Vient tout juste de sortir le film Nouvelle Vague, qui raconte le tournage d’À bout de souffle, le film de Godard qui allait révolutionner le cinéma. Rappelons que l’expression « Nouvelle Vague » a été inventée par Françoise Giroud le 3 octobre 1957 dans L’Express, pour qualifier sociologiquement la nouvelle génération, sans aucun rapport avec le cinéma.
On connaît sa fortune, dès lors qu’elle s’est appliquée aux Jeunes-Turcs (Godard, Truffaut et les autres) qui allaient casser la baraque. J’avoue avoir un faible (rions un peu…) pour la réaction, à l’époque, du journaliste Henri Jeanson : « Une nouvelle vague ? J’aurais préféré une information précise… »
Et justement, j’ai l’impression, alors que sort Nouvelle Vague, que nous assistons, ces jours-ci à un véritable festival de nouvelles vagues à propos de ce que vous savez, depuis la démission de Sébastien Lecornu. Rumeurs, fake news, approximations, supputations, intoxications, démentis, démentis de démentis… Nous voilà en plein dans le potage, passant d’une nouvelle tout ce qu’il y a de plus vague à une information aussi floue qu’imprécise.
Bref : on ne sait plus où on habite. Ni même ce qu’on veut, ce qu’on souhaite, ce qu’on préférerait. C’est le moment de citer la tirade de Jean-Paul Belmondo dans À bout de souffle, au volant de sa 403 : « Si vous n’aimez pas la mer… Si vous n’aimez pas la montagne… Si vous n’aimez pas la ville… Allez vous faire foutre ! » D’accord, mais où ?
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