raison d'être de la
colonie, l'étang sacré, l'étang nécessaire,
L'étang vital. Dans le monde entier, aucun
site ne pouvait remplacer cet étang ; l'éta-
blissement d'une usine sur l'étang, c'était
l'usine rivale fermée, le pain retiré de la
bouche du travailleur artiste, le motif sé-
questré; c'était un nouveau crime des capi-

talistes, qui nous ramenait aux plus mau-
vais jours de notre histoire.

Un jour prochain, nous entendrons le dia-
logue suivant : « Ce pauvre Un tel cherche
une situation. Pourriez-vous l'appuyer au-
près de atos amis, aux Tabacs ? » — « Mais
je le croyais paysagiste? » — « Oui, vous ne
vous trompez pas ; seulement, vous com-
prenez, mon cher, on a coupé son peuplier ;
le voici sans ouvrage. »

Aujourd'hui, c'est Montpellier qui « fait
du bruit ». Un fronton monumental de M. In-
jalbert,posé ces jours-ci dans l'édifice auquel
il est destiné, soulève là-bas l'indignation
publique.

Nous l'avons bien vu au Salon du Champ-
de-Mars ce fronton robuste et sévère dont le
style faisait penser à Puget; mais les figures
ne sont, paraît-il, pas assez habillées pour la
pudeur des gens de l'Hérault, et les jour-
naux locaux jettent feu et flammes. Quel
charmant avenir la décentralisation promet
aux artistes dans le Midi! C'est le cas de
dire que le Midi mène à tout, à condition
d'en sortir ; ajoutons : et de n'y pas rentrer.

CONCOURS ET EXPOSITIONS

A la galerie Vollard, rue Laffitte, est ou-
verte une exposition de dessins rehaussés de
M. Charles Maurin.

Eappelons que l'inauguration de l'exposition
du Centenaire de la lithographie, qui s'an-
nonce fort belle, aura lieu le 28 courant.
 
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