Les ménages modestes peuvent désormais bénéficier d’une voiture 100 % électrique, neuve, à loyer modéré. C’est ce que l’on appelle le "leasing social". L’État soutiendra l’achat de 50 000 voitures afin que leur coût mensuel ne dépasse pas 200 euros, pour une durée minimale de trois ans.
Premier arrivé, premier servi ! L’effet du "leasing social" se fait sentir dans cette concession Citroën, à Nanterre, à l’ouest de Paris, à tel point que cela retarde la fermeture jusqu’à 21 h, mardi 30 septembre 2025. "Depuis vendredi, on voit une accélération, les gens ont attendu le dernier moment, comme pour les soldes", explique Mohamed Bekkari, chef des ventes.
Il y a des déçus, car une personne sur deux ne remplit pas les critères, selon lui. C'est le cas de Hassan, qui gagne trop chaque année pour bénéficier d'une E-C3 à 95 euros par mois : "On dépasse d'un petit peu : au lieu de 16 000, je suis à 24 600, donc je ne peux pas y accéder." Il remplissait pourtant l'autre critère : celui de vivre à plus de 15 kilomètres de son lieu de travail. "Je n'ai pas les moyens de m'acheter une voiture électrique. Comme il y avait cette aide, je voulais en bénéficier, mais malheureusement, je ne peux pas", déplore-t-il.
Dans ce contexte économique difficile pour le marché automobile, ce dispositif reste malgré tout le meilleur moyen de populariser la voiture électrique. "On a des clients qui sont jusqu'à 10 ans plus jeunes que les clients de véhicules électriques classiques. On a toutes les typologies de clients", explique Sandrine Bouvier, l'une des directrices de Stellantis à qui appartient Citroën et 13 autres marques. Le groupe a d'ailleurs signé 70% des 50 000 contrats de "leasing social" en 2024. Sur les 300 000 voitures électriques vendues neuves cette même année en France, 20% l'ont été grâce au dispositif du "leasing social".
Un reportage édité par Aurian Lurquin