Pour la responsable de campagne pour l'ONG "Notre Affaire à Tous", le tribunal de Paris a l'occasion ce jeudi de rendre une décision historique, en condamnant la multinationale pour "pratiques commerciales trompeuses", en se présentant comme "un acteur majeur de la transition énergétique".
Le tribunal de Paris rend ce jeudi sa décision sur TotalEnergies, accusé de "pratiques commerciales trompeuses" par trois ONG (Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous). Le tribunal judiciaire, saisi en 2022 au civil, doit dire si TotalEnergies a diffusé des publicités laissant croire que la multinationale pourrait devenir un "acteur majeur de la transition énergétique", tout en continuant à produire du pétrole et du gaz.
L'avocate de ces trois ONG, Clémentine Baldon, dénonce une "incohérence", jugeant "incompatible" le fait que le groupe pétrolier se présente comme un "acteur de la transition" écologique alors qu'il va "augmenter sa production de gaz et de pétrole" et "empirer le changement climatique".
"Une instrumentalisation du droit", selon TotalEnergies
Pour Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, il s'agit de "greenwashing". Une condamnation de TotalEnergies pour publicité mensongère serait donc "un signal très fort envoyé à toutes les majors pétro-gazières", pour Justine Rippol, responsable de Campagne pour l'ONG Notre Affaire à Tous.
Le groupe TotalEnergies, dans une réponse à France Inter et franceinfo, y voit "une instrumentalisation du droit de la consommation", car sa campagne de 2021 était, selon lui, de la communication institutionnelle destinée aux marchés, et pas au grand public. TotalEnergies défend sa stratégie envers le climat, avec des investissements dans les énergies renouvelables pour les faire passer de 13% à 20% du total de ses ventes en 2030.
L'équipe
- Journaliste