« Elle en souffre, physiquement. Pour cela, je leur en veux. Le reste… » : Nicolas et Carla Sarkozy, l’épreuve
FERGIE ANATOMIE D'UNE CHUTE (2/3) - Prise dans le scandale de l’affaire Epstein, la duchesse d’York connaît une nouvelle disgrâce. Loin d’être la première pour cette altesse prête à tout pour conserver ses privilèges.
18 mai 2010 dans le très chic quartier de Mayfair, à Londres. Sarah Ferguson attend l’homme qui lui a donné rendez-vous dans un des salons de son hôtel préféré. Sur la table devant elle, une bouteille de vin rouge déjà bien entamée. L’homme en question arrive, se présente comme un riche homme d’affaires venu des pays du Golfe. Il sollicite une rencontre avec le prince Andrew, dont Sarah est séparée depuis quinze ans mais dont elle est restée proche.
La duchesse n’est pas opposée à l’idée mais impose sa condition : « Si vous voulez le rencontrer pour vos affaires, prenez soin de moi et il prendra soin de vous [...] Je peux ouvrir toutes les portes que vous souhaitez. » Puis de terminer : « 500 000 livres, quand vous le pouvez, pour moi. »
Poignée de mains pour sceller cet accord, puis Sarah Ferguson part, le sourire aux lèvres, ne se doutant pas des conséquences de son geste. Car l’homme est en réalité un journaliste. Il travaille pour « News of the World » - tabloïd disparu depuis – et a filmé la scène en guise de preuve.
Quelques jours plus tard, le scandale éclate. Sarah doit s’en expliquer dans un communiqué puis sur le canapé d’Oprah Winfrey : « Il est exact que ma situation financière est délicate, cependant il n'y a pas d'excuse pour ce grave écart de jugement, et je suis vraiment désolée que ce soit arrivé. »
Il est vrai que Sarah Ferguson est un panier percé. De duchesse, elle n’a plus le compte en banque mais conserve le niveau de vie. « Elle continuait à vivre au-dessus de ses moyens, employant un cuisinier, un chauffeur, une femme de ménage, un majordome, une habilleuse, une nounou, trois secrétaires, une assistante personnelle, une dame d'honneur, deux jardiniers, un fleuriste et un promeneur de chiens », écrit Andrew Lownie dans « Entitled: The Rise and Fall of the House of York » (William Collins, 2025).
Elizabeth II doit régulièrement éponger les dettes de son ancienne belle-fille. Trop charitable ! Sarah profite tout autant de la générosité de ses amis les plus fortunés, leur emprunte de l’argent mais oublie de les rembourser. Toujours selon la longue enquête d’Andrew Lownie, la duchesse profite des fonds des nombreuses associations qu’elle parraine pour prolonger ses voyages de charité, aux quatre coins du globe, en se la coulant douce dans des hôtels de luxe : « Entre deux engagements caritatifs, elle prenait le temps de faire un safari ou jouer avec des tortues sur la plage », écrit-il.
Elle s’improvise écrivaine de contes pour enfants mais est accusée de plagiat et signe un contrat à plusieurs millions pour vendre des régimes Weight Watchers. Des publicités que les conseillers de Buckingham n’arriveront pas à digérer.
Alors qu’elle ne fait plus partie de la famille royale, la duchesse d’York reste un caillou dans la chaussure de la reine. Elle fait sans cesse la une des tabloïds pour des scandales auxquels elle est plus ou moins liée, comme quand son assistante est accusée de meurtre ou quand elle est mêlée à une affaire d’écoutes téléphoniques.
Pour le bien de leurs deux filles, Beatrice et Eugenie, Andrew et Sarah décident de continuer à vivre sous le même toit. Mais quand celles-ci entrent au pensionnat puis prennent leur envol, tout le royaume s’étonne de voir les deux anciens époux rester colocataires… C’est ainsi qu’ils trouvent leur équilibre. Le divorce n’a finalement rien changé à leurs habitudes et leur complicité. Andrew multiplie les liaisons mais ne les affichent jamais au grand jour.
Sarah est moins discrète : durant plusieurs années, elle fréquente un aristocrate italien, le comte Gaddo della Gherardesca. Ce qui ne l’empêche pas de vouloir mettre le grappin sur quelques beaux partis, comme l’acteur Kevin Costner ou le joueur de golf Tiger Woods.
La réputation sulfureuse de Fergie lui colle à la peau. Elle est « too much » (littéralement « trop »). Ainsi la décrivent les tabloïds qui ont toujours fait la comparaison avec l’oie blanche Lady Di. On a voulu les mettre dos-à-dos, et pourtant dans la prison dorée qu’est la Firme, elles étaient unies envers et contre tous.
Le 31 août 1997, quand elle apprend la mort tragique de la princesse de Galles, Sarah est effondrée. « Diana me manque vraiment. Je l’aimais tellement », écrira dix ans plus tard la duchesse d’York, encore affectée.
Dès le début des années 2000, Andrew ne désespère pas de faire réhabiliter Sarah, dans l’opinion publique mais avant tout dans la famille royale. Il tente de la faire inviter au mariage du prince William et de Catherine Middleton. En vain. Profondément meurtrie, Sarah préfère garder la tête haute et part s’isoler à l’autre bout du monde, loin de Londres et de sa fête.
Elle tiendra sa revanche sept ans plus tard, en assistant à l’union de Meghan et Harry à la chapelle Saint-Georges de Windsor. Tout sourire. Entre-temps, elle a su se faire pardonner ses péchés par Elizabeth II, qui a finalement une certaine tendresse pour elle. Peut-être parce qu’Andrew était son enfant préféré. Mais aussi parce que la fantaisie de Sarah la divertit.
Après la crise du Covid, Elizabeth II ne quitte pas le château de Windsor. Sarah, qui habite à deux pas, au Royal Lodge, vient chaque jour lui faire la conversation ou l’accompagner pour une promenade dans le parc. Pour la souveraine, Sarah devient une oreille attentive et une épaule indispensable. À tel point que dans les derniers mois avant sa mort, elle décidera de lui offrir un cadeau inestimable.
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