Le puissant séisme du 28 mars a fait au moins 3 600 morts mais des personnes sont encore portées disparues. La junte continue de bombarder la population civile alors que le pays a besoin d'aide humanitaire. Celle-ci est parfois bloquée par l'armée ou limitée à cause du désengagement de Donald Trump.
La junte, au pouvoir en Birmanie, est accusée d'entraver les secours, après le séisme dévastateur du 28 mars : Au moins 3.600 morts, rapporte The Irrawaddy, journal birman en exil, mais "le bilan réel devrait être bien plus élevé que les chiffres avancés par la junte", ajoute The Irrawaddy. Peut-être 10 000 morts. Ce qui est sûr, c'est que la région de Mandalay et sa ville d'1,7 million d'habitants, dans le centre de la Birmanie, a enregistré le plus grand nombre de victimes, à cause de sa proximité avec l'épicentre du puissant séisme de magnitude 7,7. Naypyidaw, la capitale birmane, le centre névralgique de la junte, a également été dévastée, précise The Irrawaddy, tout comme la région de Sagaing, dans le nord-ouest du pays. C'est là que "trois personnes âgées ont été tuées et deux femmes blessées", dimanche, dans des bombardements de la junte sur un village, rapporte encore le journal birman. Et ce, malgré un cessez-le-feu décrété par le régime jusqu'au 22 avril, pour faciliter, normalement, les opérations de secours rappelle CNN. Un bébé de trois mois et un enfant de dix ans ont également été tués dans l'État Karen (sud-est), indique The Irrawaddy. L'armée a également tiré sur un convoi de la Croix-Rouge chinoise, relève Nikkei Asia. Aujourd'hui, les civils Birmans, déplacés par le séisme sont contraints de se mettre à l'abri des bombes, souligne Radio Free Asia - qui précise, au passage, en Une de son site, qu'elle fonctionne désormais avec des effectifs réduits depuis la mi-mars depuis la fin du financement annoncée par l'administration Trump.
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Difficile de savoir ce qui se passe dans ce pays verrouillé par la junte, mais les combats se poursuivent, confirment la BBC et l'ONU qui recense une quinzaine d'attaques depuis le cessez-le-feu de vendredi. La junte et les insurgés s'accusent mutuellement d'avoir rompu la trêve, explique Radio Free Asia, alors que des milliers de logements ont été détruits par le tremblement de terre. Le média birman Mizzima News et Nikkei Asia montrent, dans des reportages télévisé et photo, des bâtiments éventrés à Naypidaw et Mandalay. Des milliers de Birmans n'ont plus de maison et dorment désormais dans la rue, sur de fines couvertures, ajoute la BBC. Les répliques du séisme, les pluies tombées ce week-end, entravent les efforts des secouristes, notent le média public britannique et la chaîne télévisée birmane MRTV qui annonce de nouvelles précipitations.
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Aide humanitaire bloquée ou limitée
Polémique autour de la distribution de l'aide humanitaire, parfois bloquée par la junte : La chaîne télévisée birmane MRTV tient aussi à montrer, dans un autre reportage, que l'aide est bel et bien distribuée. "Du riz et des aliments de base ont été livrés, par camion, à Naypyidaw. Du carburant et d'autres produits tels que le sel sont vendus à des prix raisonnables, une dizaine de jours après le séisme", affirme MRTV. Sauf que la chaîne télévisée birmane ne montre que deux photos de distributions de colis, deux images qui tournent en boucle pendant une minute. Son de cloche bien différent dans les colonnes du Guardian : "une partie de l'aide, la majeure partie, n'a pas été distribuée aux personnes qui en avaient besoin. Dans certaines zones, elle a été confisquée par la junte", accuse une médecin birmane, interrogée par le journal britannique. Et d'affirmer que si des secouristes, par exemple, veulent entrer dans la région de Sagaing (nord-ouest), les autorités ne les laissent pas entrer, "elles vous diront qu'il faut un permis", dénonce encore cette birmane au Guardian. Et pourtant, le chef de l'action humanitaire de l'ONU, Tom Fletcher, cité par la BBC, insiste : les Birmans manquent de tout, "de nourriture, d'eau, d'abri, d'électricité".
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Les besoins étaient déjà énormes en Birmanie, souligne, sur la BBC, le chef de l'action humanitaire de l'ONU. La Birmanie, sous le coup de sanctions occidentales, a vu son économie s'effondrer, après le putsch de 2021 puis la guerre civile. Le pays compte plus de 3 millions de déplacés, le séisme en a créé des milliers d'autres, indique la BBC. La moitié de la population birmane vit sous le seuil de pauvreté, dans ce pays de 51 millions d'habitants, par ailleurs ébranlé par le passage du typhon Yagi, en septembre dernier.
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L'aide internationale, reflet des tensions géopolitiques mondiales
La Russie et la Chine, parmi les premiers pays à envoyer des équipes de secours internationales après le séisme du 28 mars : Moscou et Pékin sont "les plus proches alliés de la junte" birmane. Pour ces deux puissances, la Birmanie est aussi "une terre de rivalités", de lutte d'influence, analyse The Irrawaddy : "pour ne pas contrarier les Chinois, les secouristes taïwanais ont été priés de ne pas venir." En revanche, des équipes venues d'Inde, de Thaïlande, de Singapour et du Japon se sont portées au secours des Birmans. Le quotidien singapourien The Straits Times et le South China Morning Post s'intéressent, eux, à des "cafards cyborgs", des cafards équipés de sorte de sac à dos, "contenant des caméras infrarouges et des capteurs pour détecter les signatures thermiques humaines" et donc retrouver des survivants sous les décombres. De son côté, The Irrawaddy souligne la contribution "tardive" des Etats-Unis, qui avaient déjà démantelé l'USAID, l'agence états-unienne pour le développement international, "pénalisant ainsi les organisations de la société civile birmane", regrette The Irrawaddy. "L'aide humanitaire, quelle qu'elle soit, n'est généralement pas à l'ordre du jour de Donald Trump", dénonce également le média birman en exil.
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La Birmanie, l'un des pays qui subit le désengagement international des Etats-Unis de Donald Trump : Aujourd'hui, l'industrie textile, en Birmanie, demande "un peu d'indulgence à Washington", après que Donald Trump a imposé 44% de droits de douane sur le pays. "Un désastre", selon le Guardian. Un demi-million de Birmans et de Birmanes travaillent dans l'industrie textile, surtout des jeunes femmes, relève The Irrawaddy. Le Programme alimentaire mondial de l'ONU se dit, lui, contraint de supprimer son aide à plus d'un million de Birmans, à cause de la fin des subventions américaines, notent le quotidien indien The Hindu ainsi que les agences de presse AP et Reuters. Même phénomène, même désengagement des Etats-Unis et annulation de programmes humanitaires en Syrie, en Afghanistan, au Yémen, en Somalie, ou encore Zimbabwe Pour le PAM, cité par l'agence AP, ce n'est ni plus ni moins qu'une "condamnation à mort"
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