Trêve à Gaza, jour 15 : ce qu’il faut retenir de la journée du vendredi 24 octobre

Des Palestiniens reçoivent de la nourriture d’une cuisine caritative à Gaza, le 23 octobre 2025.
Des Palestiniens reçoivent de la nourriture d’une cuisine caritative à Gaza, le 23 octobre 2025. MOHAMMED SABER / EPA
Donald Trump a mis en garde Israël contre une annexion de la Cisjordanie qui lui ferait perdre le soutien américain. Marco Rubio, a déclaré vendredi 24 octobre, qu’Israël devra se sentir « à l’aise » avec la force de sécurité internationale déployée. Selon l’ONU, 60 millions de tonnes de débris jonchent le sol de Gaza.

Des mouvements palestiniens d’accord pour la gestion de Gaza par un comité indépendant de technocrates

Des mouvements palestiniens réunis au Caire, dont le Hamas, se sont mis d’accord vendredi 24 octobre, dans un communiqué commun, pour remettre provisoirement la bande de Gaza à un comité indépendant de technocrates à la suite de l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre et parrainé par Donald Trump.

Selon le document publié sur le site du Hamas, les différents groupes palestiniens ayant participé aux discussions ont convenu de la mise en place d’un « comité palestinien temporaire composé de résidents indépendants +technocrates+ (...) chargé de gérer les affaires de la vie et les services essentiels ».

Les groupes palestiniens se sont aussi mis d’accord sur une stratégie nationale visant à « revitaliser l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en tant que seul représentant légitime du peuple palestinien ». Le Hamas ne fait pas partie de l’OLP.

Sept employés yéménites de l’ONU arrêtés à Sanaa

Sept Yéménites travaillant pour l’ONU dans la capitale Sanaa, tenue par les rebelles houthis, ont été arrêtés pour « espionnage au profit d’Israël », a indiqué une source sécuritaire houthie.

« Sept employés des Nations unies, tous Yéménites, ont été arrêtés entre la nuit dernière et cet après-midi pour espionnage au profit d’Israël », a précisé cette source basée à Sanaa.

Davantage de pays prêts à reconnaître Israël selon Rubio

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré vendredi 24 octobre que davantage de pays étaient prêts à normaliser leurs relations avec Israël, mais que cette décision dépendrait d’un accord régional plus large.

Une fin durable de la guerre à Gaza encouragerait davantage de pays à rejoindre les accords d’Abraham, en vertu desquels les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc ont normalisé leurs relations avec Israël depuis 2020, a-t-il en effet estimé à l’issue d’une visite du nouveau Centre de coordination militaro-civile (CCMC) dont le but est de coordonner diverses opérations liées au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Le secrétaire d’État américain a également déclaré à Kiryat Gat (sud-ouest d’Israël) que les Israéliens devront se sentir « à l’aise » avec les membres de la force internationale qui doit être créée pour surveiller le cessez-le-feu avec le Hamas à Gaza en vigueur depuis le 10 octobre.

Le secrétaire d’État américain a aussi assuré douter qu’Israël annexe la Cisjordanie occupée, minimisant le vote de la Knesset cette semaine pour faire avancer deux propositions de loi. Selon lui, « d’un point de vue législatif, rien n’est en place pour que cela puisse arriver. Mais ça menacerait également tout ce processus » visant à mettre fin à la guerre à Gaza, a-t-il ajouté.

61 millions de tonnes de débris à Gaza

Après deux ans de guerre, la destruction des trois quarts du bâti dans la bande de Gaza a enfoui le territoire palestinien sous plus de 61 millions de tonnes de débris, selon des données de l’ONU.

Le fragile cessez-le-feu laisse entrevoir le début de la reconstruction du territoire dévasté, qui nécessitera de gérer cette immense quantité de gravats. À partir d’images collectées les 22 et 23 septembre pour la seule ville de Gaza, particulièrement ciblée, l’agence onusienne estime que 83 % du bâti y a été endommagé ou détruit.

Les 61,5 millions de tonnes de débris recensés sur le territoire palestinien représentent près de 170 fois le poids de l’Empire State Building de New York. Cela équivaut à 169 kg de gravats sur chaque mètre carré de la bande de Gaza.

Trump met en garde contre l’annexion de la Cisjordanie

Donald Trump a averti qu’Israël perdrait le soutien américain en cas d’annexion de la Cisjordanie, dans un entretien publié jeudi au moment où son secrétaire d’État Marco Rubio, en visite à Jérusalem, se disait « confiant » dans le maintien du cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

« Israël perdrait tout le soutien des États-Unis si cela se produisait », a déclaré le président américain dans une interview accordée au magazine Time le 15 octobre, cinq jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. « Cela n’arrivera pas. Cela n’arrivera pas parce que j’ai donné ma parole aux pays arabes » dans le cadre des négociations sur le cessez-le-feu à Gaza, a-t-il ajouté.

Marco Rubio a également assuré douter qu’Israël annexe la Cisjordanie occupée, minimisant le vote de la Knesset cette semaine pour faire avancer deux propositions de loi. « Il suffit de dire que nous ne pensons pas que cela va arriver », a-t-il affirmé lors d’un point presse. Selon lui, « d’un point de vue législatif, rien n’est en place pour que cela puisse arriver. Mais ça menacerait également tout ce processus » visant à mettre fin à la guerre à Gaza, a-t-il ajouté.

Les pays arabes dénoncent le projet d’annexion

Une quinzaine de pays arabes et musulmans ont condamné dans un communiqué conjoint l’examen par le Parlement israélien de deux propositions de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie.

« L’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Indonésie, le Pakistan, la Turquie, Djibouti, Oman, la Gambie, la Palestine, le Qatar, le Koweït, la Libye, la Malaisie, l’Égypte, le Nigeria, la Ligue arabe et l’Organisation de coopération islamique condamnent avec la plus grande fermeté l’adoption par la Knesset » de ces propositions de loi, affirme le communiqué qui dénonce « une violation flagrante du droit international ».

Les Émirats arabes unis, l’un des rares pays arabes à avoir normalisé ses relations avec Israël, ont également dénoncé « une escalade dangereuse » en exprimant leur « rejet catégorique » de toute tentative d’annexion.