La Bamboche fait partie des pionniers du renouveau folk en France.
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La Bamboche, le folk français des années 70

Avec Malicorne, Perlinpinpin Fòlc et Mélusine, La Bamboche fait partie des groupes pionniers dans le renouveau folk à la française. Portrait.

Accordéon, violon, vielle à roue, bouzouki, mandoline, cornemuse, épinette des Vosges, mais aussi guitare électrique... Tous ces instruments étaient joués par les musiciens de La Bamboche, dans les années 70. Le groupe a participé au renouveau du folk en France.

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Au début des années 70, le folk-club La Chanterelle, déclinaison lyonnaise de la célèbre salle à Paris Le Bourdon, accueille tous les amateurs de musiques folk. Quatre musiciens se rencontrent sur cette scène : Jean Blanchard, Jacky Bardot, Jacques Boisset et Bernard Blanc : c’est le début de La Bamboche. Ils portent un amour pour les musiques traditionnelles régionales, Jean Blanchard explique ainsi dans une émission en 1977 :  "Le folklore, c'est toute une culture, ce n'est pas seulement les aspects brillants que l'on peut présenter sur un plateau de télévision, mais c'est tout ce qui se rattache à une culture populaire : la langue, la coutume, la musique et la danse bien sûr."

La grande majorité de leur répertoire vient de la pratique du collectage, une mission qu’ils tiennent à réaliser eux-mêmes, en allant dans les campagnes, écouter, enregistrer et récolter des airs, qu'il adaptent ensuite à leur formation. Cet engagement local leur réussit puisqu'un premier album titré Le Tailleur de pierre, sorti en 1975, obtient un large succès avec plus de 50 000 exemplaires vendus.

Le groupe évolue, des musiciens partent, d’autres arrivent, comme Evelyne Girardon ou Bernard Chauchat. Mais tous ont un point commun : la maîtrise de plusieurs instruments traditionnels. Chaque membre passe de l’accordéon à la cornemuse en maîtrisant le chant, l'épinette des Vosges ou la vielle à roue. Evelyne Girardon explique le choix de ces instruments, en 1977 : "La vielle est un instrument qui m'a beaucoup touchée, pour Jean c'est la cornemuse. Il y a aussi de jeunes luthiers qui se remettent à en faire et des gens qui se passionnent pour ces instruments traditionnels. Je pense que c'est la meilleure preuve que ces instruments-là sont encore bien de notre époque."

À écouter

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Planète Ocora

60 min

Avec la cornemuse et l'accordéon, des guitares électriques

A partir de 1977, après des années de tournées et d’enregistrements, La Bamboche prend un virage radical qui ne passe pas inaperçu. Pour la première fois, dans la lignée de Malicorne, le groupe joue avec des instruments électriques. Un tournant peu apprécié des puristes, mais que défend le groupe avec la voix d'Evelyne Girardon : "Je peux vous dire que les musiciens traditionnels ont, eux, toujours pris pour leur musique les instruments de leur époque. Et c'est valable pour l'accordéon qui est devenu un instrument national en France. Nous, on fait de la musique traditionnelle, on vit en 1977, dans notre époque, il y a des guitares électriques, des basses électriques, et ça nous plaît beaucoup de les introduire".

À écouter

La nouvelle formation enregistre deux albums, La saison des amours en 1978, puis Née de la lune en 1980. On y retrouve toujours les airs et mélodies traditionnels, principalement du centre de la France, mais pour la première fois le groupe propose quelques compositions. Née de la lune est le dernier album de La Bamboche qui se sépare définitivement en 1983. Plusieurs des musiciens et musiciennes créent ou rejoignent d’autres ensembles, à l’image d’Evelyne Girardon qui fonde Roulez fillettes. La Bamboche, c’est terminé, mais le groupe a fait revivre de nombreux chants et mélodies qui seraient tombés dans l’oubli si ce mouvement n’avait pas été aussi important dans les années 70.

A écouter : Planète Ocora avec Aliette de Laleu

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