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Vol au Louvre : 88 millions d’euros envolés, le musée et Rachida Dati sous pression

Vol au Louvre : 88 millions d’euros envolés, le musée et Rachida Dati sous pression
Vol au Louvre : 88 millions d’euros envolés, le musée et Rachida Dati sous pression © HOUPLINE-RENARD/SIPA / HOUPLINE-RENARD/SIPA
Martin Lagrave avec AFP

Après le cambriolage spectaculaire de bijoux dimanche au Louvre, évalué à 88 millions d’euros de préjudice, la polémique enfle sur la qualité des vitrines fracturées. Tandis que la procureure de Paris confirme l’implication d’au moins quatre suspects, la ministre de la Culture Rachida Dati dénonce des « fausses informations » et annonce une mission sur la sécurité des musées.

Le préjudice du vol spectaculaire de bijoux dimanche au Louvre a été évalué à 88 millions d’euros, a indiqué mardi la procureure de la République de Paris, alors que le le musée est au coeur mardi d’une polémique sur la qualité des vitrines fracturées par les malfaiteurs.

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« Le préjudice a été estimé par la conservatrice du Louvre à 88 millions d’euros », une somme « extrêmement spectaculaire » mais qui « n’a rien de parallèle et de comparable au préjudice historique », a indiqué sur RTL Laure Beccuau.

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Les malfaiteurs, toujours en fuite, « ne gagneront pas » cette somme « s’ils avaient la très mauvaise idée de fondre ces bijoux », a-t-elle ajouté, disant « attendre avec intérêt de savoir si, selon le jargon policier », les empreintes retrouvées, « en cours d’analyse », « vont matcher ou pas ».

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Elle a confirmé le chiffre de « quatre personnes identifiées » sur les lieux, tout en ouvrant la porte à ce qu'« autour d’eux », il y ait « tout un tas d’équipes » qui les ait « aidés à perpétrer ce vol ». Interrogée sur l’existence d’éventuelles complicités dans le musée le plus visité au monde, la magistrate a répondu ne pas pouvoir « répondre par oui ou par non » à ce stade.

Elle a par ailleurs indiqué que le véhicule-nacelle, garé le long du musée et qui a servi à commettre le vol, a été obtenu par les malfaiteurs via « une pseudo-location sur un prétendu déménagement ».

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« Hommes menaçants » 

« Lorsque l’un des employés de cette entreprise se présentait sur les lieux du déménagement, il s’est trouvé confronté à deux hommes menaçants mais qui n’ont usé à son encontre d’aucune violence », a ajouté Mme Beccuau, évoquant un dépôt de plainte.

Ces précisions interviennent à la veille d’une audition très attendue : la présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, sera entendue mercredi après-midi par la commission des affaires culturelles du Sénat.

Elle devra répondre à la cascade de questions sur la sécurité des oeuvres soulevées par ce cambriolage, commenté dans les médias du monde entier et qui a placé l’établissement au coeur d’une vaste tempête politico-médiatique.

Nommée en 2021 à la tête du prestigieux musée parisien, elle devra notamment rendre des comptes sur un vol qui met en cause la fiabilité de son système de surveillance.

Mardi, le Louvre a ainsi défendu auprès de l’AFP la qualité des vitrines qui abritaient les joyaux dérobés dimanche dans la galerie d’Apollon. Le musée réagissait à un article du journal satirique Le Canard enchaîné qui les disait « apparemment plus fragiles que les anciennes ».

 « Fausses informations » 

Le Louvre « affirme que les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable en termes de sécurité tant le degré d’obsolescence des anciens équipements était avéré et aurait mené, sans remplacement, à retirer les oeuvres de la vue du public », a écrit sa direction dans un message à l’AFP.

Côté ministère de la Culture, tutelle du Louvre, Rachida Dati, a dénoncé elle « trop de fausses informations » et annoncé dans un message sur X « la création d’une ligne de fact-checking accessible pour la presse via le service de presse du musée du Louvre ». Interrogés par l’AFP, ni son ministère, ni le Louvre n’étaient en mesure d’en préciser les contours ou les modalités.

La ministre a également assuré aux députés que « les dispositifs de sécurité du musée n’ont pas été défaillants », lors de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Elle a également annoncé la création d’une mission sur « la sécurité de tous les lieux patrimoniaux ».

Son cabinet a par ailleurs reçu mardi les organisations syndicales du musée pour leur annoncer qu’une enquête administrative avait été confiée à l’inspection générale des affaires culturelles (IGAC), selon les syndicats.

Ceux-ci ont déploré la baisse des effectifs consacrés à la sûreté et à la sécurité des musées, en diminution de « 25 % en dix ans » et dénoncé aussi « des budgets réorientés vers des projets muséaux au détriment du renouvellement des équipements dédiés à la surveillance des oeuvres et du public », selon Elise Muller, du syndicat SUD-Culture.

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