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Le Progr�s de l'Est

- 1887 -


5 janvier 1887
TRIBUNAL CORRECTIONNEL.. - Le tribunal correctionnel de Lun�ville a, dans son audience du 12 janvier 1887, prononc� les condamnations suivantes :
[...] Jean-Baptiste Galet, quarante-neuf ans, domestique � Bl�mont. vol d�argent au pr�judice de la veuve Thi�baut, � Autrepierre, et d'abus de confiance au pr�judice de M, Masson, � Badonviller,
1 mois de prison.

25 janvier 1887
Affaire M�zi�re
Samedi, M. M�zi�re, ancien banquier � Bl�mont, a �t� extrait de la prison de Lun�ville et conduit, entre deux gendarmes, � la gare, pour �tre dirig� sur Nancy.
Le parquet g�n�ral interjette appel � minima du jugement prononc� par le tribunal de Lun�ville.


27 janvier 1887
AFFAIRE M�ZI�RE. - On nous �crit de Bl�mont :
��La r�solution prise par M. le procureur g�n�ral d'interjeter appel du jugement du tribunal de Lun�ville a �t� accueillie dans notre ville avec une satisfaction tr�s vive.
� Sans vouloir exercer une pression quelconque sur l�s d�cisions de la justice, l'opinion voit dans cette mesure une tendance � la r�pression vigoureuse de certains d�lits que les cours et tribunaux ont regard�s jusqu'� pr�sent avec une indulgence peut-�tre trop philosophique.
�, La r�pression est faite surtout pour l'exemple. Nous avons besoin dans notre pays de Lorraine d'�tre pr�munis contre le retour de ces scandales qui tendent � devenir p�riodiques. On est heureux de voir l'action judiciaire en des mains fermes, �nergiques, r�solument avis�es. �


1er f�vrier 1887
TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE LUN�VILLE. - Audience du 26 janvier 1887 :
Auguste Klein, cinquante-six ans, n� � Sarrebourg, sans profession ni domicile, d�j� condamn� dix-neuf fois, vagabondage, escroquerie et vol d'un gilet au pr�judice de M. Lhote, � Bl�mont, et d'une clef et d'une paire de draps au pr�judice de M. Noirel, � Lun�ville, quinze mois de prison et rel�gation.
[...] �mand Hentsch, trente-cinq ans, manoeuvre � Leintrey, outrages et violences � maire, seize francs d'amende,
[...]Auguste Hennequin, vingt-deux ans, sans profession � Bl�mont, d�lit de chasse, seize francs d'amende.


10 f�vrier 1887
Assises de Meurthe-et-Moselle
Pr�sident .M. Tulpain. - Assesseurs: MM. Stainville et Thomas.
Audience du mercredi 9 f�vrier
Cinqui�me affaire. - PARRICIDE ET COMPLICITE. - Charles-Valentin Colin et Marie Barbe Humbert, femme Colin, � Vacqueville, sont accus�s d'avoir assassin� Victor Colin.
ACTE D'ACCUSATION
Le nomm� Victor Colin d�c�da � Vacqueville le 20 septembre 1886, � l'�ge de cinquante-trois ans. On le trouva gisant dans sa maison sur le sol de sa cuisine, la t�te perfor�e de plusieurs balles et � ses c��s deux pistolets d�charg�s.
Sa famille d�clara qu'il s'�tait volontairement donn� la mort. Mais dans le courant du mois de d�cembre dernier, une tumeur suspecte �mut l'opinion publique, et bient�t le bruit courut que le nomm� Victor Colin ne s'�tait pas suicid�, mais qu'il avait �t� mis � mort par sa femme et son fils Charles.
L'enqu�te � laquelle il fut proc�de justifia cette accusation et r�v�la les faits suivants :
Le 19 septembre 1886, Charles Colin, �g� de dix-huit ans, partit en voiture avec son p�re dans les environs de Bl�mont pour acheter du grain. Pendant le trajet, Colin p�re s'arr�ta � toutes les auberges et � Gondrexon, o� il chargea sa marchandise, il acheva de s'enivrer au point de se tromper de route en revenant � Vacqueville.
Arriv� pr�s de Dom�vre, son fils ayant refus� d'entrer dans une auberge, il le brutalisa et lui porta, au dire de celui-ci, deux ou trois coups de manche de fouet sur l'�paule, en prof�rant contre lui des menaces de mort.
Colin fils prit alors la fuite et rentra � pied � Vacqueville o� il fit part � sa m�re des projets de son p�re, ajoutant : ��Je vais prendre le pistolet et si mon p�re nous menace de la hache ou du couteau comme il le fait souvent, alors tant pis pour lui. � Sa m�re lui r�pondit : ��Fais comme tu voudras. � Prenant alors un pistolet � deux coups d�pos� dans la malle de son fr�re, il coupa des lingots de plomb avec son couteau pour en faire des projectiles, chargea son arme en pr�sence de sa m�re et, apr�s avoir pris la pr�caution de se munir de capsules de rechange, il attendit le retour de son p�re.
Celui-ci, qui avait continu� sa route apr�s le d�part de son fils, s'arr�ta � l�auberge du sieur Villaume, � Montigny, o�, en buvant, il prof�ra encore des menaces. Il rentra chez lui vers le soir en �tat complet d'ivresse. D�s qu'ils l'entendirent, les deux accus�s s'empress�rent de se cacher : le fils, toujours arm� de son pistolet, dans une chambre obscure attenant � la cuisine; la m�re sous un hangar contigu au corridor.
P�n�trant alors dans la cuisine et ne voyant personne, Colin p�re entra en col�re, puis saisissant une hache qui se trouvait pr�s du buffet il alla dans la chambre voisine et en porta plusieurs coups sur la malle de son fils pour la fracturer.
A ce bruit, l'accus� sortit de son r�duit et s'approcha de son p�re en lui demandant ce qu'il faisait. Celui-ci surpris par l'arriv�e de son fils, s'avan�a sur lui la hache lev�e. Devant cette attitude, l'accus� sortit son pistolet tout arm� de sa poche, visa son p�re � la t�te et fit feu � deux m�tres de distance. Le coup l'atteignit et lui fit une blessure � l'oeil droit.
D�posant alors sa hache, Colin p�re se jeta s�r son fils et engagea avec lui une lutte corps � corps dans laquelle il fut terrass� sur le sol de la cuisine. L'accus� le maintint sous lui, les genoux sur sa poitrine, puis, saisissant son pistolet, et le lui braquant sur la t�te, il tira un second coup qui rata. Sur ces entrefaites, la femme Colin arriva. Sans perdre son sang-froid et sans l�cher sa victime qui criait au secours, Colin dit � sa m�re d'aller lui chercher le revolver et les cartouches plac�s dans sa malle. Celle-ci ob�it, se munit d'une lumi�re et apporta le revolver quelle essaya m�me de charger, mais ne pouvant y parvenir, elle passa l'arme � son fils et se baissa pour l'�clairer.
Celui-ci, tenant de la main gauche son p�re d�j�, terrass� sous ses genoux, parvint � l'aide de la main droite, � glisser une cartouche dans le revolver, puis, appliquant le canon sur la blessure de l'�il droit d'o� le sang s'�chappait, il lui tira un troisi�me coup � bout portant: Comme son malheureux p�re r�lait encore et se d�battait sous ses �treintes, il envoya une seconde fois chercher des capsules dans la malle de son fr�re ; il amor�a de nouveau le second coup du pistolet qui .pr�c�demment avait rat�, introduisit le canon de l'arme dans la bouche de son p�re et une quatri�me et derni�re d�charge mit fin � sa longue et cruelle agonie.
La veuve Colin, courb�e pr�s de son fils et tenant une lampe � la main, assista impassible � cette horrible sc�ne.
Apr�s ce monstrueux attentat, accompli d'une fa�on si barbare, l'accus� lava ses mains souill�es du sang de son p�re, disposa les armes � c�t� du cadavre pour faire croire � un suicide et, d'accord avec sa m�re, il s'empressa de raconter � des voisins et d'aller d�clarer � la mairie que son p�re venait de se suicider.
Mais cette sc�ne avait eu des t�moins qui, depuis, ont r�v�l� le crime. Les sieurs Treff et Grandblaise, entendant la premi�re d�tonation, s'�taient approches de la fen�tre de la cuisine, dont les volets n��taient point ferm�s; ils avaient vu l'accus� tuer son p�re � coups de revolver et la femme Colin aider son fils dans l'ex�cution de son crime. C'est sur la d�claration de ces t�moins que Charles Colin et sa m�re ont �t� mis en �tat d'arrestation.
Les accus�s font des aveux complets, cependant Charles Colin pr�tend s'�tre trouv� en �tat de l�gitime d�fense lorsqu'il a fait feu la premi�re fois sur son p�re, ajoutant qu'il a tir� les autres coups sans r�fl�chir et que s'il e�t eu le temps de la r�flexion il e�t peut-�tre agi de m�me.
Ce syst�me de d�fense est combattu par le r�cit m�me de l'accus�, car il r�sulte de ses aveux et de ceux de sa m�re qu'il avait l'intention formelle et bien arr�t�e de donner la mort � son p�re. Du reste, les longs pr�paratifs qui ont pr�c�d� le crime, l'acharnement f�roce dont il a fait preuve sur sa victime sans d�fense, l'assistance volontaire et utile que lui a pr�t�e sa m�re d�montrent que tous deux avaient froidement r�solu leur crime.
Les accus�s n'ont pas d'ant�c�dents judiciaires et les renseignements fournis sur leur compte sont favorables.
Colin p�re s'adonnait � la boisson et lorsqu'il �tait en �tat d'ivresse il exer�ait de mauvais traitements sur sa femme et ses enfants.
Le 8 octobre 1879, il a �t� condamn� � trois ans de prison par le tribunal de Lun�ville pour coups volontaires, ayant entra�n� une incapacit� de travail de plus de vingt jours sur la personne de sa femme.

INTERROGATOIRE
L'interrogatoire de Charles-Valentin Colin confirme en g�n�ral les faits relev�s par l'instruction et �nonc�s dans l'acte d'accusation. En ce qui concerne lasc�ne du crime, M. Tulpain demande � l'accus� si, au moment o� il est revenu � Vacqueville pour pr�venir sa m�re de l'arriv�e de son p�re, il n'avait pas imm�diatement d�cid� son crime.
- Non, monsieur, r�pond l'accus�.
D. - Pourquoi, fils Colin, n'avez-vous pas enlev� la hache qui se trouvait toujours plac�e bien en �vidence dans la cuisine ?
R. - Je n�y ai pas pens�, du reste mon p�re avait toujours un-couteau sur lui.
D. - Vous avez pris un pistolet dans la malle de votre, fr�re. Il lui appartenait. Est-ce que cette malle �tait ouverte ?
R. - Oui, monsieur.
D. - Vous l'avez charg�?
R. - Oui, monsieur.
D. - Qu'avez-vous fait en entendant venir votre p�re ?
R. - Je me suis r�fugi� dans le hangar � c�t� de la cuisine.
D. - Dites-nous ce qui s'est pass�.
R. - Aussit�t que mon p�re m'a entendu arriver il s'est retourn�, je lui ai demand� ce qu'il faisait l�. Il est venu alors s�r moi, la hache lev�e. Il a fait deux pas vers moi. J'ai tir�.
D. - Quand vous �tes entr� dans la cuisine, o� �tait votre pistolet ?
R. - Dans ma poche.
D. - Votre pistolet �tait-il arm� ?
R. - Je ne m'en souviens pas.
D. - Vous ayez sorti votre pistolet et vis� � l� t�te ?
R. - Oui, monsieur.
D.- Aussit�t ce coup tir�, que faites-vous ?
R. - Mon p�re a d�pos� sa hache et s'est pr�cipit� sur moi. J'ai jet� mon pistolet et j'ai saisi mon p�re � bras-le-corps. Ma m�re est arriv�e au moment o� moi et mon p�re tombions � terre.
D. - N'avez-vous- pas, pendant que vous mainteniez votre p�re, repris le pistolet et tir� un second coup ?
R. - ��Oui. Si nous avions perdu, il y aurait eu plusieurs morts, ce n'est pas pour moi seul que j'ai agi � (sic).
D. - Votre deuxi�me coup de pistolet rat�, vous envoyez votre m�re chercher le revolver et les cartouches ?
R. - Oui.
D. - Avez-vous essay� de charger cette arme, femme Colin?
La femme Colin. - Oui.
D. - C'est vous, femme Colin, qui avez dit au docteur Schmitt que votre mari s'�tait arm� d'un revolver et d'un pistolet et s'�tait suicid�.
R. - Oui.
D. - Est-il exact, femme Colin, que le jeudi qui a pr�c�d� le crime, votre mari vous ait fort maltrait�e.
R. - Oui. Il m'a violemment frapp�e et m'a dit: ��Je t'ai manqu�e une fois, mais la seconde tu y passeras � et il pla�a un couteau sur la table de nuit.
Charles Colin d�clare que huit jours avant le crime son p�re l'appela pr�s de lui, le fit asseoir sur une chaise et lui pla�a la pointe d'un couteau, sur l'estomac en lui disant : ��je te ferai comme � ta m�re. �
D. - Pourquoi avez-vous pris le pistolet de votre fr�re au lieu de vous servir de votre revolver?.
R. - Il �tait rouill�, et il s'agissait d�une question de vie et de mort, non seulement pour moi, mais, pour ma m�re, et si je l'avais manqu�, il ne nous aurait pas manqu�s.

AUDITION DES T�MOINS
Jean-Fran�ois Treff, manoeuvre, a vu tirer les deux premiers coups de feu et s'�loignait lorsqu'il entendit la troisi�me d�tonation. Le t�moin d�clare que la violence du caract�re de Colin p�re, bien connue dans le pays, l'a emp�ch� d'intervenir.
Le t�moin ajoute qu'un jour Colin a saisi un de ses enfants dans un mouvement de col�re et l'a lanc� sur les rouages d'une machine � battre, puis il a essay� de faire marcher les chevaux qui �taient arr�t�s ; le t�moin a pu arracher l'enfant au moment o� il allait �tre broy�.
- Charles Graadblaise, cultivateur � Vacqueville, confirme cette d�position.
- La dame Antoine a entendu Colin p�re faire du tapage en rentrant. Elle d�clare qu'� diverses reprises, Colin p�re a couru apr�s sa femme, un grand couteau � la main, lui criant : �� Je t'ai manqu�e une fois, je ne te manquerai pas une seconde. �
- Jean-Baptiste Colin, maire de Vacqueville, cousin au troisi�me degr� avec le d�c�d� : ��Colin n'a jamais rien fait de bon ; il a essay� de tuer sa femme et a �t� condamn� pour ce fait. Sa femme et ses enfants se sont toujours bien conduits et il n'y a rien � dire sur leur compte. Colin a, dans une sc�ne de violence, bris� la jambe de son fils a�n�. Pendant que celui-ci �tait alit�, il vint le menacer. Sa violence fut telle que l'enfant, effray�, sauta par la fen�tre et se brisa de nouveau la jambe. Colin p�re tira un jour un coup de fusil dans les fen�tres de l'habitation de son propre p�re. Ce dernier dut uitter le pays. Colin p�re a �galement menac� son fr�re de le tuer. �
Plusieurs autres t�moins confirment les pr�c�dentes d�positions et insistent sur la violence du caract�re de Victor Colin.
MM. les docteurs Mangin et Schmitt, m�decins � Baccarat, rendent compte de l'expertise m�dicale.
D'autres t�moins fournissent de bons renseignements sur le fils Colin.
Minist�re public : M. Obrin. - D�fenseur : Me Larcher.

R�QUISITOIRE
Imm�diatement apr�s l'audition des t�moins qui se termine � quatre heures du soir, la parole est donn�e au minist�re public.
L'avocat g�n�ral rappelle d'abord la sc�ne du crime, puis il cherche � �tablir que le fils Colin, n'�tait pas en �tat de l�gitime d�fense, lorsqu'il a tir� sur son p�re et, tout en admettant dans une certaine mesure l'admission, des circonstances att�nuantes, il r�clame une punition s�v�re.
R�primez ce crime, messieurs, dit en terminant l'avocat g�n�ral, ce crime que la loi ancienne n'avait pas pr�vu et qui devient h�las trop commun aujourd'hui.
Vous �tes, messieurs, les mandataires de la soci�t�, vous repr�sentez en ce moment l'autorit� paternelle et vous devez r�primer de pareils faits, de pareilles atrocit�s. R�primez-les humainement et que votre jugement soit le cri de la nature viol�e dans ses derniers et plus chers sentiments.
L'audience est suspendue dix minutes, A la reprise, Me Larcher a la parole.
Le d�fenseur des accus�s rappelle tout d'abord la situation malheureuse faite � la famille Colin par les habitudes d'ivrognerie et la violence de caract�re de celui qui en �tait le chef - Il rappelle toutes les souffrances qu'a endur�es la femme Colin ainsi que ses enfants ; puis arrivant � la sc�ne du crime, il s'applique � d�montrer que le fils Colin �tait en �tat de l�gitime d�fense ; qu'il n'a pas pr�m�dit� avec sa m�re le meurtre dont il a �t� l'auteur, et que la responsabilit� de ce terrible drame doit retomber sur celui qui en a �t� victime. Me Larcher termine en demandant l'acquittement.

Apr�s une courte r�plique du minist�re public qui, s'armant de la loi qui dit que le parricide n'est jamais excusable, combat l'excuse de la l�gitime d�fense et une r�ponse du d�fenseur qui combat cette opinion, le jury se retire dans sa salle de d�lib�rations.
Il en ressort � huit heures du soir apr�s un quart d'heure de d�lib�ration et rapporte un verdict n�gatif. En cons�quence, Charles-Valentin Colin et Marie-Barbe Humbert, femme Colin, sont imm�diatement mis en libert�.


12 f�vrier 1887
TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE LUN�VILLE. - Audience d� neuf f�vrier 1887 [...]
Martin Homme]; cinquante ans, sujet allemand; domestiqu� sans domicile, vol de deux lapins au pr�judice de Mme Colin, � Bl�mont, deux mois de prison.


9 mars 1887
Contrebande
Les employ�s de la douane d'Igney-Avricourt ont arr�t� en flagrant d�lit de contrebande de tabac le nomm� Marlin, tailleur sur verre � Cl�rey (Vosges).


26 mars 1887
RIBUNAL CORRECTIONNEL DE LUN�VILLE.
- Audience du vingt-trois mars 1887
Charles Mathion, cinquante-deux ans, demeurant � Emberm�nil. Mise en vente de grenouilles en temps prohib�, sans certificat de provenance. Cinq francs d�amende.


29 mars 1887
Un ouvrier de M. Weisbach, fabricant de poup�es � Emberm�nil, a disparu de cette localit� emportant cent m�tres de cretonne, estim�s trente-deux francs, et les outils qui lui avaient �t� confi�s pour la fabrication des poup�es. De plus, cet ouvrier, qui se nomme Suffa, devait � son patron une somme de 119 francs.


1er avril 1887
M. Petit, forgeron � Verdenal, a trouv� sur la route de Verdenal � Bl�mont le cadavre du nomm� Marchal, mendiant. Il r�sulte de l'examen m�dico-l�gal que Marchai a succomb� aux suites d'une congestion c�r�brale.


28 mai 1887
ACCIDENT DE VOITURE. - M. Corbeil, domestique � Xousse, revenait de Lun�ville conduisant une voiture � quatre roues, attel�e de quatre chevaux et charg�e. Son oncle, M. Barth�lemy, l'accompagnait; il dirigeait �galement un attelage.
En sortant de Lun�ville, � la hauteur des nouvelles casernes, Corbeil voulut s'asseoir sur l'un des chevaux attel�s � sa voiture. Il calcula mal son �lan et retomba sur le sol, du c�t� montoir ; la roue de devant du v�hicule lui passa sur la cuisse gauche.
M. Barth�lemy, t�moin de l'accident qui venait d'arriver � son neveu, se pr�cipita � son secours, arr�ta les chevaux et chercha � relever Corbeil, qui avait le f�mur gauche gravement fractur�.
Aid� par un autre voiturier, M. Barth�lemy pla�a son neveu sur une des voitures et le ramena � Lun�ville o� les premiers soins lui ont �t� donn�s.


8 juin 1887
Disparition
M. Pierre Fix, propri�taire � Bl�mont, a disparu de son domicile. On suppose qu'il s'est noy� accidentellement dans la rivi�re la Voix, au lieu dit pont du Czar, sur le chemin vicinal d'Autrepierre � Bl�mont. Toutes les recherches faites pour le retrouver sont rest�es sans r�sultat.


9 juin 1887
TRAINS EN D�TRESSE. - On nous �crit de Bl�mont :
��Nous signalons � qui de droit le fait suivant : Le train d'Avricourt � Cirey est rest� trois fois en d�tresse dans l'espace de quelques semaines par suite de rupture � la machine. Les deux derniers accidents viennent de se produire � quelques jours d'intervalle.
� On se demande ce qu'il adviendrait, si malheureusement pareil fait arrivait en descendant les rampes de Foulcrey. Avec une voie aussi productive et surtout aussi accident�e, le mat�riel doit �tre irr�prochable.
� Nous r�clamons la s�curit� que la compagnie nous doit et qui nous manque en ce moment. �


11 juin 1887
Le 4, � Avricourt, Jean Guise s'est pendu � son domicile. Guise �tait veuf et laisse quatre enfants. On ignore le motif du suicide.


14 juin 1887
Mandat d'arr�t contra un cur�
Nous avons re�u de plusieurs communes des lettres annon�ant qu'un mandat d'arr�t a �t� lanc� contre le cur� de Dom�vre-sur-Vezouse. Ce cur� se nomme Joseph-Edouard Legras; il a quarante ans. L'Eclaireur, de Lun�ville, confirme le fait et raconte que Legras a gagn� Blamont, d'o� il a pris un billet pour Nancy.
Ce personnage se serait rendu coupable d'actes que nous nous abstiendrons de d�crire, par respect pour la pudeur de ceux qui nous lisent.


18 juin 1887
NOY�E ACCIDENTELLEMENT. - Une jeune enfant, �g� de deux ans, Madeleine Bonhomme, fille d'un aubergiste de Reillon, tomba accidentellement dans une cuve pleine d'eau, plac�e pr�s de la porte du domicile de ses parents. Lorsqu'on arriva au secours de l'enfant, qui avait les bras et la t�te dans l'eau et le reste du corps en dehors de la cuve, l'asphyxie �tait compl�te.


25 juin 1887
TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE LUN�VILLE. - Condamnations prononc�es dans l'audience du vingt-deux juin 1887: [...] Louis Malgras, trente-deux ans, domestique � Bl�mont, coups et blessures volontaires au sieur Munier, domestique � Bl�mont, vingt-cinq francs d'amende.


10 juillet 1887
Dimanche, entre midi et deux heures, sur la voie ferr�e, entre Deutsch et Igney-Avricourt, un petit coffre fix� � un poteau au del� de la fronti�re fran�aise, et dans lequel sont enferm�s, les livres de contr�le des gardes de ligne, a �t� forc� par un inconnu. Le contenu du coffre est rest� intact. Probablement � la m�me heure, rapporte la Gazette de Sarrebourg, une pi�ce de bois a �t� plac�e en travers de la voie, � vingt m�tres de la fronti�re, du c�t� fran�ais. On peut pr�sumer que l'auteur de ce m�fait, qui est �galement inconnu, a voulu faire d�railler le train omnibus qui part � deux heures d'Igney- Avricourt pour Deutsch- Avricourt.


21 juillet 1887
Tentative de suicide et chute mortelle
L� dix-sept juillet � sept heures du soir, les gendarmes d'Igney-Avricourt apprenaient qu'un individu venait de grimper presque � l'extr�mit� d'un peuplier situ� sur la route, � cinq cents m�tres de la gare, du c�t� de Bl�mont. Les gendarmes se rendirent aussit�t sur le lieu et invit�rent l'individu � descendre. L'individu ne r�pondit pas et, se passant la t�te dans un noeud coulant fait avec son mouchoir attach� au moyen d'une corde � l�arbre, il se jeta dans le vide. La secousse fut si violente que la corde se rompit. Le malheureux se raccrocha � une branche, mais elle se brisa et il vint, de douze m�tres de hauteur, s'affaisser sur le sol.
Relev� et transport� chez Mme veuve Bouvard, aubergiste, cet individu y est mort le lendemain matin sans avoir repris connaissance. Il r�sult� des papiers trouv�s en sa possession que c'est un nomm� Charles Thomas, domestique en dernier lieu � Cr�zancy (Aisne). D'apr�s des renseignements fournis par la famille du d�font, il.ne poss�dait pas toutes, ses facult�s mentales.


6 ao�t 1887
Le tribunal correctionnel de Lun�ville a, dans son audience du 3 ao�t 1887, prononc� les condamnations suivantes :
Isidore Marchai, trente-six ans, domestique � Dom�vre (� d�j� subi quatre condamnations variant de huit jours � dix-huit mois de prison, pour coups, vol et abus de confiance), escroqueries au pr�judice de M. Bonnetier, cultivateur � Repaix et � M. Pierron, cultivateur � Verdenal; tentative d'escroquerie au pr�judice de Mme Nicolas, � Bl�mont. Quatre mois de prison et rel�gation.


7 ao�t 1887
Le pr�fet de Meurthe-et-Moselle et les Allemands
L'arr�t� de M. le pr�fet ordonnant la fermeture de l'�tablissement des fr�res Wisbach � Emberm�nil est l'objet de commentaires dans la presse allemande.
En ce qui nous concerne, dit le Tagblatt. nous ne croyons pas qu'il soit n�cessaire de faire entrer une arm�e en France. Si les pers�cutions contre les Allemands continuent, et que le gouvernement fran�ais ne prenne pas de mesures pour s'y opposer, nous devrions simplement consid�rer la France comme une nation barbare.
Nous devrions ensuite rompre les relations diplomatiques, cesser toutes relations de chemins de fer, de poste, et placer un cordon militaire � la fronti�re. Si les Fran�ais nous font la guerre en temps de paix, agissons de m�me.
La Gazette de Cologne d�clare que l'arr�t� du pr�fet de Meurthe-et-Moselle, les discours prononc�s r�cemment, les manifestations qui ont en lieu en France doivent �tre consid�r�s comme autant de provocations � l'adresse de l'Allemagne.
On est anxieux, dit-elle, de savoir si le gouvernement allemand partagera cette appr�ciation et sortira, en pr�sence de ces provocations fran�aises, de la r�serve qu'il a gard�e jusqu'ici.


9 ao�t 1887
La fabrique d'Emberm�nil
Le pr�fet de Meurthe-et-Moselle vient, par un nouvel arr�t�, de suspendre pour un d�lai de trois mois l'arr�t� qu'il avait pris, concernant la fermeture d'une fabrique de poup�es situ�e � Emberm�nil et dirig�e par le nomm� Wissbach.
Le propri�taire de cette manufacture a adress�, � la date du quatre ao�t, au pr�fet de Meurthe-et-Moselle, une p�tition dans laquelle il fait conna�tre qu'il poss�de en ce moment, en magasin, pour trente mille francs de marchandises fabriqu�es. Il sollicite un d�lai pour lui permettre d'�couler son stock.
C'est pour faire droit � cette demande que le pr�fet vient de prendre ce second arr�t�.


13 ao�t 1887
TRIBUNAL DE LUN�VILLE. - Le tribunal a, dans son audience du dix ao�t 1887, prononc� les condamnations suivantes :
Emile Lacour, cinq ans, demeurant chez son p�re � Leintrey, destruction d'un nid d'alouettes, acquitt� comme ayant agi sans discernement, condamn� aux frais. Le p�re a �t� d�clar� civilement responsable.


17 ao�t 1887
M. Lang, l'instituteur d'Igney-Avricourt, nous �crit pour nous affirmer que ni lui ni ses �l�ves, n'ont franchi la fronti�re le quatorze juillet. Il n'a pas �t� non plus arr�t� au sens propre du mot.
Un gendarme allemand l'a pri� de passer chez le commissaire d'Avricourt, qui lui a fait savoir qu'il devrait d�sormais se munir d'un permis pour passer la fronti�re.
M. Lang affirme en m�me temps que les chants qui ont �t� ex�cut�s par ses �l�ves le quatorze juillet, n'avaient aucun caract�re agressif pour aucune nation �trang�re.

ATTAQUE D'APOPLEXIE. - M. Clasquin, propri�taire � V�ho, a trouv� le cadavre de son p�re �tendu au milieu d'un champ. Il r�sulte de l'examen m�dico-l�gal que M. Clasquin p�re a �t� frapp� d'une attaque d'apoplexie.


1er septembre 1887
La police d'Avricourt a confisqu� plusieurs exemplaires de l'ouvrage intitul� Plus d'Angleterre, adress�s � un libraire en Alsace. Sur les r�clamations adress�es par ce dernier � l'autorit� comp�tente, il lui a �t� r�pondu par le parquet de Saverne que les livres en question n'ont pas �t� confisqu�s � cause de leur contenu, mais ��parce qu'ils �taient rev�tus d'une couverture tricolore �. Nous donnons ce motif pour ce qu'il vaut.


4 septembre 1887
Cinq bambins d'Avricourt, d'une dizaine d'ann�es, s'en all�rent ensemble aux champs pour faire des exp�riences de pyrotechnie avec cent grammes de poudre. Ils allum�rent un feu, se camp�rent � l'entour et tout � coup, avant qu'ils ne s'en fussent dout�s, la poudre prit feu. Quatre des petits imprudents furent bless�s � la figure et aux mains ; le cinqui�me en quitte pour la peur.


6 septembre 1887
TU� PAR UNE MACHINE A VAPEUR. - M. Murer, chauffeur � Bl�mont, employ� dans la forge de Mmo veuve Batelot, voulut arr�ter une machine � vapeur dont une pi�ce venait de se briser. Il s'approcha de la machine, fut atteint par la bielle et violemment projet� contre le mur. M. Henriot, docteur en m�decine � Bl�mont, vint donner ses soins au bless� qui mourut une heure apr�s l'accident. Murer avait re�u des contusions multiples � la t�te et � la cuisse droite.


8 septembre 1887
FAILLITE THOUVENEL. - On peut lire en ce moment, � Bl�mont et dans toutes les communes du canton, un avis ainsi libell� :
��L'�purement des comptes de M. Thouvene!, ancien notaire � Bl�mont, �tant termin� et le r�sultat connu, le liquidateur, M. Velker, a l'honneur de pr�venir les cr�anciers qu'il leur sera distribu� un premier dividende de 15 � 16 % vers la fin de Tann�e. �
R�sultat de la faillite Thouvenel : passif, 1,050,000 fr.; actif, 160 � 180,000 fr.


2 octobre 1887
Pierre Apffel, �g� de dix-neuf ans, gar�on boucher � Strasbourg, avait essay�, par la fuite en France, de se soustraire � l'obligation du service militaire. Le cinq septembre de cette ann�e, Apffel avait pris un billet pour le train du matin de Strasbourg � Avricourt. Il descendit toutefois du train d�j� � R�chicourt pour gagner � pied la fronti�re fran�aise. Il ne tarda pas � �tre arr�t� par un gendarme, auquel il d�clara qu'il avait �t� engag� par un boucher de Bl�mont et qu'il allait se rendre dans cette ville. Un individu qui s'�tait trouv� dans le m�me compartiment, lui avait conseill� de quitter le train � R�chicourt, pour ne pas risquer d'�tre arr�t� comme d�serteur � Avricourt. Apffel ajouta qu'il n'avait nullement l'intention de se soustraire � l'obligation du service militaire et qu'il serait revenu l'ann�e prochaine pour se pr�senter devant le conseil de r�vision. Le gendarme toutefois n'ajouta pas foi aux d�clarations du jeune homme, qui fut conduit en prison � Strasbourg. Il r�sulte des d�positions des t�moins appel�s dans cette affaire qu'Apffel avait �t� r�ellement engag� comme gar�on par un boucher de Bl�mont, qui lui avait promis un salaire plus �lev� que celui qu'il touchait � Strasbourg. Le tribunal, consid�rant que ce jeune homme avait bien pu se laisser persuader par un �tranger de quitter le train et de gagner la fronti�re � pied, sans avoir eu l'intention de se soustraire � l'obligation du service militaire, a prononc� son acquittement.


7 octobre 1887
Mardi 27 septembre, un duel a eu lieu sur le territoire alsacien, pr�s d'Avricourt, entre deux Fran�ais, M, V... et M. H... Les gendarmes allemands, pr�venus sans doute par les habitants du village, assist�rent de loin au combat et ne se retir�rent qu'apr�s avoir vu un des adversaires, M. V..., atteint d'une blessure qui mit fin � la rencontre.


14 octobre 1887
TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE LUN�VILLE. - Le tribunal correctionnel de Lun�ville a, dans son audience du 5 octobre 1887, prononc� les condamnations suivantes :
[...] Joseph Joli, cinquante et un ans, n� � Fr�monville, journalier sans domicile,d�j� condamn� vingt-trois fois, vagabondage et outrages � un garde champ�tre. Quatre mois de prison.
[...] Cl�mentine Poussardin, dix-neuf ans, brodeuse � Fr�monville, coups et blessures � la veuve B�che, brodeuse � Fr�monville. Six jours de prison. - Marie Henriquel, femme Marchal, trente-trois ans, ling�re � Bl�mont, vol d'une certaine quantit� de prunes et d'ails au pr�judice des �poux Coster, � Bl�mont. Six jours de prison.
[...] Julien Adam, quarante-six ans, cantonnier, et Julien Adam fils, dix-neuf ans, sans profession � Bl�mont, coups et blessures au sieur Welker, cultivateur � Bl�mont. Cinquante francs d'amende ; vingt francs d'amende.
[...] Louis B�n�dic, vingt-deux ans, domestique � Dom�vre, bris des cl�tures de la maison du sieur Clasquin, � Verdenal, et coups au sieur Melchior. Vingt francs d'amende. - Michel Payer, vingt-six ans, ma�on, demeurant � Am�noncourt, outrage public � la pudeur. Vingt-cinq francs d'amende


28 octobre 1887
Mort de M. Brice
Nous apprenons avec un tr�s vif regret la mort de M. Brice, conseiller g�n�ral pour le canton de Bl�mont, qui a succomb� jeudi aux suites d'une maladie dont il �tait atteint depuis plusieurs ann�es.
Il appartenait � cette nombreuse famille agricole quia donn� � la Lorraine tant de cultivateurs exp�riment�s, d'administrateurs actifs et de repr�sentants utiles dans les conseils �lectifs.
Comme maire de Bl�mont, il a signal� son administration par beaucoup de fermet� jointe � beaucoup de circonspection et de tact. Les questions scolaires l'int�ressaient particuli�rement.
Comme conseiller g�n�ral, il a rendu � ses concitoyens de r�els services. Il suivait assid�ment les s�ances et, dans tous les voles politiques, se montrait r�solument d'accord avec la majorit� r�publicaine.
Notre parti qui trouvait en lui dans toutes �lections un appui sinc�re et d�vou� fait une perte douloureuse. Nous regrettons personnellement cet honn�te homme qui, malgr� des opinions tr�s arr�t�es, ne fut jamais agressif pour personne et se montra au contraire serviable pour tous.
M. Brice (Hubert-Fran�ois-Alexandre), �tait n� � Foulcrey (Alsace-Lorraine), le trente mars 1840. Sa premi�re �lection au conseil g�n�ral date du quatre octobre 1874.


21 octobre 1887
UN CHANOINE DUP�. - Durant l'hiver 1886-1887, deux familles de bateliers, domicili�s � Strasbourg, menaient joyeuse vie � Avricourt . Puis elles s'en all�rent � Saint-Di�, � B�le, o� elles vivaient tr�s confortablement. Ce n'est pas au travail que les nomm�s Reymund et Fries devaient ces ressources, mais � une supercherie. Les femmes Reymund et Fries avaient su int�resser � leur sort un chanoine strasbourgeois, dont elles r�ussirent � obtenir plusieurs fois des sommes assez consid�rables. Elles pr�tendaient manquer d'argent pour leur loyer; elles r�clamaient au nom d'une famille Meyer, de Strasbourg, d�sireuse de rejoindre son chef qui avait trouv� de l'ouvrage � Toul. Enfin elles avaient t�moign� l'intention d'�migrer elles-m�mes. Bref, le chanoine se laissa extorquer ainsi une somme d'environ trois mille mark qui fut d�pens�e comme nous l'avons dit par les femmes Reymund et Fries avec leurs maris.
En juin 1887, le chanoine re�ut d'Avricourt une lettre par laquelle la femme Reymund lui demandait douze cents mark pour se rendre en Am�rique. Cette lettre et deux autres, aussi dat�es d'Avricourt,
restant sans r�ponse, le chanoine en re�ut une nouvelle par laquelle on le mena�ait de le ��d�noncer pour offenses envers S. M. l'empereur �, s'il ne se saignait pas encore de douze cents mark. Le chanoine, ouvrant enfin les yeux, fit sa d�claration au parquet. Depuis cette �poque, la police a mis la main sur les couples Fries et Reymund.
L'affaire est venue en correctionnelle. Les femmes ont montr� une audace rare ; les hommes ont soutenu qu'ils ignoraient l'origine de l'argent ; ils croyaient que leurs femmes avaient fait, un h�ritage.Cette version n'a pas �t� admise, car le tribunal leur a inflig� � chacun un an et demi de prison et cinq ans de privation des droits civils. La femme Reymund est condamn�e � trois ans et trois mois; la femme Fries � trois ans. Ainsi finit la partie de plaisir. Quant au chanoine, il ne reverra jamais ses pi�ces de vingt-cinq sous.


29 octobre 1887
OBS�QUES DE M. BRICE. - Les obs�ques de M. Alexandre Brice, le regrett� conseiller g�n�ral du canton de Bl�mont, auront lieu dimanche prochain, trente octobre, � dix heures et demie du matin, � Bl�mont.
M. Brice est mort jeudi � midi, apr�s une agonie de deux heures. Il �tait atteint d'une albuminerie.
Plusieurs discours seront prononc�s sur la tombe de ce bon et ferme r�publicain.


1er novembre 1887
LES OBS�QUES DE M. BRICE. - Les obs�ques de M. Brice, conseiller g�n�ral du canton de Bl�mont, ont eu lieu dimanche, � dix heures trois quarts du matin.
La porte du domicile du d�funt, situ� � Bl�mont, Grande-Rue, 81, �tait entour�e de draperies noires. Deux corbeilles destin�es � recueillir les cartes de visite avaient �t� plac�es dans le vestibule. La famille recevait dans le salon du rez-de-chauss�e.
Trois mille personnes environ ont assist� � la c�r�monie fun�bre; le cort�ge �tait des plus imposants. Cette affluence est la meilleure preuve des nombreuses sympathies qu'avait su s'attirer le maire de Bl�mont.
Voici l'ordre dans lequel marchaient les d�l�gations : Trois petites filles portant des bouquets de fleurs blanches ouvraient la marche. Venaient ensuite l'�cole maternelle, l'�cole communale de gar�ons, l'�cole communale de filles et les enfants assist�s. A la t�te de chacun de ces groupes scolaires marchaient des enfants portant des couronnes, achet�es avec le produit de souscriptions.
La musique de Bl�mont pr�c�dait. La compagnie des sapeurs-pompiers et le bataillon scolaire, le drapeau voil� de cr�pe, faisaient la haie de chaque c�t� du corps.
Imm�diatement apr�s le cercueil, deux personnes de Bl�mont portaient une magnifique couronne orn�e d'un ruban aux couleurs nationales, offerte par le conseil municipal.
Les coins du po�le �taient tenus par MM. Bichat, conseiller g�n�ral ; Houillon, conseiller d'arrondissement ; Labourelle, conseiller municipal, et P�choin, juge de paix.
Dans la nombreuse assistance qui avait pris place derri�re la famille, nous avons remarqu� : M. Schnerb, pr�fet de Meurthe-et Moselle; M. Sains�re, sous-pr�fet de Lun�ville; M. Barth�lemy, adjoint; M. de Klopstein, conseiller g�n�ral ; M. Marange, instituteur ; Mlle Mengin, institutrice; Mle Noirel, directrice de l'�cole maternelle; M. Jules Barrabino, pr�sident du tribunal de Neufch�teau ; M. Fritz, percepteur de Bl�mont ; M. Freyermouth, agent voyer de l'arrondissement ; M. Tanar�, capitaine de gendarmerie � Lun�ville; MM. Genay et Jeuville, membres du comice agricole de Lun�ville ; M. Lemoine, d'Herb�viller; M. Berr, avocat � Lun�ville; M. Arnaud, ancien juge de paix de Bl�mont, actuellement � Rambervillers ; les maires de toutes les communes environnantes, - trente sur trente-deux communes dont se compose le canton, - de nombreux instituteurs du canton et une d�l�gation de douaniers.
Au cimeti�re, M. Barth�lemy a prononc� le discours suivant :
Messieurs,
Au nom de la municipalit� de Bl�mont, je viens rendre hommage au magistrat int�gre, � l'homme d�vou�, qu'une mort pr�matur�e vient de ravir � l'affection de sa famille, de ses amis et de ses concitoyens.
Je n'ai pas besoin, messieurs, de faire ici l'�loge de M. Brice : vous connaissez tous ses �minentes qualit�s, soit comme administrateur de la ville, soit comme repr�sentant du canton au Conseil g�n�ral.
Ceux qui ont eu recours � ses lumi�res ou qui ont sollicit� son appui, savent avec quel empressement il s'est toujours mis � leur disposition, et combien il �tait heureux de rendre service. Mais ceux qui l'ont vu de pr�s, qui �taient admis dans son intimit�, ont �t� plus � m�me encore d'appr�cier la bont� de son coeur.
Et nous, ses collaborateurs, nous pouvons vous dire avec quelle sollicitude il veillait aux int�r�ts de ses chers administr�s. La classe ouvri�re surtout �tait l'objet de ses constantes pr�occupations, et cela au point que pendant sa douloureuse maladie, quelques heures avant sa mort, dans un moment de d�lire, il parlait encore des ouvriers dont il voulait � tout prix am�liorer la situation.
C'est donc � juste titre, messieurs, qu'il emporte les regrets unanimes de tous ceux qui l'ont connu. Il laisse au milieu de nous un vide qu'il sera sinon impossible, au moins bien difficile de combler.
Puissent les t�moignages de sympathie dont il est l'objet en ce moment, adoucir le profond chagrin qui accable tous les membres de sa famille !
Adieu, mon cher M. Brice, au nom de tous vos collaborateurs, adieu !

Discours de M. Schnerb.
Messieurs,
Tout r�cemment, � Nancy, une c�r�monie comme celle-ci nous r�unissait autour d'une tombe o� nous venions dire un dernier adieu � un adjoint du maire, � M. Sidrot, un homme du peuple, �lev� par le peuple � la magistrature municipale. Vous trouverez naturel que je n'aie pu me d�fendre de ce souvenir devant cette tombe o� va descendre un homme, sorti lui aussi des entrailles du peuple, un travailleur que sa naissance obscure semblait devoir laisser ignoi� dans la foule, mais que son travail, sa loyaut�, sa bont�, son d�vo�ment � la cause de tous ont d�sign� aux suffrages de ses concitoyens pour les fonctions multiples de maire, de conseiller d'arrondissement et de conseiller g�n�ral. N'est-ce pas le plus bel �loge qu'on puisse adresser � sa m�moire ?
Comme maire de Bl�mont, vous savez tous les services qu'il a rendus ; vous savez avec quel soin, avec quel d�vo�ment de toutes les heures il s'est pr�occup� des questions d'enseignement. C'est de lui surtout qu'on pouvait dire qu'il croyait n'avoir rien fait tant qu'il lui restait quelque chose � faire.
Que de fois l'ai-je vu dans mon cabinet o� il venait m'entretenir de ses �coles et de leur personnel. C'est que M. Brice �tait un r�publicain de coeur et de conviction, et mieux que personne, lui qui sortait du peuple, il savait que le vrai, l'unique moyen de fonder � tout jamais la R�publique dans notre pays, c'est de r�pandre � pleines mains l'instruction, c'est de mettre toutes les intelligences en �tat de juger sainement les hommes et les choses.
M. Brice meurt trop t�t, pour sa famille qui pouvait esp�rer le conserver de longues ann�es encore � son affection, pour le canton dont il connaissait et servait si bien tous les besoins, pour la R�publique qui avait en lui un serviteur fid�le et convaincu. Au nom du gouvernement, au nom de l'administration, je m'incline respectueusement devant sa tombe.

M. Bichat, conseiller g�n�ral, a ensuite pris la parole :
Messieurs,
M. Comon, pr�sident du conseil g�n�ral, retenu par une indisposition, n'a pu venir saluer une derni�re fois notre coll�gue M. Brice. Il m'a charg� de celle triste et p�nible mission.
L'�loge de M. Brice, messieurs, n'est plus � faire, surtout � Bl�mont. Sa vie peut se r�sumer en quelques mots. Il fut un homme int�gre, sinc�re et d�vou�, d�vou� surtout � la cause des travailleurs. Il poss�dait toutes les qualit�s qu'une population peut demander � son repr�sentant, aussi � trois reprises successives le canton de Bl�mont l'envoya-t-il si�ger au conseil g�n�ral, o� il �tait un des membres les plus autoris�s de la commission de l'agriculture. Ses connaissances sp�ciales, sa comp�tence en mati�re agricole, en faisaient un coll�gue pr�cieux, et bien souvent le conseil eut recours � ses lumi�res.
Brice, messieurs, nous parlait souvent de la crise agricole, mais il ne d�sesp�rait pas. Il croyait, au contraire, au rel�vement de l'agriculture, par l'abandon de la routine et le perfectionnement de la m�thode de culture. Il s'�tait d�vou� � cette oeuvre ainsi qu'� celle de l'enseignement. Il s'occupait avec un soin jaloux do ses �coles et si le maire de Bl�mont n'aimait pas � parler en public, � faire de longs discours, c'�tait un travailleur infatigable. Il fallait le voir dans notre conseil, lorsque les int�r�ts de son canton �taient en jeu. Il s'animait alors et sa parole convaincue et la force de sa logique p�n�traient en nous. Nous nous rappelons encore avec quelle ardeur il est venu d�fendre derni�rement, bien qu'il f�t d�j� affaibli par la maladie qui devait le conduire � la tombe, la cause de Bl�mont dans une importante question de vicinalit�.
Partout o� Brice a pass�, il a laiss� le souvenir d'un homme affectueux, d�vou� et impartial, et je crois �tre l'interpr�te de nous tous en disant � Mme Brice et � ses deux filles combien nous regrettons notre coll�gue, combien nous pleurons notre ami.

M. P�choin, juge de paix, a prononc� le discours suivant :
Messieurs,
Devant ce cercueil, je crois devoir rappeler que M. Brice, conseiller g�n�ral et maire de Bl�mont, �tait aussi juge suppl�ant � la justice de paix de ce canton. Une ann�e ne s'est pas �coul�e depuis que M. Brice fut appel� � cette fonction et il l'accepta avec son d�vouement habituel.
M. Brice n'avait pas attendu ce moment pour pratiquer la conciliation. En raison de la grande confiance qu'il inspirait � ses concitoyens, depuis longtemps d�j� et souvent beaucoup d'entre eux venaient le consulter et lui exposer leurs griefs r�cipropres. Par sa bont�, par sa droiture et sa franchise, par sa cordialit� empreinte de familiarit�, il arrivait toujours � faire pr�valoir ses conseils pacifiques.
Issu d'une famille d'agriculture, dont nous devons �tre fiers, agriculteur lui-m�me et des plus distingu�s, M. Brice connaissait les difficult�s qui peuvent surgir � l'occasion des propri�t�s rurales et l� son exp�rience aurait aplani bien des difficult�s.
En r�sum�, la vie de M. Brice est celle d'un homme bon, juste, d�vou�, vous le savez tous.
Quand le temps aura att�nu� la douleur de sa famille, elle se rappellera cette foule empress�e, �mue, qui vient exprimer ses sinc�res regrets et sa reconnaissance, et ce souvenir sera une de ses grandes consolations.
Adieu, M. Brice! Adieu, cher suppl�ant! Adieu ami!


3 novembre 1887
MAIRES. - On nous �crit d'Herb�viller :
��Presque tous les maires du canton de Bl�mont ont assist� aux obs�ques de M. Brice, conseiller g�n�ral. C'est une manifestation qui a sa valeur et qui prouve que, malgr� nos divisions politiques souvent plus apparentes que r�elles, nous savons rendre justice aux hommes qui savent se d�vouer pour le bien public.
Je n'ai pas besoin d'ajouter que parmi les maires pr�sents, se trouvait M. Protche.
Li� d'une vieille amiti� avec M. Brice, il n'aurait pas voulu manquer � son devoir en ne s'associant pas au deuil g�n�ral.
Agr�ez.�


6 novembre 1887
L'�LECTION DE BLAMONT . - Le parti r�publicain comprendra mieux encore toute l'�tendue de la perte qu'il a faite en M. A. Brice lorsqu'il s'agira de lui donner un successeur. Ce serait cependant se montrer peu digne de ce bon et d�vou� r�publicain, que de ne pas aborder la lutte avec la plus ferme confiance dans le succ�s final et surtout que de ne pas se mettre en mesure de ne pas �tre surpris par un d�cret de convocation.
Selon nous, le comit� r�publicain de Bl�mont n'a pas un jour � perdre. Il ne nous appartient pas de lui dicter sa ligne de conduite, encore moins ses choix. Nous sommes, on le sait, tr�s partisan de l'autonomie cantonale.
Nous comptons sur son d�vo�ment �prouv� pour pr�parer une grande r�union, o� seront convoqu�s tous les r�publicains du canton. A Bulgn�ville derni�rement, dans un milieu qui paraissait divis�, cette proc�dure a eu plein succ�s. Les divers candidats se sont pr�sent�s devant la r�union. On esl all� aux voix. Un des candidats en a r�uni pr�s de deux cents. Les autres se sont d�sist�s en sa faveur L'union est compl�te et le succ�s de l'�lection assur�.
Nos amis de Bl�mont n'auront pas moins de vigilance, d'activit�, de discipline. Ils trouveront, du reste, dans le comit� r�publicain de l'arrondissement et dans celui du d�partement, le concours le plus entier et le plus d�sint�ress�. Il faut qu'� aucun prix le si�ge de Bl�mont, qui appartient � la R�publique, ne passe � droite.


29 novembre 1887
Le sieur Ferdinand Pierron,employ� de commerce, �g� de quarante-trois ans, n� � Bl�mont. a �t� arr�t� pour vagabondage � Lusigny (Aube).


1er d�cembre 1887
UN VAGABOND �L�GANT. - NOUS avons annonc� qu'on avait arr�t� � Lusigny, sous l'inculpation de vagabondage, le nomm� Ferdinand Pierron, employ�, originaire de Bl�mont. Pierron a comparu devant le tribunal correctionnel de Troyes. A chaque question il r�pondait : ��Parfaitement �. Notre confr�re de l'Aube trace ainsi son portrait : ��Homme distingu� du reste, beau phraseur, binocle � l'oeil,etc.� Il a quitt� la maison o� il �tait employ� en dernier lieu, par un coup de l�te. Ses id�es politiques ne sympathisaient pas avec celles du caissier. De l� un casus belii, qui a jet� encore une fois Pierron sur le chemin du vagabondage. Au travers de son binocle, Pierron s'est vu condamner � un mois de prison.


11 d�cembre 1887
Fran�ois-Colin Lucien, quarante et un ans, manoeuvre � Bl�merey, a couch�, la nuit du trente novembre 1887, dans une auberge de Tantonville. Lucien a vol� le pantalon d'un camarade de chambre, l'a vendu et a pay�, avec le produit de cette vente, la d�pense qu'il avait faite chez l'aubergiste. - Huit jours.


17 d�cembre 1887
CABANNES A IGNEY- AVRICOURT . - Lorsque Cabannes, employ� � la pr�sidence de la Basse-Alsace, fut arr�t� pour avoir transmis au gouvernement fran�ais des pi�ces militaires, on raconta qu'il avait eu d'�troites relations avec des fonctionnai.res de Meurthe-et-Moselle.
Cette question a �t� agit�e devant la cour de Leipzig. Nous croyons devoir reproduire le dialogue qui s'est �tabli sur ce sujet entre le pr�sident et l'accus�. Bien entendu, nous laissons � celui-ci toute la responsabilit� de ses affirmations. C'est un document d'histoire locale que nous nous bornons � enregistrer :
Le pr�sident : Noetinger vous a recommand� de ne pas remettre les envois � la poste en Allemagne, mais en France. Vous avez fait cela ; vous vous �tes rendu dans diff�rentes localit�s situ�es sur la fronti�re ; vous avez pri� diff�rentes personnes de votre connaissance qui allaient en France d'emporter les lettres et de les mettre � la poste en France ?
R.: Oui.
Le pr�sident : A Igney- Avricourt, vous avez fait la connaissance du sieur Kuhn, commissaire sp�cial, et vous lui avez dit quelles �taient vos relations avec la France ?
R.: C'�tait un commis. Je ne lui ai fait qu'un conte.
Sur de nouvelles questions, l'accus� dit qu'il avait appris que les employ�s de la poste � Igney- Avricourt �taient en relation avec le gouvernement allemand; que, par ce motif, il n'avait pas os� mettre les lettres � la poste dans cette localit� ; qu'il avait aussi fait la connaissance, � Igney-Avricourt, de M.Fleuriel, commissaire de police.
Le pr�sident : Vous avez aussi eu l'intention de vous mettre en relations avec Fleuriel, mais ayant appris qu'il �tait p�re de famille, vous y avez renonc�, parce que vous ne vouliez pas causer le malheur de cet homme ?
R. : Je me suis born� � prendre des renseignements sur ce commissaire ; mais je ne voulais pas entrer en relations avec lui.


28 d�cembre 1887
ARBRE DE NO�L A HERB�VILLER . - La municipalit� d' Herb�viller vient de f�ter dignement la f�te de No�l.
Sur l'initiative de l'institutrice communale la�que, un magnifique arbre de No�l d�cor� avec go�t de toutes sortes d'objets utiles et agr�ables,�tait dress� samedi soir, dans la salle d'�cole de gar�ons, o� tout le monde allait l'admirer. Aussi y avait-il foule dimanche apr�s-midi � la mairie, le conseil municipal distribuait aux enfants pauvres des �coles des v�tements chauds tels que: tricots de laine, robes, cache-nez, etc. et � tous, oranges,sucreries, etc.
Quelques, morceaux de chants, chant�s par les demoiselles, dirig�es par l'institutrice, ont termin� agr�ablement cette petite f�te de famille.


29 d�cembre 1887
La neige [...] on apprenait dans la matin�e, � Nancy, qu'un train �tait rest� en d�tresse sur la ligne de Cirey, entre Bl�mont et Fr�monville.

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