
Épisode 1/3 : Comment font les êtres humains pour vivre hors de l’eau ?
La petite Sirène se plaît beaucoup dans l’océan, mais elle brûle de découvrir le monde extérieur.10 juin 2024
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17 min
Épisode 2/3 : Moi aussi, à mon retour, je pourrai raconter mes aventures
La petite Sirène s’aventure hors de l’eau pour la première fois. Elle découvre des merveilles et sauve la vie d’un être humain particulièrement séduisant.10 juin 2024
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22 min
Épisode 3/3 : Dent de requin, pince de crabe, aile de raie, queue de têtard !
Avec l’aide d’une sorcière, la petite Sirène rejoint le monde des humains. Mais le chemin vers le bonheur est plus difficile que prévu.10 juin 2024
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34 min
À propos de la série
Ce conte révèle le désir d’une jeune sirène de quinze ans de se rapprocher du monde des humains. Un concert fiction enregistré en public au studio 104 de la maison de la radio et la musique le 27 avril 2024.
"La petite sirène est assurément la plus célèbre création d’Andersen, il était inévitable qu’elle subisse les métamorphoses réservées aux personnages de fiction quand ils atteignent une telle notoriété. On l’a recopiée, imitée, sculptée, portraiturée et traduite ; on l’a adaptée en bande dessinée, en théâtre, en opéra, en comédie musicale, en ballet et bien sûr au cinéma. Toutes ces images sont stimulantes, mais on se demande si la petite sirène ne va pas finir par disparaître un jour sous ses innombrables portraits.
Alors, fermons les yeux. Ensuite, plongeons dans l’océan : c’est la meilleure façon de redécouvrir la petite sirène. Une jeune fille intrépide, impatiente, qui connaît le fond de la mer comme sa poche, mais rêve de découvrir un autre monde – le monde du dehors, là où le vent souffle et où les êtres humains marchent sur deux jambes.
Elle est prête à tout pour satisfaire sa curiosité. Et c’est aussi cela que nous raconte Andersen : pas seulement une histoire d’amour, et pas vraiment l’histoire d’un renoncement. Mais une aventure : celle de l’émancipation et de la soif de découverte. À mesure que le récit avance, la petite sirène franchit une étape supplémentaire ; elle franchit aussi les frontières, elle passe par-dessus des murs visibles et invisibles. Les auditeurs sont invités à la suivre, jusqu’au bout.
L’océan d’où vient la petite Sirène n’est pas le monde du silence : on y entend des voix, des chants, des rythmes, des vagues comme des arpèges et des cornes de brume. Le monde du dehors où elle s’aventure est, lui aussi, rempli de rumeurs, de musique et de paroles. Aussi, il ne suffit pas de fermer les yeux, il convient également d’ouvrir les oreilles."
Pierre Senges

Réalisation Cédric Aussir
Texte inédit de Pierre Senges, librement inspiré de La petite sirène de Hans Christian Andersen
Musique originale : Marie-Jeanne Serero
Avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Marc Desmons
Avec : Camille Claris (la petite sirène), Juliette Lamboley (Astrid), Samantha Le Bas (Lisbet) Francine Bergé (la grand-mère), Johanna Nizard (la sorcière), Théo Delezenne (le prince) et Daniel Berlioux (Jorgen)
Et les chanteuses : Louise Pidoux, Eve Anna Bothamy, Ana Carolina Grabowski, Marie Doze, Loreline Surdon, Lena Genton
Bruitage : Elodie Fiat assistée de Eleonore Mallo et Aurélien Bianco
Collaboration artistique : Pauline Thimonnier
Conseillère littéraire : Caroline Ouazana
Assistante à la réalisation : Justine Dibling
Musiciens metteurs en ondes : Jean Viardot, Etienne Pipard, Jean Viardot
Prise de son, montage, mixage : Julien Doumenc, Bruno Mourlan, Kevin Delcourt
Opérateurs plateau : Jérémie Kauffmann, Maxime de Peretti de la Rocca, Paul Guigue
Sonorisation : Julie Garraud, Romain Lenoir, Jean-Benoît Têtu
Création lumière, éclairage : Edouard Rose, Théodore Fines
Régisseur de production : Vincent Combette
Dans le cadre de la saison Unanimes !
Une coproduction France culture et la Direction de la Musique et de la Création.

Hans Christian Andersen (1805-1865)
Andersen : ce nom nous est familier, on l’associe à des images elles-mêmes familières, qui semblent nous accompagner depuis toujours : le petit pois d’une princesse, les habits neufs d’un empereur, les allumettes d’une petite fille et, bien sûr, la nage d’une petite sirène.
Mais Hans Christian Andersen lui-même nous est en partie inconnu. Il est un de ces écrivains discrets et prolifiques qui ont tendance à s’effacer derrière leur œuvre. La figure d’Andersen est si fermement associée au genre du conte que sa vie nous semble être à son tour construite comme un conte de fée (c’est d’ailleurs le nom qu’Hans Christian lui-même avait donné à son autobiographie : Le Conte de ma vie / Mit Livs Eventyr).
Sa vie pourrait en effet se résumer ainsi : l’histoire d’un enfant né d’une famille très pauvre, d’allure et de santé fragile, quittant le foyer familial à l’âge de 14 ans dans l’espoir de connaître la célébrité à Copenhague. Il semble être condamné à accumuler les échecs littéraires et amoureux : il aime chanter, sa voix se brise, il rêve de théâtre, ses pièces sont injouables. Mais il a de l’imagination, il est doué pour l’improvisation et tout le monde s’accorde à dire qu’il est un conteur né : aussi, le succès finit par advenir en 1835, le jour où Andersen publie son premier recueil, Contes pour les enfants (Eventyr fortalte før Børn). Dès lors, il publiera près d’un recueil par année et composera au cours de sa vie plus de 150 contes, traduits dans le monde entier.
Ceux qui l’ont connu parlent d’un homme timide, tourmenté, incertain. Comme cela arrive parfois, son extrême humilité le rend orgueilleux, extrêmement sensible aux honneurs comme aux critiques. Il est nommé citoyen d’honneur d’Odense, et la statue de sa petite sirène est l’un des emblèmes les plus visités de Copenhague. Sous l’égide de Hans Christian Andersen, les vilains petits canards, on le sait, deviennent tôt ou tard d’admirables cygnes.
Pierre Senges

Pierre Senges est l’auteur depuis 2000 de plusieurs romans ou récits, pour la plupart publiés aux éditions Verticales – dont La Réfutation majeure (2004, Folio Gallimard 2006), Fragments de Lichtenberg (2008) et Achab (séquelles), publié en 2015, qui a obtenu le prix Wepler. Derniers livres parus : Un long silence interrompu par le cri d’un griffon (Verticales) et un essai, Épître aux Wisigoths, publié aux éditions José Corti.
Certains ouvrages ont été écrits en collaboration avec des dessinateurs, comme Les Carnets de Gordon McGuffin (avec Nicolas de Crécy, Futuropolis, 2009) ou Cendres des hommes et des bulletins (avec Sergio Aquindo, Le Tripode, 2016).
Il est auteur de livrets (Opera forse, musique de Francesco Filidei ; Rhapsodie Monstre, musique d’Alexandros Markéas, Maintenant, de toutes nos forces…, musique de Pierre-Yves Macé) et de textes pour la scène.
Il a écrit de nombreuses fictions radiophoniques pour France Culture, France Musique et France Inter, dont Un immense fil d’une heure de temps (Grand Prix sgdl de la fiction radiophonique) et Les voyages de Gulliver, concert fiction réalisé en public en 2023 par Laure Egoroff au Studio 104 de la Maison de la radio et de la musique avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France.
Cédric Aussir
Au terme d’études littéraires et audiovisuelles, Cédric Aussir réalise des émissions et documentaires pour RFI et France Culture. Depuis 2010, il est réalisateur de fictions à Radio France. Il a réalisé notamment pour France Culture, les 6 saisons de la série politique 57, rue de Varenne (Prix Europa 2014 de la meilleure série) écrite par François Pérache. Après Petites misères de la vie conjugale, il adapte pour la radio le « cycle Vautrin » de Balzac, avec Le Père Goriot, Illusions perdues. Il a réalisé Le Procès de Patrick Henry et Le Procès de Bobigny. Il travaille régulièrement pour les émissions de France Inter Autant en emporte l’Histoire et Affaires sensibles pour laquelle il a réalisé notamment les séries La Veste, L’affaire Troadec ou Opération LiMa. Il a réalisé pour France Culture les premiers concerts fictions en public, avec l’Orchestre National de France ou l’Orchestre Philharmonique de Radio France, Dracula, Au cœur des ténèbres, Alice & Merveilles, Vingt mille lieues sous les mers, Moby-Dick ou Pinocchio.

Marie-Jeanne Serero
Compositeur, arrangeur, orchestrateur
Dès l’enfance, Marie-Jeanne Serero entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (CNSMDP) où elle obtient de nombreux premiers prix dans les classes de solfège spécialisé, harmonie, contrepoint, orchestration, accompagnement au piano et direction de chant.
Elle vit parallèlement ses deux passions : la voix (en travaillant au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, et dans divers festivals européens en tant que pianiste et chef de chant), et l’écriture orchestrale (arrangements ou compositions de musiques de films, créations contemporaines, compositions chorégraphiques et lyriques).
Au CNSMDP, elle est tout d'abord professeur de direction de chant, puis d’orchestration et de musique à l'image.
Pendant de nombreuses années, elle donne des concerts dans toute l’Europe (en duo avec Mstislav Rostropovitch, Patrice Fontanarosa, Didier Lockwood, Olivier Charlier, Régis Pasquier, Christiane Eda-Pierre, le Quatuor Ludwig).
Elle est alors très sollicitée en France comme à l’étranger par d’importantes personnalités et maisons de production pour composer, orchestrer, et diriger des projets musicaux prestigieux, pour le cinéma, le théâtre, et le spectacle événementiel, ou pour la réalisation d’albums très divers.
Depuis plus de dix ans, elle se consacre principalement à la composition pour les musiques de scène (Comédie-Française, Théâtre de la Colline, etc.) et le cinéma (notamment Les Garçons et Guillaume, à Table ! réalisé par Guillaume Gallienne ou Anton Tchekhov - 1890 réalisé par René Féret).
Marie-Jeanne Serero a été récompensée du Prix Musique de la SACD en juin 2016 ainsi que du Prix France Musique – SACEM de la musique de film en novembre 2016.
Enregistré en public au studio 104 de la maison de la radio et la musique le 27 avril 2024.

