Illustration des plateformes de fast fashion Shein et Temu. ©Maxppp - IP3 PRESS
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Les plateformes asiatiques sont dans le viseur des entreprises européennes de l’habillement qui les accusent de concurrence déloyale et de pollution environnementale. Mais, pour les amateurs que franceinfo a rencontrés à Marseille, les prix bas et le large choix les ont rendues incontournables.

Des actions urgentes pour lutter contre l’ultra fast fashion, c’est ce que réclament à l’unisson les entreprises européennes du textile et de l’habillement. Elles accusent les plateformes asiatiques comme Shein ou Temu de concurrence déloyale, de pollution environnementale et de travail indigne et demandent à l’Union européenne de taxer les petits colis qui inondent le marché européen. Mais pour les adeptes de la mode à tout petit prix, rencontrés à Marseille, il est difficile de s'en passer.

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Le shopping pour Célia, étudiante en BTS, ce n'est plus en magasin que cela se passe, mais sur son téléphone. Elle achète presque tout sur les sites asiatiques, Shein et Temu : "Je fais une grosse commande tous les mois : des habits, des bijoux... J'ai environ 60 à 70 articles pour 200 euros, donc c'est largement rentable Shein et Temu, assure-t-elle. Je me dis qu'en 2025, on n'a plus le choix, on ne peut pas faire autrement, les autres magasins sont trop chers."

"Tant que les plateformes asiatiques seront moins chères, il y aura toujours du monde pour commander"

T-shirts, pantalons, chaussures, Loana aussi est entièrement habillée en Shein. Pour cette mère de famille, c'est le seul moyen d'avoir un peu de choix dans sa garde-robe, elle ne peut plus se permettre d'aller en boutique. "Moi, je suis conseillère de vente en bijouterie, je suis au Smic avec les primes, explique-t-elle. Ce n'est pas très bon pour la planète, mais d'un autre côté, je me dis que c'est pareil qu'acheter des vêtements en boutique où ils les auront eux-mêmes commandés. Ils ne les fabriquent pas tous en France, donc il faut arrêter aussi de dire ça."

"Par contre, poursuit-elle, c'est sûr que privilégier les sites, cela peut tuer des commerces. Cela fait quatre ans que je travaille dans des centres commerciaux, donc j'ai vu des centres commerciaux entiers qui fermaient, des boutiques de chaussures, de vêtements... Tout ce qu'on vend sur Shein et Temu, en fait."

Tant pis si les habits chinois ne durent qu'une saison, "tant que les plateformes asiatiques seront moins chères que les magasins, il y aura toujours du monde pour commander", conclut une étudiante qui attend son colis.

Un reportage édité par Diane Warin.