Les Essaims : Le livre de Chloé Chevalier

La rotation Court récit utopique, Les essaims nous transportent dans un futur indéterminé, à bord d’un vaisseau spatial appelé Reine, chargé d’ensemencer des planètes pour y faire naître la vie. Tanyka, pilote de ce vaisseau, chargée de trouver les planètes qui seront propices à l’essaimage de « la matière pourpre », se pose sur Kaoni que les habitants semblent tous déserter… Ils lui expliquent que tous les 51 ans, s’effectue « la rotation » : les humains migrent sur deux autres planètes voisines afin de laisser le temps à celle quittée de se régénérer. Une belle idée pour économiser les ressources et éviter qu’elles soient gaspillées ou détruites… Mais cela veut dire aussi qu’au moment de la rotation, tous les biens matériels et tous les animaux domestiques sont laissés sur place, que des familles sont séparées (puisque chacun peut choisir la planète où il va aller vivre)… Pas ou peu de place aux sentiments dans cette société, je pense que c’est ce qui m’a le plus gênée… J’ai trouvé cet univers très froid, désincarné, comme Tanyka qui voyage sans cesse en traversant les galaxies à la vitesse de la lumière sans vieillir mais aussi sans aucune compagnie. J’ai regretté aussi le format : la novella ne permet pas d’approfondir le récit et c’est dommage car j’aurais bien aimé connaître davantage les personnages rencontrés… En refermant le livre, c'est une impression de tristesse qui s’impose, la fin étant particulièrement émouvante. Lu dans le cadre du Prix Liradom’ 2025

J’ai beaucoup aimé ma lecture. Je ne vais pas trop vous en dire car le texte est court. L’univers est efficacement posé avec le système des vaisseaux reines et ouvrières qui sèment la vie sur leur passage. La rotation qui est mise en place par les humains est vraiment intéressante également. On peut parler d’utopie car la façon dont l’humanité fonctionne a l’air pérenne, mais une grosse mélancolie s’est dégagée de ma lecture. La seconde partie dans le vaisseau était presque méditative, on sent que le temps s’écoule d’une manière différente. Tenyka, la pilote, de par sa neutralité, nous aide à être spectateur. On observe ce qu’il se passe avec curiosité et sans jugement, car c’est ainsi que va la vie et le temps. Chacun fait ce qu’il a à faire. À lire si vous aimez les ambiances spatiales, les possibles évolutions de l’humanité, les textes qui vous font voyager dans l’espace et le temps, qui vous font réfléchir.

Quelle délicatesse, quelle sensibilité. Je ne peux que remercier l’autrice, profondément, pour la création de ce personnage principal, pour cette écriture si belle, pour le voyage en entier, pour tout ce qui se trouve dans ce petit livre qui mérite amplement son grand prix de l’imaginaire.

La conductrice d'un vaisseau chargé d'essaimer la vie (humaine) à traver l'univers fait la découverte d'une système en "rotation", où tous les 50 ans les humains vont s'implanter sur une planète et laissent la précédente en jachère. J'étais assez intriguée par ce texte court de Chloé Chevalier mais j'avoue rester sur ma faim en bout de lecture. La question centrale des modes d'exploitation des ressources naturelle par l'humanité est juste survolée, et chaque option (essaimage ou rotation) abordée de façon bien trop sommaire compte tenu de toutes les questions qui l'accompagnent. Il y a finalement dans cette courte nouvelle matière à un récit bien plus ample. le style m'a beaucoup rappelé "Les champs de la lune" de Catherine Dufour, sorti à l'automne dernier, et je dois donc en conclure que je ne suis vraiment pas faite pour la SF contemplative.