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En m�me temps la Commission centrale, tout en abandonnant aux Commissions locales le soin d'�tudier la question au point de vue des int�r�ts sp�ciaux que chaque ligne �tait appel�e � desservir, posait, apr�s une discussion approfondie, les bases g�n�rales qui lui paraissaient les plus pratiques et les plus �quitables pour arriver � la r�alisation des voies et moyens. Les r�sultats de son �tude, arr�t�s dans sa s�ance du 28 novembre 1866, ont �t� publi�s imm�diatement sous la forme d'une Note que nous transcrivons ici presque in extenso. D�pense totale. - ���La d�pense des quatre chemins de fer d'int�r�t local pris en consid�ration par le Conseil g�n�ral de la Meurthe est �valu�e ainsi qu'il suit, mat�riel roulant et frais g�n�raux compris : [...] Chemin d*Avricourt a Bl�mont et a Cirey LONG. : 18 km D�PENSES. 1,424,000 [...] Part de la d�pense � demander � la sp�culation. - ���II y a lieu tout d'abord de d�terminer la part de cette d�pense, qui peut �tre laiss�e � l� charge de la sp�culation. Cette part doit �videmment �tre �lev�e le plus possible, et constituer un maximum au-dessus duquel la formation de Compagnies concessionnaires para�trait impossible. Il s'en suivra que les subventions fix�es pour les communes et les int�ress�s seront au contraire des minimum, et ne pourraient �tre refus�es qu'au risque de tout compromettre. On ne saurait trop r�p�ter que, dans la question des chemins de fer d�partementaux, le succ�s exige le concours de tous les int�r�ts et la r�union de toutes les ressources, m�me les plus minimes. Impossibilit� de prendre pour bases de la r�partition les donn�es de la loi du 11 juin 1842. - ���Si l'on voulait, pour le partage de la d�pense, suivre, par assimilation, le mode indiqu� par la grande loi des chemins de fer du 11 juin 1842, on mettrait � la charge : A -���Des communes, des particuliers int�ress�s et du D�partement, aid�s par la subvention de l'Etat promise par la loi du 12 9 juillet 1865 - Les indemnit�s de terrains, - Les terrassements, - Les ouvrages d'art, - Les stations ; B - ���Des compagnies concessionnaires : - La voie de fer, y compris le balastage, - Le mat�riel roulant. ���La part des Compagnies concessionnaires serait dans cette hypoth�se : Pour le chemin de fer [...] d'Avricourt � Bl�mont et � Cirey. au total 800 ;000 par kilom�tre 45,000 [...] ���Disons tout de suite que, sur aucun des quatre chemins, les recettes probables du trafic ne sont suffisamment �lev�es, pour qu'on puisse laisser � la charge des Compagnies concessionnaires une part aussi lourde (plus de la moiti�) de la d�pense. Leur formation serait impossible, et les concessions irr�alisables. Calcul de la part � laisser � la charge des Compagnies concessionnaires - ���Il faut donc s'appuyer sur d'autres consid�rations pour calculer la part des concessionnaires. ���Tout fait supposer jusqu'� pr�sent que les concessions devront, �tre donn�es � des Compagnies locales. Ou celles-ci exploiteront directement, ou, ce qui est plus probable, elles chercheront � s'entendre avec la Compagnie de l'Est pour lui conc�der l'exploitation ; mais, sans pr�juger les arrangements qui sortiront de ces pourparlers, il semble convenable que les petites compagnies futures constituent un capital social suffisant pour faire, au besoin, l'avance du prix d'acquisition de la partie du mat�riel roulant, comprenant les machines et les wagons de voyageurs ; les Wagons de marchandises seront probablement, en tout cas, emprunt�s � la Compagnie de l'Est, de mani�re � �viter aux grosses marchandises un transbordement � la gare de raccordement. ���D'autre part, nous admettons que les frais annuels de l'exploitation s'�l�veront, au d�but, � 5,000 fr. par kilom�tre. L'exc�dant qui restera libre sur les recettes probables, doit servir de base au calcul du montant du capital auquel chaque Compagnie doit se former. ���Le tableau ci-apr�s indique les r�sultats contenus dans les rapports � l'appui des projets :
���Le capital � demander � la sp�culation, y compris la valeur des wagons de marchandises, est de 3,025,000 fr., soit, en nombre rond, 3 millions. ���Il n'est que les 7/10 de celui auquel on �tait conduit par l'application pure et simple des indications de la loi de 1842. ���Le taux du revenu admis dans notre calcul pour la ligne de F�n�trange (5,4 pour 100) est beaucoup plus faible que pour les trois autres chemins. Cet embranchement, continu� d'abord, comme chemin d'int�r�t local, Jusqu'� Saar-Union dans le Bas-Rhin, peut, s'il est prolong� ult�rieurement jusqu'� Sarreguemines et Sarrebruck, offrir � la Compagnie de l'Est un moyen �nergique de concurrence contre le Canal des houill�res, et obtenir, de cette Compagnie, un concours plus ou moins puissant qui placerait la Compagnie locale concessionnaire dans une fort belle situation. A raison de cette �ventualit�, il est prudent, pour ne pas augmenter quant � pr�sent, au del� du strict n�cessaire, la subvention du d�partement et des communes, de maintenir le denier de capitalisation � un chiffre relativement plus �lev� sur cette ligne que sur les autres. ���Les taux propos�s pour les trois autres chemins (7,7 - 8,0 - 8,4 pourcent) n'ont rien d'exag�r� ; ils pourront m�me para�tre faibles aux capitaux a �trangers au pays, car les revenus � esp�rer pr�sentent un caract�re al�atoire, impossible � �viter dans les entreprises industrielles. Mais on doit penser que ces taux para�tront assez �lev�s pour attirer les capitaux des r�gions desservies, lesquelles ont, dans la construction des chemins de fer projet�s, un int�r�t autrement grand que la perception du revenu net de l'exploitation. Ils pr�sentent entre eux de l�g�res diff�rences, par lesquelles on a voulu tenir compte, jusqu'� un certain point, du plus ou moins d'�ventualit� des chiffres de d�penses et de recettes indiqu�s dans les projets, et du plus ou moins de difficult� de se procurer des capitaux dans les r�gions int�ress�es. Le taux le plus avantageux est attribu� � la ligne de Ch�teau-Salins et Vic Subventions de l'Etat. - ���La d�pense totale �tant de 8,464,000 fr. et la part laiss�e � la charge de la sp�culation �tant de 3,025,000 il reste � r�aliser les voies et moyens pour une somme de. 5,439,000 fr. ���savoir : Ligne de Ch�teau-Salins et Vic 1,900,000 fr. - de Sarrebourg � F�n�trange 961,000 - d'Avricourt � Cirey 818,000 - de Nancy � V�zelise 1,760,000 ���La subvention de l'Etat pourra atteindre le maximum fix� par l'article 5 de la loi du 12 juillet 1865, si le d�partement de la Meurthe apportant une pr�voyante activit� dans l'instruction pr�paratoire relative aux chemins en projet, sollicite le concours du gouvernement, avant que celui-ci ait r�parti enti�rement le fonds annuel de 6,000,000 de francs que la loi met � sa disposition. ���Ce maximum est le tiers de la d�pense laiss�e, par le trait� d'exploitation, � la charge du d�partement, des communes et des int�ress�s, soit pour l'ensemble de nos quatre chemins, 1,813,000 fr., ou, en nombre rond, 1,800,000 fr. � r�partir ainsi qu'il sujt : Ligne de Ch�teau-Salins et Vic 630,000 fr. - de F�n�trange 320,000 - de Cirey 270,000 - de V�zelise 580,000 1,800,000 fr. Part contributive des communes. - ���Le surplus, � parfaire avec les ressources du d�partement et des localit�s ou particuliers int�ress�s, est de 3,639,000 fr. ���Quelle doit �tre la part contributive des communes dans cette d�pense ? ���Ici, aucune base pour la fixer math�matiquement. Il n'y a pas lieu �videmment d'adopter une proportion invariable pour tous les embranchements. Chacun d'eux doit offrir et mettre en relief les ressources qui lui sont propres. Le Conseil g�n�ral de la Meurthe a demand� que les int�r�ts communaux, industriels et particuliers qui r�clament ces lignes, fussent mis en demeure de faire conna�tre la part qu'ils sont dispos�s � prendre eux-m�mes dans les d�penses de construction. Il examinera ensuite, dans sa prochaine session, si les offres qui lui sont faites indiquent bien r�ellement un besoin et un d�sir s�rieux d'ex�cution; si les circonstances, l'�tat des finances d�partementales ou d'autres consid�rations du m�me ordre lui permettent d'offrir une subvention, et, dans ce cas, d'en discuter l'affectation et la quotit�. � ���Il ressort de l� qu'adoptant une marche analogue � celle que l'Etat s'est lui-m�me trac�e vis-�-vis des d�partements, le Conseil g�n�ral pr�tera un appui d'autant plus sympathique � l'ex�cution des lignes projet�es, que les localit�s mettront elles-m�mes plus d'empressement � s'imposer des sacrifi�es proportionn�s � leurs ressources et � leur int�r�t. On con�oit �galement qu'au point de vue o� s'est plac� le Conseil, le refus de concours d'une commune � laquelle serait demand�e une subvention, m�me peu importante, produirait un effet moral extr�mement f�cheux pour l'entreprise, et aurait une port�e plus nuisible que ne pourrait peut-�tre le faire supposer le chiffre minime du contingent p�cuniaire r�clam�. ���Aucune des communes int�ress�es ne doit donc d�cliner sa part dans une oeuvre qui ne peut r�ussir sans les efforts et les sympathies de tous. Toutes les communes doivent, au contraire, �tre pr�tes � offrir les subventions les plus �lev�es possibles, car elles savent que, plus fortes seront ces subventions, plus grande aussi sera la part contributive de l'Etat, plus assur� sera le concours du d�partement, plus facile enfin deviendra la r�alisation des voies et moyens n�cessaires, non-seulement � la construction, mais aussi � la mise en exploitation du chemin qui les int�resse. ���Toutefois, pour imprimer une direction utile � l'enqu�te qui va s'ouvrir dans les r�gions � desservir, il semble convenable d'indiquer le montant et du concours minimum � r�clamer des communes, en tenant compte, pour chaque ligne, des circonstances sp�ciales qui la caract�risent. [...] ���La proportion du 1/10 est une moyenne. Lorsque l'on �tudie la r�partition du contingent communal pour chaque chemin, on est conduit � adopter une proportion moindre pour le chemin de Cirey (1/14 de la d�pense), parce que, l�, � l'utilit� communale vient en partie se substituer l'utilit� d'une grande industrie qui doit contribuer dans une forte mesure. Pour les autres lignes on s'�loigne moins de la proportion moyenne. Sur le chemin de F�n�trange la proportion est un peu plus forte (1/9 de la d�pense), parce que la moindre recette du chemin, consid�r� comme simple chemin d'int�r�t local, oblige les populations int�ress�es � faire un sacrifice un peu plus grand pour d�terminer la formation d'une compagnie locale, qui n'aura encore, comme nous l'avons vu plus haut, que d'assez m�diocres revenus � esp�rer, tant que le prolongement du chemin vers Sarreguemines sera une question en suspens. Pour les chemins de Ch�teau-Salins et de V�zelise, la subvention est comprise entre le 1/9 et le 1/10 de la d�pense. ���Les subventions communales, que nous croyons compatibles avec les circonstances et les ressources sp�ciales � chacune des lignes, sont les suivantes, non compris tes travaux de modifications de chemins : ![]() ���Nous esp�rons que l'examen des r�partitions d�taill�es montrera, par une esp�ce de v�rification � posteriori, que les chiffres de ces contingents, sont en g�n�ral mod�r�s et ne sont nullement disproportionn�s, nous ne dirons pas avec l'int�r�t des communes, qui sera certainement sup�rieur � leur part contributive, mais avec leurs ressources, qui sont plus limit�es. ���Pour permettre d'ailleurs aux communes de plier le mode et les d�lais de paiement aux exigences fort variables de leurs budgets, nous proposerons de leur laisser le choix entre un paiement en 5 annuit�s, qui serait le plus rapide, et des paiements en 10, 12 ou 15 annuit�s. Les annuit�s au del� des cinq ann�es n�cessaires pour la liquidation des d�penses de construction, serviraient de base � un emprunt. ���En tenant compte des int�r�ts compos�s, au taux de cinq pour cent, on trouve que l'on doit laisser le choix aux communes, ou de payer 1,000 fr. en cinq annuit�s de 200 fr. chacune. - 1.121 en dix - de 112 - - 1,172 en douze - de 98 - - 1,251 en quinze - de 83 - ���Nous ajouterons encore qu'il convient de comprendre dans les subventions la valeur des terrains communaux, susceptibles de produits, dont l'occupation est n�cessaire pour l'ex�cution du chemin de fer. La valeur de ces terrains, fix�e par une expertise administrative et contradictoire, serait d�duire des contingents vot�s par les communes. Contingents des industriels. - ���II est fort difficile de fixer d'avance les contingents � r�clamer des industriels. Ceux-ci comprendront que l'industrie tirera des nouvelles voies �conomiques un profit imm�diat et direct, et que l'on doit attendre d'elle un concours actif et une contribution qui permette d'all�ger la subvention � solliciter du d�partement et facilite ainsi la r�alisation des voies et moyens. Les chiffres que nous avons port�s dans le a tableau qui termine la pr�sente note y sont inscrits � titre de simple indication pour m�moire ; les commissions locales seront appel�es � faire des propositions plus pr�cises, apr�s avoir entendu, s'il y a lieu, les int�ress�s eux-m�mes. Part contributive du d�partement. - ���On demanderait au d�partement de parfaire le montant des estimations. Sa part, ainsi que M. l'Ing�nieur en chef Guibal l'a fait conna�tre au Conseil g�n�ral, doit �tre �lev�e. A l'exemple de ce qu'a fait l'Etat pour les grandes lignes, le d�partement sera l'organisateur des concessions futures. Les documents ant�rieurs, sur lesquels le Conseil g�n�ral a pris sa d�lib�ration, �valuaient approximativement le concours du d�partement � 2,727,000 fr. (27,000 environ par kilom�tre), soit � 3,000,000 de fr. en nombre rond pour le r�seau des quatre lignes. Le tableau ci-apr�s, bas� sur les estimations des projets, n'impute au compte du d�partement qu'un concours total de 2,545,000 fr. r�parti ainsi qu'il suit : ![]() Les commissions locales se r�unirent dans les mois de d�cembre 1866 et de janvier 1867, et s'occup�rent de la r�partition entre les communes int�ress�es des contingents g�n�raux indiqu�s pour chaque ligne par la commission centrale. Des cartes autographi�es � l'�chelle de 1/80000 (�chelle de la carte de l'�tat- major) et des notices, donnant une description sommaire des trac�s et des conditions d'�tablissement des chemins de fer, furent non-seulement distribu�es aux membres des commissions locales, mais encore r�pandues � profusion par leur entremise dans les localit�s des r�gions int�ress�es, et M. le pr�sident de la commission centrale, dans son rapport � M. le Pr�fet, a pu s'exprimer ainsi : ���On peut affirmer hautement que jamais jusqu'� pr�sent aucun travail d'utilit� publique n'a subi l'�preuve d'une publicit� plus grande que celle � laquelle les projets de nos chemins de fer ont �t� soumis Les commissions locales ont donc certainement, avant de formuler leur avis d�finitif, recueilli les impressions les plus exactes et les plus compl�tes sur les sentiments des populations. La r�partition des contingents a �t� arr�t�e par elles sur des bases aussi �quitables que le comporte la mati�re, en tenant compte des distances du chemin de fer, de la mani�re plus ou moins avantageuse dont les localit�s sont desservies par les stations et les haltes, de leur population, de leurs ressources, de leur position administrative, de leur plus ou moins grand �loignement du chef-lieu ; etc. [...] Les quatre commissions locales avaient, malgr� la rigueur de la saison, termin� leur travail dans le courant de janvier 1867, et la commission centrale, dans sa s�ance du 24 janvier 1867, en fit l'objet d'un premier examen ; toutefois, avant d'en proposer l'adoption d�finitive, elle pria M. le pr�fet de vouloir bien en faire encore lui-m�me la v�rification dans des assembl�es g�n�rales des maires des communes port�es sur les tableaux de r�partition. ���C'est apr�s ces nombreux contr�les (3) offrant des garanties aussi s�rieuses que possible, que M. le Pr�fet a enfin appel� tes conseils municipaux � d�lib�rer sur les contingents qui avaient �t� fix�s pour les communes int�ress�es. ���Ces d�lib�rations, compliqu�es pour beaucoup de communes, de la n�cessit� de r�gulariser les votes d'impositions extraordinaires, ont absorb� plusieurs mois ; c'est � peine si cette instruction administrative, portant sur 160 communes, a �t� affect�e par les pr�occupations si vives, dans notre d�partement, de la guerre dont nous avons �t� menac�s. Sauf cinq � six communes (des moins importantes) dont les d�lib�rations donnent encore lieu � une correspondance administrative, les d�lib�rations des conseils municipaux ont �t� closes par le vote de la ville de Nancy qui, dans sa session d'ao�t, a accord� la subvention de 300,000 fr., qui lui �tait demand�e pour les deux lignes de Nancy � Ch�teau-Salins et Vic, et de Nancy � V�zelise. La commission a vivement applaudi � ce vote g�n�reux et intelligent : c'est le frappant t�moignage de l'int�r�t que le chef-lieu de la Meurthe porte au d�veloppement des voies de communications qui doivent le mettre en rapport direct et �conomique avec toutes les r�gions de notre beau et riche d�partement � ? Le tableau ci-apr�s donne le r�sum� des votes des communes. Comme on le voit par la pi�ce annexe n�1, les communes �taient divis�es en plusieurs cat�gories suivant leur degr� d'int�r�t � la construction des chemins de fer. Pour les localit�s dot�es d'une station compl�te, on comptait la population enti�re ; pour les autres communes, on multipliait la population par des coefficients de r�duction variables suivant leur position et leur distance par rapport aux chemins de fer. Dans ce tableau, les contingents pour lesquels les communes ont pr�f�r� de longs termes de paiements ont �t� ramen�s � leur valeur payables en cinq annuit�s. [...] ![]() [...] La commission centrale et les commissions locales, dans la r�partition des contingents communaux ont eu � r�soudre un grand nombre de questions, importantes, il est vrai, pour les communes int�ress�es, mais n'offrant g�n�ralement pas de difficult�s bien s�rieuses d'appr�ciation ; nous croyons inutile de rappeler ici les d�bats auxquels ces questions ont donn� lieu. Nous dirons seulement qu'un des principaux arguments que l'on a fait valoir vis- �-vis des communes urbaines pour motiver le taux relativement �lev� de leur part contributive, c'est la d�pense qu'entra�nera r�tablissement des stations qui leur sont destin�es ; le chiffre de cette d�pense, ce que le public ignore g�n�ralement, est tr�s-consid�rable, lorsque l'on y comprend non-seulement le b�timent des voyageurs, mais encore, comme il est juste, l'achat des terrains n�cessaires, les terrassements de la plate forme, les quais et les hangars pour marchandises, les cours et autres d�pendances, les voies de service et de garage, etc. On peut m�me dire que pour aucune des villes situ�es en dehors des chemins de fer existants, et appel�es � contribuer, le contingent qu^elle a vot� ne repr�sente la d�pense de la station qu'il faudra construire pour la desservir. Un seul des contingents ; celui de la ville de Nancy, a exig�, pour �tre calcul�, la mise en oeuvre de consid�rations plus ou moins d�licates; cette ville, par la sup�riorit� de sa population, par l'accroissement rapide de sa prosp�rit� industrielle et commerciale, par sa position centrale qui en a fait la capitale et le centre d'attraction des d�partements de l'ancienne Lorraine, �chappait � toute comparaison avec les autres villes int�ress�es, et il n'est peut-�tre pas sans int�r�t d'indiquer sur quelles bases a �t� fix� le chiffre de son concours. Tout d'abord a �t� �cart�e l'id�e de faire contribuer Nancy aux deux lignes de Cirey et de F�n�trange qui, �tant fort �loign�es, ne lui offraient pas un int�r�t imm�diat. [...] Le conseil municipal de la ville de Nancy, malgr� les lourdes charges qui p�sent sur son budget, malgr� la perspective des d�penses �normes que doit prochainement entra�ner l'�tablissement d'un vaste projet de distribution d'eau, vota � l'unanimit� le contingent de 300,000 fr. qui lui �tait demand�. Ce vote intelligent eut une influence capitale et d�cisive pour le succ�s du r�seau des quatre lignes d�partementales. En m�me temps qu'elles poursuivaient ainsi avec pers�v�rance la r�alisation des contingents communaux, la commission centrale et les commissions locales se pr�occupaient �galement de provoquer le concours des industriels et des grands propri�taires. Les commissions locales �taient charg�es de ce soin pour les lignes d'Avricourt � Bl�mont et � Cirey et de Sarrebourg � F�n�trange. Une sous-commission sp�ciale pr�sid�e par M. Elie-Baille, devait recueillir les souscriptions particuli�res pour les lignes de V�zelise et de Ch�teau-Salins. Les souscriptions des industriels ou propri�taires ont donn�e suivant les lignes, des r�sultats tr�s- variables savoir : Chemin de fer de Nancy � Ch�teau -Salins et � Vic 16,333 fr. Chemin de fer de Sarrebourg � F�n�trange 16,333 fr Chemin de fer d'Avricourt � Bl�mont et � Cirey (dont 200,000 fr. allou�s par la manufacture de glaces de Cirey) 213,000 Chemin de fer de Nancy � V�zelise 46,000 Dans ces chiffres ne sont pas comprises des souscriptions �ventuelles montant � 47,000 fr., produites par des demandeurs en concessions de minerais, et subordonn�es � l'obtention de ces concessions. Enfin on demanda � M. le Conservateur des for�ts d'examiner s'il ne serait pas juste et possible de r�clamer du minist�re des finances des subventions pour les for�ts domaniales int�ress�es. Sur la proposition de M. le conservateur d'Houdouart l'administration foresti�re alloua aux quatre lignes les subventions suivantes, proportionn�es � l'int�r�t minutieusement �valu�, que pouvaient pr�senter les voies nouvelles pour l'exploitation des bois de l'Etat. Ligne de Nancy � Ch�teau-Salins et � Vic 286,000 fr. - de Sarrebourg � F�n�trange 48,000 - d'Avricourt � Bl�mont et � Cirey 25,000 - de Nancy � V�zelise 42,000 Total 371,000 L'enqu�te communale ou locale �tait termin�e, et ce n'est pas sans un bien l�gitime sentiment de satisfaction que, le 16 ao�t 1867, la Commission centrale et, le 24 ao�t suivant, M. Volland, son pr�sident, en r�sumaient les r�sultats dans les chiffres suivants : Subventions communales et particuli�res pr�vues par la Commission centrale dans la Note imprim�e du 28 novembre 1866 990,000 fr. Subventions communales et particuli�res acquises d'une mani�re d�finitive 1,042,493 Exc�dant des subventions locales souscrites sur les pr�visions ; 52,493 En y ajoutant les subventions de l'Administration foresti�re, montant ensemble � 371,000 On avait une augmentation sur les pr�visions de 423,493 fr. La Commission centrale formula ainsi qu'il suit ses conclusions dans sa d�lib�ration du 16 ao�t 1867 : ���Apr�s avoir constat� le r�sultat fort satisfaisant de l'enqu�te pr�paratoire � laquelle a �t� soumis le projet des quatre lignes, depuis la session du Conseil g�n�ral de 1866, la commission est d'avis : ���1� Que les lignes projet�es sont utiles et d�sir�es par les populations, et comme le prouvent les sacrifices qui ont �t� consentis et qui sont consid�rables pour un grand nombre de localit�s; ���2� Qu'il est d�sirable que les quatre chemins dont l'instruction s'est faite simultan�ment, puissent �tre ex�cut�s simultan�ment, si des compagnies concessionnaires se forment ; ���3� Qu'il est d�sirable que le Conseil g�n�ral prenne une r�solution qui assure d�finitivement le concours du d�partement, fixe les bases des concessions � intervenir, et autorise M. le pr�fet � traiter, sur ces bases, avec les compagnies concessionnaires qui pourraient se pr�senter. � M. Volland, dans son rapport du 24 ao�t, compl�tait les conclusions de la commission centrale en faisant entrevoir que l'esp�rance de voir se former des compagnies concessionnaires n'�tait point vaine : ���Un dernier fait, Monsieur le Pr�fet, doit vous �tre signal�, quoique la commission d'enqu�te n'ait pas eu � s'en occuper directement : c'est la formation de soci�t�s se proposant de demander la concession des quatre chemins de fer projet�s. ���Celle de Cirey-Bl�mont peut �tre consid�r�e comme form�e. ���Une soci�t� belge se pr�sente pour le chemin de la Sarre, s'il doit se prolonger jusqu'� Sarreguemines, projet pour lequel elle doit s'entendre avec les d�partements de la Moselle et du Bas-Rhin. ���Une compagnie pour le chemin de Ch�teau-Salins et Vic s'organise � Paris et ne demande � notre pays qu'un concours assez limit�, pour qu'on ait la certitude qu'elle le trouvera. ���Enfin, le chemin de fer de V�zelise, desservant le canton le plus fertile du d�partement, traversant des g�tes m�tallif�res tr�s-riches, int�resse de trop grandes et trop nombreuses industries, pour que son ex�cution soit douteuse. ���En r�sum�. Monsieur le Pr�fet, la commission a constat� le succ�s complet de l'enqu�te locale, et le d�sir r�fl�chi et profond des populations de voir ex�cuter les quatre chemins fer, d�sir attest� par des votes de subventions autrement significatifs que de simples voeux. Sur 160 communes, 132 adh�rent aux projets et donnent leur concours, et parmi elles toutes les villes les plus importantes et le plus impos�es : 28 communes seulement (dont les contingents fix�s par les commissions s'�levaient � 64,000 francs seulement), ont refus� leur concours. ���La commission n'a pas h�sit� sur les conclusions qu'elle a consign�es au proc�s- verbal de la d�lib�ration du 16 ao�t ; elle a �mis l'avis que les quatre lignes se pr�sentent au Conseil g�n�ral dans des conditions telles a qu'il y a lieu de proc�der simultan�ment � leur ex�cution, et qu'il est d�sirable que le Conseil g�n�ral prenne une r�solution d�finitive qui leur a assure le concours du d�partement et qui vous autorise, Monsieur le Pr�fet, � traiter avec les compagnies concessionnaires qui pourraient se pr�senter. � A l'avis si net de la commission d'enqu�te vint se joindre l'adh�sion de la Chambre de Commerce de Nancy, par l'organe de son pr�sident M. Elie- Baille, qui s'adressait le 20 ao�t 1867 dans les termes suivants aux membres du Conseil g�n�ral : ���... Ces voies nouvelles en compl�tant celles que nous avons d�j�, ne doivent-elles pas dans un avenir prochain, ouvrir de nouvelles voies de prosp�rit� � notre production agricole, � nos grandes manufactures comme � nos usines, � nos exploitations de fer, de sel, enfin � tout notre mouvement agricole, industriel, commercial ? ... ���Au nom des grands int�r�ts qu'elle a mission de repr�senter, permettez, Messieurs, � la Chambre de Commerce de Nancy de vous offrir le juste tribut de sa reconnaissance pour votre louable et f�conde initiative; c'est � vous, Messieurs, que notre d�partement devra de jouir bient�t et des premiers, de ces lignes secondaires qui ne peuvent manquer de cr�er de nouveaux moyens de travail et d'�change. ���Les op�rations de la commission nomm�e par M. le pr�fet sont aujourd'hui termin�es, op�rations difficiles s'il en fut, car il ne s'agissait pas moins que de fixer les bases de la part contributive qui devait �tre impos�e � tous les int�ress�s, part, bien entendu, que chacun avait le droit de comparer et de discuter. ���C'est en les acceptant � l'unanimit� � bien peu pr�s, que les villes grandes et petites, que les communes comme les hameaux, que les industriels comme les propri�taires, ont r�pondu � votre appel ���L'�preuve que vous d�siriez est donc faite ; les offres de subvention, on ne saurait le contester, indiquent r�ellement le d�sir s�rieux, le besoin de la cr�ation des quatre lignes ���Les chambres de commerce n*ont dans leur attribution aucune subvention � offrir; mais elles comprendraient mal leur mandat si elles gardaient le silence, lorsque des questions s'agitent, qui, comme celle actuelle, int�ressent au plus haut degr� le commerce et l'industrie; la Chambre de Nancy ne pouvait donc garder un silence qui aurait pu �tre mal interpr�t�. Elle n'h�site point � exprimer bien haut l'adh�sion qu'elle donne au projet de cr�ation des quatre lignes. ���Elle devait d'autant moins h�siter � manifester son opinion, que la cr�ation de ces lignes ne pouvant avoir lieu, sans que le d�partement s'impos�t un sacrifice, consid�rable sans doute, mais parfaitement justifi�, cette adh�sion �tait la seule part de responsabilit� qu'elle pouvait prendre au vote que vous allez formuler. -------------------- Tel �tait, � la veille de la session ordinaire de 1867, l'�tat de l'instruction qu'avait provoqu�e le Conseil g�n�ral dans sa session de l'ann�e pr�c�dente. Si l'on se rappelle la r�serve et m�me l'indiff�rence, pour ne pas dire la m�fiance avec laquelle la question des chemins de fer d�partementaux avait �t� accueillie dans la Meurthe en 1865, on avouera que cette question mieux comprise, d�barrass�e par une longue enqu�te et par de nombreuses discussions, aussi bien de pu�riles terreurs que d'illusions irr�fl�chies, avait fait un pas immense. Elle se pr�sentait devant le Conseil g�n�ral, juge supr�me des int�r�ts du d�partement, avec toute l'autorit� que peuvent donner � une oeuvre d'utilit� publique les adh�sions et les sympathies les plus compl�tes et les mieux raisonn�es. Elle rev�tait le caract�re d'une oeuvre de n�cessit� de premier ordre, n�cessit� dont la mesure sera facilement comprise, si l'on vient aujourd'hui � s'imaginer que les quatre lignes, dont l'une est ouverte � la circulation depuis plusieurs mois et dont les trois autres, en construction sur toute leur longueur, seront exploit�es en 1871, si l'on vient � s'imaginer que ces quatre lignes sont tout � coup an�anties : on pourrait difficilement concevoir un d�sastre plus �tendu pour notre beau d�partement. CHAPITRE IV - Vote des subventions d�partementales par le Conseil g�n�ral. |
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