« Le Secret des mésanges », « La Petite Dernière », « L’Homme qui rétrécit »… Les films en salles mercredi 22 octobre 2025

Le Secret des mésanges, d'Antoine Lanciaux
Le Secret des mésanges, d'Antoine Lanciaux Gebekah Films
Le Secret des mésanges, d’Antoine Lanciaux ; L’Homme qui rétrécit, de Jan Kounen ; La Petite Dernière, de Hafsia Herzi ; Arco, d’Ugo Bienvenu ; Springsteen : deliver me from nowhere, de Scott Cooper ; La disparition de Josef Mengele, de Kirill Serebrennikov : voici la sélection de films que La Croix a vus pour vous cette semaine.

• Le Secret des mésanges ⭐⭐⭐

d’Antoine Lanciaux | Film français, 1 h 17 | Animation, à partir de 6 ans

À Bectoile, petit bourg rural, deux investigations sont en cours : l’enquête de l’archéologue Caroline, sur la piste d’un trésor enfoui dans un château, et celle de la petite Lucie, 9 ans, qui affronte les fantômes du passé pour découvrir le secret de sa mère. Une catharsis pour le réalisateur qui puise dans sa propre histoire familiale.

Notre avis : Pour son premier long métrage, Antoine Lanciaux recourt à l’animation en papier découpé, un procédé simple mais si bien articulé qu’on en oublierait que les personnages ne sont que de simples pantins. Une émouvante œuvre intime dans un décor de campagne bucolique qui invite à la rêverie.

» En savoir plus : « Le Secret des mésanges » : Antoine Lanciaux laisse parler les petits papiers

• La Petite Dernière ⭐⭐⭐

de Hafsia Herzi | Film français, 1 h 47 | Drame

Du lycée à l’université et de sa banlieue à Paris, Fatima va apprendre à s’avouer ses désirs, à les accepter et à assumer bravement son identité de femme, musulmane et homosexuelle. Une quête d’émancipation qui ne va pas sans quelques heurts et désillusions, depuis les relations fugitives des sites de rencontres qui l’éveillent à sa sexualité jusqu’au premier vrai chagrin d’amour, en passant par le combat contre sa foi, son milieu et ses origines.

Notre avis : Dans cette sorte de détermination butée, Nadia Melliti, repérée dans un casting sauvage, est impressionnante de vérité et a su séduire le jury du Festival de Cannes qui lui a décerné le prix d’interprétation féminine. Le film est plutôt joyeux, pudique, et non dénué d’un certain humour.

En savoir plus : « La Petite Dernière » de Hafsia Herzi : un film lumineux sur une jeune musulmane homosexuelle

• L’Homme qui rétrécit ⭐⭐

de Jan Kounen | Film franco-belge, 1 h 40 | Aventure

Lors d’une sortie en mer en solitaire, Paul est pris dans un étrange phénomène météorologique dont il paraît sortir indemne. Mais peu après, il constate l’impensable : il a perdu plusieurs centimètres. Son inexorable rétrécissement modifie en profondeur ses relations avec sa famille. Un film qui se mue en quête initiatique et en récit philosophique sur un homme confronté à sa propre disparition.

Notre avis : De bout en bout, Jean Dujardin excelle, de l’homme à qui la vie a tout donné jusqu’au guerrier de quelques millimètres en lutte dans un cadre familier devenu hostile. Dans cette œuvre intrigante et sensorielle, servie par la musique ample d’Alexandre Desplat, les images séduisent immédiatement par leur lumière et leur élégance, dont émane une poésie certaine.

En savoir plus : « L’Homme qui rétrécit », Jean Dujardin plongé dans le vertige de sa propre disparition

• Arco ⭐⭐

d’Ugo Bienvenu | Film français, 1 h 28 | Animation, à partir de 8 ans

Un beau film d’animation de la Toussaint qui nous transporte en 2075. Élevée par un robot qui supplée des parents absents (ou présents via des hologrammes), Iris aide Arco, un jeune garçon de son âge venu du futur, mais égaré lors de son voyage dans le temps.

Notre avis : Dans cette aventure au graphisme sophistiqué et à l’animation soignée, signée d’une pointure de la BD de science-fiction et coproduite par Natalie Portman, l’amitié se noue un peu trop vite entre les deux enfants pour qu’elle émeuve complètement. Entre références à Spielberg et Miyazaki, le film porte toutefois un regard tendre et optimiste sur l’enfance, qui malgré sa fragilité, est seule capable de sauver le monde face à des adultes inconséquents.

• Springsteen : deliver me from nowhere

de Scott Cooper | Film américain, 2 h | Biopic musical

Ce biopic musical revient sur la carrière du chanteur Bruce Springsteen au début des années 1980, à une période où, traversant une dépression, il s’interroge sur la suite à donner à sa carrière et à sa vie. À l’issue de cette période d’isolement, il enregistre deux albums emblématique, règle ses comptes avec un trauma d’enfance, accepté son statut de Boss du rock américain et s’envole vers la gloire.

Notre avis : Malgré des interprètes très habités dans leur rôle, il est difficile de ne pas s’ennuyer au fil de ce récit très convenu. Accumulant les poncifs, le film semble vouloir cocher toutes les cases du biopic musical. Seuls les fans les plus enthousiastes devraient apprécier ce film : comme ils sont très nombreux, ça pourrait marcher.

En savoir plus : « Springsteen : deliver me from nowhere », un biopic convenu de Scott Cooper

La disparition de Josef Mengele

de Kirill Serebrennikov | Film germano-français, 2 h 16 | Drame

Le cinéaste russe, exilé en Allemagne, adapte le roman d’Olivier Guez sur la cavale de l’ancien médecin d’Auschwitz qui, de l’Argentine de Péron en passant par le Paraguay et le Brésil, a méticuleusement organisé sa disparition pour éviter de répondre de ses crimes, jusqu’à sa mort par noyade sur une plage en 1979.

Notre avis : Le film de Kirill Serebrennikov débute lorsque celui-ci (interprété par August Diehl, le paysan d’Une vie cachée de Terrence Malick) fuit précipitamment Buenos Aires à la chute de la dictature péroniste en 1955. Ce qui commence comme un hommage aux films noirs de l’époque en noir et blanc, bascule très vite dans la psychose paranoïaque de son héros, avec force réunions d’anciens nazis nostalgiques du bon vieux temps et flash-back abjects sur ses expériences de médecin à Auschwitz. Adepte d’un cinéma outré et souvent provocateur, Kirill Serebrennikov franchit ici les limites du mauvais goût.

⇒ Retrouvez les critiques des films sortis la semaine dernière

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