Merete Stistrup - Carly Steinbrunn
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Pour son premier roman en français, notre invitée, l’écrivaine Merete Stistrup, met en scène une héroïne qui comme elle a grandi au Danemark avant de s’installer en France. Après plusieurs décennies passées ici, tout persiste à lui rappeler qu’elle vient d’ailleurs.

Avec
  • Merete Stistrup, écrivaine

Il ne suffit pas d'une phrase prononcée d'un bloc, au nom de la République, en 1999, dans un bureau aux baies vitrées situé au sixième étage de la nouvelle préfecture, pour que la narratrice du nouveau roman de Merete Stistrup se sente française. Bien des années après, demeurent les questions. Suis-je la même en parlant une autre langue ? Qu'est-ce que cela me fait d'avoir quitté mon pays ? Qu'est-ce que cela me fait de rêver en danois ? La romancière publie son roman Hôtes aux éditions du Rouergue et elle est notre invitée.

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Le français, une langue très genrée

"Il est difficile de devenir française quand on est née ailleurs comme au Danemark, par exemple. Pour moi, il y a aussi la phrase de Simone de Beauvoir qui résonne : "on ne n'est pas femme, on le devient ".En danois, à la différence du français, il n’y a pas de distinction de genre. En France, la féminisation fait qu’on décide de ce que vous êtes, on ne le décide pas tout seul. J'ai donné des cours linguistiques et je ne me suis pas rendu compte tout de suite que c'est un acte de langage. Vous êtes française, il y a quelqu'un qui dit ce que vous êtes, comme quand on dit la séance est ouverte. Une fois que c'est dit, c'est fait : c’est une parole qui fait acte." Merete Stristrup

Les arbres, des liens entre deux cultures

"J’ai commencé ce roman il y a très longtemps en faisant parler des arbres à la place d'Ella. C’était une façon d’esquiver la question migratoire, parce que je ne me retrouvais pas dans une littérature d'immigration. Les arbres peuvent faire beaucoup de choses pour quelqu'un qui a grandi à la campagne, et ils font aussi le lien entre les deux pays la France et le Danemark un peu comme des passeurs ou des objets transitionnels. D’ailleurs, les arbres se ressemblent beaucoup plus que les maisons ou les êtres. Je crois que, sans m’en rendre compte, j'ai hérité aussi d'une tradition nordique, où la nature a une place beaucoup plus importante qu’en France, pas seulement dans la vie, mais aussi dans la littérature." Merete Stristrup

Le grand jeu des pages musicales

Aujourd’hui, la musique se trouve dans le livre de Merete Stistrup Hôtes (Du Rouergue)

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Archives

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Richard Powers, émission L’heure bleue, Laure Adler, France Inter, 16/12/2021

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