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TEXTE ADOPT� n� 688

� Petite loi �

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ASSEMBL�E NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

TREIZI�ME L�GISLATURE

SESSION ORDINAIRE DE 2010-2011

21 juin 2011

PROJET DE LOI

de financement rectificative de la s�curit� sociale pour 2011,

ADOPT� PAR L’ASSEMBL�E NATIONALE
EN PREMI�RE LECTURE.

L’Assembl�e nationale a adopt� le projet de loi dont la teneur suit :

Voir les num�ros : 3459 et 3513.

PREMI�RE PARTIE

DISPOSITIONS RELATIVES AUX RECETTES
ET � L’�QUILIBRE G�N�RAL POUR L’ANN�E 2011

Section 1

Dispositions relatives aux recettes des r�gimes obligatoires de base
et des organismes concourant � leur financement.
Prime de partage des profits

Article 1er

I. – Le II est applicable aux soci�t�s commerciales qui emploient habituellement cinquante salari�s et plus, au sens des articles L. 3322-2 et L. 3322-4 du code du travail.

Lorsque plus de la moiti� du capital d’une soci�t� commerciale est d�tenue directement par l’�tat ou, ensemble ou s�par�ment, indirectement par l’�tat et directement ou indirectement par ses �tablissements publics, le II lui est applicable si elle ne b�n�ficie pas de subventions d’exploitation, n’est pas en situation de monopole et n’est pas soumise � des prix r�glement�s.

II. – Lorsqu’une soci�t� commerciale attribue � ses associ�s ou actionnaires, en application de l’article L. 232-12 du code de commerce, des dividendes dont le montant par part sociale ou par action est en augmentation par rapport � la moyenne des dividendes par part sociale ou par action vers�s au titre des deux exercices pr�c�dents, elle verse une prime au b�n�fice de l'ensemble de ses salari�s.

Toutefois, lorsqu’une soci�t� appartient � un groupe tenu de constituer un comit� de groupe en application du I de l’article L. 2331-1 du code du travail, elle verse une prime au b�n�fice de l’ensemble de ses salari�s d�s lors que l’entreprise dominante du groupe attribue des dividendes dont le montant par part sociale ou par action est en augmentation par rapport � la moyenne des dividendes par part sociale ou par action vers�s au titre des deux exercices pr�c�dents.

III. – La prime mentionn�e au II du pr�sent article est institu�e par un accord conclu selon l’une des modalit�s d�finies aux 1� � 4� de l’article L. 3322-6 et � l’article L. 3322-7 du code du travail, dans un d�lai de trois mois suivant l’attribution autoris�e par l’assembl�e g�n�rale en application de l’article L. 232-12 du code de commerce. Cet accord est d�pos� aupr�s de l’autorit� administrative. � d�faut de ce d�p�t, la soci�t� ne b�n�ficie pas de l’exon�ration mentionn�e au VIII du pr�sent article.

Si, au terme de la n�gociation, aucun accord n'a �t� conclu selon les modalit�s mentionn�es � l’alin�a pr�c�dent, un proc�s-verbal de d�saccord est �tabli dans lequel sont consign�es les propositions initiales de l’employeur, en leur dernier �tat les propositions respectives des parties et la prime que l'employeur s’engage � attribuer unilat�ralement, apr�s avis du comit� d’entreprise ou, � d�faut, des d�l�gu�s du personnel, s’ils existent.

Une note d’information est remise � chaque salari� concern�, pr�cisant �ventuellement les modalit�s de calcul de la prime ainsi que son montant et la date de son versement.

IV. – La r�partition de la prime mentionn�e au II du pr�sent article peut �tre modul�e entre les salari�s en application des crit�res pr�vus � l’article L. 3324-5 du code du travail. Cette prime ne peut se substituer � des augmentations de r�mun�ration pr�vues par la convention ou l’accord de branche, un accord salarial ant�rieur ou le contrat de travail. Elle ne peut non plus se substituer � aucun des �l�ments de r�mun�ration au sens des articles L. 242-1 du code de la s�curit� sociale et L. 741-10 du code rural et de la p�che maritime vers�s par l’employeur ou qui deviennent obligatoires en application de dispositions l�gislatives ou de clauses conventionnelles ou contractuelles.

V. – Le fait de se soustraire � l’obligation d’engager une n�gociation en vue de la conclusion de l’accord pr�vu au III du pr�sent article est passible des sanctions pr�vues � l’article L. 2243-2 du code du travail.

VI. – Ne sont pas soumises aux obligations du pr�sent article les soci�t�s ayant attribu� au titre de l’ann�e en cours au b�n�fice de l’ensemble de leurs salari�s, par accord d’entreprise, un avantage p�cuniaire qui n’est pas obligatoire en application de dispositions l�gislatives en vigueur ou de clauses conventionnelles et est attribu�, en tout ou en partie, en contrepartie de l’augmentation des dividendes.

VII. – Les soci�t�s commerciales qui emploient habituellement moins de cinquante salari�s et qui remplissent les conditions d�finies au II du pr�sent article peuvent se soumettre volontairement aux dispositions du pr�sent article � leur initiative ou par un accord conclu selon l’une des modalit�s mentionn�es aux 1� � 4� de l’article L. 3322-6 du code du travail.

VIII. – Sous r�serve du respect des conditions pr�vues au pr�sent article, les primes mentionn�es au II ou attribu�es en application du VII sont exon�r�es, dans la limite d’un montant de 1 200 € par salari� et par an, de toute contribution ou cotisation d’origine l�gale ou d’origine conventionnelle rendue obligatoire par la loi, � l’exception des contributions d�finies aux articles L. 136-2 et L. 137-15 du code de la s�curit� sociale et � l’article 14 de l’ordonnance n� 96-50 du 24 janvier 1996 relative au remboursement de la dette sociale.

L’employeur d�clare le montant des primes vers�es � l’organisme charg� du recouvrement des cotisations de s�curit� sociale dont il rel�ve.

IX. – L’article L. 131-7 du code de la s�curit� sociale n’est pas applicable pour l’exon�ration mentionn�e au VIII du pr�sent article.

X. – Le II n’est pas applicable � Mayotte.

XI. – Le II est applicable aux attributions de dividendes autoris�es � compter du 1er janvier 2011 au titre du dernier exercice clos.

Pour les attributions de dividendes intervenues � la date de promulgation de la pr�sente loi, le d�lai de trois mois pr�vu au III court � compter de cette m�me date.

XII. – Avant le 15 septembre 2012, le Gouvernement pr�sente au Parlement un bilan des accords et des mesures intervenus en application du pr�sent article. Ce rapport peut proposer des adaptations l�gislatives d�coulant de ce bilan.

XIII (nouveau). – Le pr�sent article s’applique jusqu’� l’intervention d’une loi suivant les r�sultats d’une n�gociation nationale interprofessionnelle sur le partage de la valeur qui pourra notamment proposer des adaptations l�gislatives dans le champ de la participation et de l’int�ressement pr�vus aux titres Ier et II du livre III de la troisi�me partie du code du travail.

XIV (nouveau). – A. – Jusqu’au 31 d�cembre 2014, les entreprises employant habituellement moins de cinquante salari�s peuvent conclure un accord d’int�ressement pour une dur�e d’un an.

B. – Le Gouvernement rend compte au Parlement de l’�valuation de l’application du pr�sent article au plus tard le 31 d�cembre 2012.

Article 2

Est approuv� le montant rectifi� de 3,6 milliards d’euros correspondant � la compensation des exon�rations, r�ductions ou abattements d’assiette de cotisations ou contributions de s�curit� sociale entrant dans le champ des dispositions de l’article L. 131-7 du code de la s�curit� sociale, dont la liste figure � l’annexe 5 jointe au projet de loi de financement de la s�curit� sociale pour 2011.

Section 2

Pr�visions de recettes et tableaux d’�quilibre

Article 3

Au titre de l’ann�e 2011, sont rectifi�es, conform�ment aux tableaux qui suivent, les pr�visions de recettes, r�parties par cat�gorie dans l’�tat figurant en annexe B � la pr�sente loi :

1� Pour l’ensemble des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale et par branche :

(En milliards d’euros)

 
 

Pr�visions de recettes

 

Maladie

173,1

 

Vieillesse

193,9

 

Famille

52,8

 

Accidents du travail et maladies professionnelles

13,0

 

Toutes branches (hors transferts entre branches)

427,3

 ;

2� Pour le r�gime g�n�ral de s�curit� sociale et par branche :

(En milliards d’euros)

 
 

Pr�visions de recettes

 

Maladie

148,7

 

Vieillesse

100,2

 

Famille

52,3

 

Accidents du travail et maladies professionnelles

11,6

 

Toutes branches (hors transferts entre branches)

307,4

 ;

3� Pour les organismes concourant au financement des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale :

(En milliards d’euros)

 

Pr�visions de recettes

Fonds de solidarit� vieillesse

17,9

Article 4

Au titre de l’ann�e 2011, est rectifi�, conform�ment au tableau qui suit, le tableau d’�quilibre, par branche, de l’ensemble des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale :

(En milliards d’euros)

 

Pr�visions
de recettes

Objectifs
de d�penses

Solde

Maladie

173,1

183,3

- 10,2

Vieillesse

193,9

202,0

- 8,2

Famille

52,8

55,6

- 2,8

Accidents du travail et maladies professionnelles

13,0

12,9

0,1

Toutes branches (hors transferts entre branches)

427,3

448,3

- 21,0

Article 5

Au titre de l’ann�e 2011, est rectifi�, conform�ment au tableau qui suit, le tableau d’�quilibre, par branche, du r�gime g�n�ral de s�curit� sociale :

(En milliards d’euros)

 

Pr�visions
de recettes

Objectifs
de d�penses

Solde

Maladie

148,7

159,1

- 10,3

Vieillesse

100,2

106,6

- 6,4

Famille

52,3

55,1

- 2,8

Accidents du travail et maladies professionnelles

11,6

11,6

0,0

Toutes branches (hors transferts entre branches)

307,4

326,9

- 19,5

Article 6

Au titre de l’ann�e 2011, est rectifi�, conform�ment au tableau qui suit, le tableau d’�quilibre des organismes concourant au financement des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale :

 

(En milliards d’euros)

 

Pr�visions
de recettes

Pr�visions
de d�penses

Solde

Fonds de solidarit� vieillesse

17,9

21,9

4,1

Article 7

I. – Au titre de l’ann�e 2011, l’objectif d’amortissement de la dette sociale par la Caisse d’amortissement de la dette sociale demeure fix� conform�ment au I de l’article 37 de la loi n� 2010-1594 du 20 d�cembre 2010 de financement de la s�curit� sociale pour 2011.

II. – Au titre de l’ann�e 2011, les pr�visions des recettes affect�es au Fonds de r�serve pour les retraites demeurent fix�es conform�ment au II du m�me article 37.

III. – Au titre de l’ann�e 2011, les pr�visions des recettes mises en r�serve par le Fonds de solidarit� vieillesse demeurent fix�es conform�ment au III du m�me article 37.

Article 8

Est approuv� le rapport figurant en annexe A � la pr�sente loi rectifiant, pour les quatre ann�es � venir (2011-2014), les pr�visions de recettes et les objectifs de d�penses par branche des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale et du r�gime g�n�ral, les pr�visions de recettes et de d�penses des organismes concourant au financement de ces r�gimes, ainsi que l’objectif national de d�penses d’assurance maladie.

Section 3

Dispositions relatives � la tr�sorerie

Article 9

� compter de la date de promulgation de la pr�sente loi, le r�gime g�n�ral est habilit� � recourir � des ressources non permanentes afin de couvrir ses besoins de tr�sorerie dans la limite de 18 milliards d’euros.

La liste des autres r�gimes obligatoires de base et des organismes concourant � leur financement habilit�s � recourir � des ressources non permanentes afin de couvrir leurs besoins de tr�sorerie ainsi que les limites dans lesquelles ces besoins peuvent �tre couverts par de telles ressources demeurent fix�es conform�ment � l’article 47 de la loi n� 2010-1594 du 20 d�cembre 2010 pr�cit�e.

SECONDE PARTIE

DISPOSITIONS RELATIVES AUX D�PENSES POUR L’ANN�E 2011

Article 10

Au titre de l’ann�e 2011, les objectifs rectifi�s de d�penses de la branche Maladie, maternit�, invalidit� et d�c�s sont fix�s :

1� (nouveau) Pour l’ensemble des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale, � 183,3 milliards d’euros ;

2� (nouveau) Pour le r�gime g�n�ral de s�curit� sociale, � 159,1 milliards d’euros.

Article 11

Au titre de l’ann�e 2011, l’objectif national de d�penses d’assurance maladie de l’ensemble des r�gimes obligatoires de base ainsi que ses sous-objectifs demeurent fix�s conform�ment au tableau de l’article 90 de la loi n� 2010-1594 du 20 d�cembre 2010 pr�cit�e.

Article 12

Au titre de l’ann�e 2011, les objectifs rectifi�s de d�penses de la branche Accidents du travail et maladies professionnelles sont fix�s :

1� (nouveau) Pour l’ensemble des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale, � 12,9 milliards d’euros ;

2� (nouveau) Pour le r�gime g�n�ral de s�curit� sociale, � 11,6 milliards d’euros.

Article 13

Au titre de l’ann�e 2011, les objectifs rectifi�s de d�penses de la branche Famille sont fix�s :

1� Pour l’ensemble des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale, � 55,6 milliards d’euros ;

2� Pour le r�gime g�n�ral de s�curit� sociale, � 55,1 milliards d’euros.

Article 14

Au titre de l’ann�e 2011, les objectifs rectifi�s de d�penses de la branche Vieillesse sont fix�s :

1� Pour l’ensemble des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale, � 202,0 milliards d’euros ;

2� Pour le r�gime g�n�ral de s�curit� sociale, � 106,6 milliards d’euros.

Article 15

Au titre de l’ann�e 2011, les pr�visions des charges des organismes concourant au financement des r�gimes obligatoires de s�curit� sociale demeurent fix�es conform�ment au tableau de l’article 112 de la loi n� 2010-1594 du 20 d�cembre 2010 pr�cit�e.

D�lib�r� en s�ance publique, � Paris, le 21 juin 2011.

Le Pr�sident,
Sign� :
Bernard ACCOYER

ANNEXES

ANNEXE A

Rapport rectifiant les pr�visions de recettes et les objectifs de d�penses par branche des r�gimes obligatoires de base et du r�gime g�n�ral,
les pr�visions de recettes et de d�penses des organismes concourant
au financement de ces r�gimes ainsi que l’objectif national
de d�penses d’assurance maladie pour les quatre ann�es � venir

Hypoth�ses d’�volution moyenne sur la p�riode 2011-2014

 

       

(En %)

 

2010

2011

2012

2013

2014

Produit int�rieur brut en volume

1,5

2,0

2,25

2,5

2,5

Masse salariale priv�e

2,0

3,2

4,2

4,5

4,5

Inflation

1,5

1,5

1,75

1,75

1,75

Objectif national de d�penses d’assurance maladie (en valeur)

162,4

167,1

171,8

176,6

181,6

Les recettes, les d�penses et le solde des r�gimes de base de s�curit� sociale et des organismes concourant � leur financement sont influenc�s par l’environnement �conomique g�n�ral. Les projections quadriennales des comptes de ces r�gimes et du Fonds de solidarit� vieillesse (FSV), pr�sent�es dans la pr�sente annexe, sont fond�es sur les hypoth�ses macro-�conomiques retenues dans le programme de stabilit� de la France 2011-2014 examin� par le Parlement en mai 2011.

Apr�s 2009 qui a �t� l’ann�e la plus d�favorable en termes de croissance depuis la seconde guerre mondiale, avec une diminution de 2,6 % du produit int�rieur brut (PIB) en volume, l’ann�e 2010 a vu un raffermissement de l’activit� �conomique (+1,5 %). Le sc�nario macro-�conomique sous-jacent aux projections quadriennales d�crites dans la pr�sente annexe pr�voit une poursuite de la reprise de la croissance � partir de 2011. Le PIB en volume progresserait de 2,25 % en 2012 et de 2,5 % en 2013 et 2014. La masse salariale du secteur priv�, principale assiette des recettes de la s�curit� sociale, suivrait la reprise de l’activit� �conomique avec un certain d�calage en 2011, puis rattraperait une partie de son retard sur le PIB � partir de 2012 : la masse salariale du champ ACOSS progresserait en valeur de 3,2 % en 2011, puis de 4,2 % en 2012 et de 4,5 % en 2013 et 2014, soit un quart de point de croissance de plus que le PIB durant ces deux derni�res ann�es. Ce sc�nario est r�aliste en ce qu’il traduit un rattrapage tr�s partiel des pertes consid�rables de croissance enregistr�es en 2009 et 2010.

La trajectoire des comptes des r�gimes de s�curit� sociale d�crite dans la pr�sente annexe est conforme aux engagements pris par le Gouvernement dans le programme de stabilit� europ�en, � savoir la limitation du d�ficit des administrations publiques en de�� de 3 % du PIB en 2013 et de 2 % du PIB en 2014.

Pour les administrations de s�curit� sociale, ensemble form� des r�gimes de s�curit� sociale et des fonds concourant � leur financement, des r�gimes d’indemnisation du ch�mage, des r�gimes obligatoires de retraite compl�mentaire et des h�pitaux publics, ce sc�nario implique un redressement rapide, leur solde devant passer de -1,2 % du PIB en 2010 � -0,4 % en 2013 et � -0,1 % en 2014.

Pour 2011, premi�re ann�e de cette programmation pluriannuelle, la pr�vision de la situation financi�re des r�gimes de base de s�curit� sociale est significativement am�lior�e par rapport � celle associ�e � la loi n� 2010-1594 du 20 d�cembre 2010 de financement de la s�curit� sociale pour 2011. S’agissant ainsi du r�gime g�n�ral, le d�ficit de l’exercice 2011 s’�tablirait � 19,5 Md€, en r�duction de 1,4 Md€ par rapport au solde pr�visionnel initial. D’une part, les objectifs de d�penses des quatre branches seront respect�s, et m�me au-del� en ce qui concerne la branche Famille. D’autre part, le r�gime g�n�ral b�n�ficiera, en raison de l’am�lioration de la dynamique de la masse salariale dans le secteur priv� (+3,2 %, contre +2,9 % en loi de financement initiale), d’un surcro�t de recettes qui avantagera particuli�rement la branche Maladie, compte tenu par ailleurs des nouvelles r�gles d’affectation de recettes fiscales � titre p�renne.

En tout �tat de cause, les ann�es 2011 � 2014 doivent donc �tre mises � profit pour agir de fa�on d�termin�e sur les conditions de l’�quilibre financier de la s�curit� sociale. Le renforcement des efforts de ma�trise des d�penses sociales, afin qu’elles continuent � rendre aux Fran�ais des services de qualit� pour un co�t sans cesse r�duit, sera � cet �gard d�cisif (I). En outre, la strat�gie de redressement des comptes sociaux sera compl�t�e par des actions visant � s�curiser les recettes sociales (II).

I. – Une ma�trise accrue des d�penses sociales

L’am�lioration significative de la situation financi�re du r�gime g�n�ral sera due en majeure partie � un ralentissement important des d�penses. La projection quadriennale des comptes de l’ensemble des r�gimes de base de s�curit� sociale respecte l’objectif de d�penses retenu au I de l’article 8 de la loi n� 2010-1645 du 28 d�cembre 2010 de programmation des finances publiques pour les ann�es 2011 � 2014, qui pr�voit en effet une croissance annuelle moyenne de ces d�penses de 3,2 % entre 2010 et 2014, inf�rieure d’un point environ � celle du PIB.

L’am�lioration de la situation de la branche Vieillesse reposera pour une part essentielle sur une correction significative de la trajectoire tendancielle des d�penses de retraite. L’�l�vation de l’�ge de la retraite constituera � cet �gard le levier essentiel, ce d’autant plus qu’il permet de r�partir de la fa�on la plus �quitable possible entre g�n�rations l’effort d’adaptation de nos r�gimes de retraite aux changements d�mographiques.

La projection quadriennale des comptes de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, pr�sent�e dans les tableaux ci-dessous, fait �tat d’un d�ficit de cette branche en 2014 certes plus faible qu’en 2010, mais encore important (8,0 Md€). Ce r�sultat ne doit cependant pas masquer l’effort de redressement auquel la r�forme des retraites contribuera, qui peut �tre �valu� � 10 Md€ � l’horizon 2014 en �cart � la trajectoire tendancielle des d�penses de retraite, c’est-�-dire en l’absence de r�forme.

En outre, la r�forme des retraites, qui vise � assurer l’�quilibre financier du syst�me de retraite par r�partition � l’horizon 2018, anticipe le traitement des d�ficits de la branche Vieillesse du r�gime g�n�ral sur la p�riode de mont�e en charge de la r�forme. La loi n� 2010-1594 du 20 d�cembre 2010 pr�cit�e a ainsi pr�vu le financement de l’amortissement par la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES) des d�ficits de la branche Vieillesse du r�gime g�n�ral ainsi que du FSV, et ce gr�ce � la mobilisation des ressources et des actifs du Fonds de r�serve pour les retraites. Par cons�quent, puisque le d�ficit de la branche Vieillesse fait l’objet d’une gestion sp�cifique jusqu’� 2018 (cf. infra), le redressement financier du r�gime g�n�ral de la s�curit� sociale est plus fid�lement refl�t� par l’�volution du d�ficit hors branche Vieillesse : celui-ci passerait de 15,0 Md€ en 2010 � 9,7 Md€ en 2014, soit une r�duction de 35 %.

Ce r�sultat d�coule directement des perspectives d’�volution des d�penses d’assurance maladie d�crites dans la projection quadriennale des comptes des r�gimes de s�curit� sociale pr�sent�e ci-dessous. L’objectif national de d�penses d’assurance maladie (ONDAM) a �t� respect� en 2010, pour la premi�re fois depuis sa cr�ation en 1997. En application des conclusions du rapport sur le pilotage des d�penses d’assurance maladie remis par M. Raoul Briet au Pr�sident de la R�publique et pr�sent� lors de la deuxi�me conf�rence des d�ficits publics du 20 mai 2010, le suivi de la d�pense d’assurance maladie a �t� consid�rablement renforc�. En particulier, la mise en r�serve de d�penses � caract�re limitatif, pour un montant de plus de 600 millions d’euros, conform�ment au III de l’article 8 de la loi n� 2010-1645 du 28 d�cembre 2010 pr�cit�e, a apport� une contribution d�cisive au respect de l’ONDAM.

Pour 2011, le Gouvernement confirme l’objectif de d�penses d’assurance maladie approuv� par le Parlement dans la loi n� 2010-1594 du 20 d�cembre 2010 pr�cit�e (167,1 Md€). En effet, d’une part le niveau de d�part de l’ONDAM 2010, l�g�rement inf�rieur � l’objectif initial, d’autre part la solidit� des pr�visions de rendement des mesures d’att�nuation des d�penses permettent d’envisager avec confiance l’ex�cution de l’ONDAM en 2011.

Conform�ment aux objectifs fix�s par le Pr�sident de la R�publique lors de la conf�rence des d�ficits publics, la projection quadriennale retient l’hypoth�se d’une progression de 2,8 % de l’ONDAM en 2012. Par ailleurs, la loi n� 2010-1645 du 28 d�cembre 2010 pr�cit�e prolonge ce rythme de progression ralentie de l’ONDAM � 2,8 % par an pour les ann�es 2013 et 2014.

Les objectifs fix�s en mati�re d’assurance maladie consistent donc � stabiliser la progression des d�penses au rythme tr�s mod�r� qu’elles connaissent actuellement, sans remettre en cause le haut niveau de qualit� des soins. En particulier, la ma�trise m�dicalis�e des d�penses de sant� n�goci�e avec les repr�sentants des professionnels de sant� et la mise en œuvre de la tarification � l’activit� des �tablissements de sant� ont permis de modifier durablement les comportements en mati�re de recours aux soins des assur�s et de production de soins des offreurs. Partant d’un niveau de d�part �lev�, la France est ainsi l’un des pays membres de l’Organisation de coop�ration et de d�veloppement �conomiques (OCDE) dans lesquels la croissance des d�penses publiques de sant� est la plus faible depuis 2005 : +1,1 % en euros constants, contre +1,8 % en Allemagne et +3,9 % au Royaume-Uni.

II. – Un effort accru de s�curisation des recettes de la s�curit� sociale

La strat�gie de redressement des comptes de la s�curit� sociale pr�sent�e dans la loi n� 2010-1645 du 28 d�cembre 2010 pr�cit�e comporte des engagements importants en mati�re de dynamique des recettes sociales, n�cessaire pour assurer la pr�servation du haut niveau de protection sociale dont b�n�ficient les Fran�ais. La projection quadriennale pr�sent�e dans la pr�sente annexe fait �tat d’une progression moyenne de 4,1 % par an des produits nets du r�gime g�n�ral entre 2010 et 2014, sup�rieure de pr�s d’un point � celle des charges nettes au cours de la m�me p�riode (+3,4 %). Cette �volution d�coule notamment des hypoth�ses macro-�conomiques retenues dans les projections qui accompagnent la pr�sente loi et de celle relative � la masse salariale du secteur priv�, principale assiette des ressources de la s�curit� sociale, caract�ris�e par une acc�l�ration progressive de la croissance de l’activit� �conomique (cf. supra).

Au-del� de la dynamique propre des ressources du r�gime g�n�ral, la r�forme des retraites comporte un volet � recettes � important, avec l’affectation au FSV de produits suppl�mentaires pour un montant de 4,2 Md€ en 2014 : ces mesures permettront la prise en charge par le FSV de d�penses de solidarit� aujourd’hui support�es par la Caisse nationale d’assurance vieillesse.

Par ailleurs, le taux de cotisation des employeurs au titre des Accidents du travail et des maladies professionnelles a �t� relev� de 0,1 point dans la loi n� 2010-1594 du 20 d�cembre 2010 pr�cit�e, ce qui permettra le retour � l’�quilibre de cette branche puis le financement de la mesure positive li�e � la prise en charge de la p�nibilit�, d�cid�e dans le cadre de la r�forme des retraites. Ainsi, les comptes de la branche refl�teront-ils plus fid�lement sa vocation assurantielle, qui commande que les contributions des employeurs soient effectivement calibr�es � l’�quilibre avec les co�ts de l’indemnisation des sinistres.

D’une fa�on plus g�n�rale, le sentier de redressement des comptes du r�gime g�n�ral � l’horizon 2014 pr�voit la poursuite de la strat�gie de r�duction des dispositifs d’exemption et d’exon�ration des cotisations sociales (� niches � sociales). La projection quadriennale retient ainsi l’hypoth�se d’un montant cumul� de 2 Md€ de ressources suppl�mentaires sur la p�riode 2012-2014 au moyen de la r�duction des � niches � sociales. Au-del� de leur impact en termes de r�duction du d�ficit du r�gime g�n�ral, ces mesures permettront d’am�liorer l’�quit� et la lisibilit� du pr�l�vement social, en dissuadant les comportements d’optimisation des cotisants.

R�gime g�n�ral

(En milliards d’euros)

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Maladie

Recettes

140,7

139,7

143,1

148,7

154,6

160,6

167,2

D�penses

145,2

150,3

154,7

159,1

164,2

169,4

174,9

Solde

- 4,4

- 10,6

- 11,6

- 10,3

- 9,6

- 8,8

- 7,7

Accidents du travail/Maladies professionnelles

Recettes

10,8

10,4

10,5

11,6

12,1

12,4

13,0

D�penses

10,5

11,1

11,2

11,6

11,9

12,1

12,4

Solde

0,2

- 0,7

- 0,7

0,0

0,2

0,3

0,6

Famille

Recettes

57,2

56,1

50,2

52,3

53,9

55,5

57,5

D�penses

57,5

57,9

52,9

55,1

56,7

58,5

60,0

Solde

- 0,3

- 1,8

- 2,7

- 2,8

- 2,8

- 2,9

- 2,5

Vieillesse

Recettes

89,5

91,5

93,5

100,2

103,8

107,5

111,5

D�penses

95,1

98,7

102,4

106,6

110,6

115,2

119,5

Solde

- 5,6

- 7,2

- 8,9

- 6,4

- 6,8

- 7,7

- 8,0

Toutes branches consolid�

Recettes

293,1

292,3

292,1

307,4

318,9

330,4

343,3

D�penses

303,3

312,7

316,1

326,9

337,9

349,5

361,0

Solde

- 10,2

- 20,3

- 23,9

- 19,5

- 19,0

- 19,1

- 17,7

Ensemble des r�gimes obligatoires de base

(En milliards d’euros)

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Maladie

Recettes

164,0

163,2

167,1

173,1

180,0

187,0

194,8

D�penses

168,1

173,6

178,5

183,3

189,5

195,6

202,2

Solde

- 4,1

- 10,4

- 11,4

- 10,2

- 9,5

- 8,6

- 7,4

Accidents du travail/Maladies professionnelles

Recettes

12,3

11,8

11,9

13,0

13,5

13,8

14,4

D�penses

12,1

12,4

12,6

12,9

13,2

13,5

13,8

Solde

0,2

- 0,6

- 0,7

0,1

0,3

0,4

0,6

Famille

Recettes

57,7

56,6

50,7

52,8

54,4

56,0

58,0

D�penses

58,0

58,4

53,4

55,6

57,2

59,0

60,5

Solde

- 0,3

- 1,8

- 2,7

- 2,8

- 2,8

- 2,9

- 2,5

Vieillesse

Recettes

175,3

179,4

183,6

193,9

199,7

205,5

211,7

D�penses

180,9

188,4

194,6

202,0

208,0

214,7

221,2

Solde

- 5,6

- 8,9

- 11,0

- 8,2

- 8,3

- 9,2

- 9,5

Toutes branches consolid�

Recettes

404,2

405,6

408,0

427,3

441,9

456,7

472,9

D�penses

414,0

427,3

433,7

448,3

462,3

477,0

491,8

Solde

- 9,7

- 21,7

- 25,7

- 21,0

- 20,4

- 20,4

- 18,9

Fonds de solidarit� vieillesse

(En milliards d’euros)

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Recettes

15,4

12,9

13,4

17,9

18,6

19,2

19,9

D�penses

14,5

16,0

17,5

21,9

22,6

22,6

22,7

Solde

0,8

- 3,2

- 4,1

- 4,1

- 4,0

- 3,4

- 2,7

ANNEXE B

�tat rectifi� des recettes, par cat�gorie et par branche,
des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale
et du r�gime g�n�ral de s�curit� sociale
ainsi que des recettes, par cat�gorie, des organismes concourant
au financement des r�gimes obligatoires de s�curit� sociale

1. Recettes par cat�gorie et par branche des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale :

Exercice 2011 (pr�visions)

(En milliards d’euros)

Maladie

Vieillesse

Famille

Accidents du travail/
Maladies profession-nelles

Total par cat�gorie

Cotisations effectives

79,1

101,6

34,0

11,7

226,4

Cotisations fictives

1,1

39,7

0,1

0,3

41,3

Cotisations prises en charge par l’�tat

1,4

1,3

0,6

0,1

3,3

Cotisations prises en charge par la s�curit� sociale

1,4

0,0

0,3

0,0

1,7

Contributions publiques

0,1

7,1

0,0

0,1

7,2

Imp�ts et taxes affect�s

84,9

16,1

17,1

0,4

118,4

Dont contribution sociale g�n�ralis�e

60,1

0,0

9,2

0,0

69,3

Transferts re�us

2,4

26,9

0,0

0,1

23,8

Revenus des capitaux

0,0

0,6

0,0

0,0

0,6

Autres ressources

2,7

0,7

0,6

0,4

4,4

Total par branche

173,1

193,9

52,8

13,0

427,3

Les montants figurant en total par branche et par cat�gorie peuvent �tre diff�rents de l’agr�gation des montants d�taill�s, du fait des op�rations r�ciproques (notamment transferts).

2. Recettes par cat�gorie et par branche du r�gime g�n�ral de s�curit� sociale :

Exercice 2011 (pr�visions)

(En milliards d’euros)

Maladie

Vieillesse

Famille

Accidents du travail/
Maladies profession-nelles

Total par cat�gorie

Cotisations effectives

70,9

64,7

33,8

11,0

180,4

Cotisations fictives

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Cotisations prises en charge par l’�tat

1,1

0,9

0,6

0,0

2,6

Cotisations prises en charge par la s�curit� sociale

1,4

0,0

0,3

0,0

1,7

Contributions publiques

0,1

0,0

0,0

0,0

0,1

Imp�ts et taxes affect�s

70,5

10,2

17,1

0,2

98,0

Dont contribution sociale g�n�ralis�e

52,2

0,0

9,2

0,0

61,3

Transferts re�us

2,3

24,1

0,0

0,0

21,0

Revenus des capitaux

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Autres ressources

2,4

0,2

0,6

0,3

3,5

Total par branche

148,7

100,2

52,3

11,6

307,4

Les montants figurant en total par branche et par cat�gorie peuvent �tre diff�rents de l’agr�gation des montants d�taill�s, du fait des op�rations r�ciproques (notamment transferts).

3. Recettes par cat�gorie des organismes concourant au financement des r�gimes obligatoires de base de s�curit� sociale :

Exercice 2011 (pr�visions)

(En milliards d’euros)

Fonds de
solidarit� vieillesse

Cotisations effectives

0,0

Cotisations fictives

0,0

Cotisations prises en charge par l’�tat

0,0

Contributions publiques

0,0

Imp�ts et taxes affect�s

13,5

Dont contribution sociale g�n�ralis�e

9,5

Transferts re�us

4,4

Revenus des capitaux

0,0

Autres ressources

0,0

Total

17,9

Vu pour �tre annex� au projet de loi adopt�
par l’Assembl�e nationale dans sa s�ance du 21 juin 2011.

Le Pr�sident,
Sign� :
Bernard ACCOYER

ISSN 1240 - 8468

Imprim� par l’Assembl�e nationale


� Assembl�e nationale