Jean Absil
Compositeur, pédagogue et critique musical (Bon-Secours, Belgique, 1893 – Uccle / région de Bruxelles, Belgique, 1974)
Le compositeur et pédagogue belge Jean Absil relève de ces grandes figures marquantes du paysage musical de son temps. Récompensé à diverses reprises, sa carrière est fleurie de rencontres et de génie.
Crédit photo : Jean Absil © Inconnu
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Jean Absil
Compositeur, pédagogue et critique musical (Bon-Secours, Belgique, 1893 – Uccle / région de Bruxelles, Belgique, 1974)
De la basilique de Bon-Secours surgissent les premiers émois du jeune Jean, dont aucune lignée familiale ne promet à une carrière artistique. Le plain-chant, l’orgue, l’harmonium, deviennent autant de découvertes qui procurent alors à l’enfant de chœur les premières joies d’un bel émerveillement. Des suites, quelques notions de solfège instaurées par son père lui permettent d’intégrer la fanfare du village. L’organiste du village ainsi que le Chanoine Dedoncker de l’Ecole Saint-Grégoire de Tournai l’initient à l’orgue, au piano, et à l’harmonie. En 1913, inscrit au Conservatoire royal de Bruxelles pour y mener des études musicales plus sérieuses, il y obtiendra par la suite les premiers prix d’orgue, d’harmonie et de fugue. Par ailleurs, les cours de composition et d’orchestration aux côtés de Paul Gilson seront marqueurs de son évolution.
Les premières œuvres de Jean Absil affichent un succès certain. Congratulé en 1921 par le Prix Agniez et l’année d’après par un second prix de Rome (distinction qui lui valut d’être nommé directeur de l’école de musique d’Etterbeek, à laquelle il donnera son nom en 1963), il reçoit également les prix Rubens (Paris) et Hainaut. Le compositeur se voit hautement influencé par l’Ecole française, mais aussi par Stravinsky, Prokofiev, Schoenberg, Bartók, Wagner, les nationalistes russes, ainsi plus généralement dit, que par la musique polytonale, atonale, sérielle, et, s’inspirant de voyages en Europe centrale, traditionnelle. Il contacte Alban Berg, à qui il dédie trois chœurs et qui l’en remerciera. Egalement, rendra hommage, par l’intermédiaire de ses œuvres, à Guillaume Lekeu, Robert Schumann… 1935 marque l’année d’un séjour de plusieurs mois à Paris, lui permettant de rencontrer des personnalités comme Albert Roussel, Darius Milhaud, Arthur Honegger, Jacques Ibert, Nadia Boulanger, et même, côté littérature, un certain Paul Valéry. En 1938, son Concerto pour piano est sélectionné en tant qu’œuvre imposée au concours Ysaÿe. Cette année-là est également l’année où il fonde la Revue internationale de musique, parution particulièrement riche d’un point de vue documentaire, mettant en lumière la vaste culture de l’érudit, qui maintint son activité jusqu’en 1940. Durant toute sa carrière, Jean Absil s’affirme incontestablement comme un pédagogue formant plusieurs générations de compositeurs. Il enseigne au Conservatoire royal de Bruxelles (il a alors trente-sept ans), ainsi qu’à la Chapelle musicale Reine Elisabeth.
L’œuvre du compositeur compte des compositions symphoniques (dont cinq symphonies, ses « Variations symphoniques », sa « Fantaisie Caprice » pour saxophone alto et orchestre, « Jeanne d’Arc », « Introduction et Valses », « Le miracle de Pan », « La mort de Tintagiles », etc.), concertantes (deux concerti pour violon, un pour alto, un autre pour violoncelle, et trois concerti pour piano), de musique de chambre (trios à cordes, quatuors à cordes, quatuor avec piano, quatuors de violoncelles, quintettes à vent, etc.), des œuvres vocales (mélodies, cantates, diverses chansons pour chœur d’enfants…), pour ensemble de cuivres (« Croquis sportif », « Rhapsodie brésilienne », « Roumaniana », « Danses bulgares », « Nymphes et faunes », etc.), également pour orgue (« Trois Pièces », « Entrée Solennelle pour un Te Deum »), pour le piano (« Impromptus », « Sonatines », « Marines », Pièces pour la main droite seule », etc.), des pièces pour guitare, et même, des collaborations pour le théâtre (« Peau d’âne », « Fansou », etc.
Enfin, en 1982, en hommage à l’homme influent que fut Jean Absil de par ses accomplissements dans la vie musicale de sa génération, l’école secondaire bruxelloise l’Athénée Royal d’Etterbeek prend le nom d’Athénée Royal Jean Absil.
Jean Absil en 6 dates :
- 1922 : remporte le second prix de Rome
- 1934 : reçoit le Prix Rubens à Paris
- 1936 : est nommé professeur d’Harmonie au Conservatoire de Bruxelles
- 1938 : fonde la Revue internationale de musique
- 1955 : est élu à l’Académie Royale de Belgique
- 1964 : reçoit le Prix Quinquennal du Gouvernement belge
Jean Absil en 6 œuvres :
- 1922 : Cantate « La Guerre » op.2 (œuvre proposée pour le Prix de Rome)
- 1937 : Concerto pour piano op.30 (primé au concours Ysaÿe)
- 1948 : « L’album à colorier » op.68
- 1951 : « Les Météores », ballet en un acte op.77
- 1960 : « Tryptique » pour petit orchestre op.106
- 1962 : « Fantaisie-humoresque » pour clarinette et orchestre à cordes (ou piano) op.113
Biographie de la documentation musicale de Radio France, mars 2021
Crédit photo : Jean Absil © Inconnu
