Urgence République démocratique du Congo

Depuis mars 2022, des vagues successives de violence ont entraîné le déplacement de 4,6 millions de personnes dans les seules provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Cette situation s'inscrit dans un contexte d'augmentation alarmante des violations des droits humains à l'encontre des civils.

La dernière vague de violences à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, et dans ses environs, a débuté en décembre 2024 et s'est rapidement intensifiée, entraînant le déplacement d'un demi-million de personnes en un mois seulement. Les sites abritant les personnes déplacées par les précédentes vagues de violence ont été frappés par des bombardements, faisant des dizaines de victimes parmi les civils, y compris des enfants. Beaucoup ont été contraints de fuir à nouveau, sans abri, sans nourriture ni accès aux services de base.

Le risque de nouveaux déplacements est élevé, car le conflit et l'insécurité continuent d'affecter la région. Les besoins de protection augmentent, car les violences récurrentes empêchent les populations déplacées de retourner chez elles et de reprendre leurs activités, alors que les conditions de vie dans les sites où elles se sont installées spontanément se détériorent.

Les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes déplacées se multiplient, notamment en raison de l'apparition d'une épidémie de mpox en 2024 et d'une augmentation marquée des violences sexuelles et sexistes perpétrées contre les femmes et les jeunes filles les plus vulnérables. Rien qu'au Nord-Kivu, les cas signalés de violence sexiste sont passés de 20 771 au début de l'année 2023 à 27 328 au cours de la même période en 2024. Les viols représentent 63 % des incidents.

Le besoin d'aide humanitaire augmente de manière exponentielle en RDC, avec 27 millions de personnes ayant besoin d'assistance en 2025. En l'absence de solution au conflit dans les provinces de l'est, la situation humanitaire et les déplacements ne feront que s'aggraver.

Que fait le HCR pour leur venir en aide ?

Le HCR et ses partenaires continuent de fournir une aide vitale aux populations déplacées lorsque la situation sécuritaire le permet, mais l'accès humanitaire est fortement limité dans l'est de la RDC. Le financement de nos opérations est également très insuffisant, ce qui nous oblige à faire des choix difficiles entre différentes priorités.

Le HCR assume le rôle de chef de file et de co-chef de file pour ce qui est des abris, de la protection et de la coordination et de la gestion des camps (CCCM), en étroite collaboration avec d'autres agences des Nations Unies et leurs partenaires.

Il fournit des abris bâchés, des couvertures, des casseroles et des kits d'hygiène pour les femmes et les jeunes filles, qui représentent la majorité des personnes déplacées.

Le HCR dirige également les efforts visant à améliorer l'accès aux services de protection tels que les services de soutien psychosocial pour traiter les traumatismes, en mettant particulièrement l'accent sur les besoins des groupes les plus vulnérables, tels que les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes présentant des besoins spécifiques.

L'aide humanitaire continue d'être acheminée malgré le manque cruel de fonds en RDC. À la fin de l'année 2024, le plan de réponse de 311 millions de dollars du HCR pour venir en aide aux personnes déplacées internes et aux réfugiés en RDC n'était financé qu'à hauteur de 44 %. En 2025, le HCR a besoin de 226 millions de dollars pour répondre à la situation d'urgence prolongée en RDC. À la fin du mois de janvier, l'agence n'avait reçu que 10 % de ce montant.