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Dimanche dernier, lors du cambriolage désormais célèbre du Musée du Louvre, les voleurs sont parvenus à dérober huit bijoux appartenant aux “joyaux de la Couronne française”. Mais que faisaient ces bijoux dans la galerie d’un musée ? Quelle est l’histoire de ces bijoux dérobés ?

Avec
  • Thomas Ghysdael, attaché de conservation du patrimoine au Musée de Grasse et Président de l'Association d'histoire de la bijouterie-joaillerie (AsHBJ)

Pour le savoir, les Chantiers de la Recherche donnent la parole ce matin à un historien spécialiste de la joaillerie, Thomas Ghysdael, attaché de conservation du patrimoine au Musée de Grasse et Président de l'Association d'histoire de la bijouterie-joaillerie (AsHBJ).

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Des joyaux entre patrimoine royal et trésor national

Les joyaux de la Couronne exposés depuis 2019 dans la Galerie d’Apollon du Louvre regroupent deux ensembles distincts, explique l'historien, "des joyaux personnels de souverains et souveraines françaises" et "des joyaux appartenant à l’ancien trésor d’État". Parmi eux figurent des pièces historiques, comme une broche reliquaire datant de 1855, ornée de diamants Mazarin, "légués par le cardinal Mazarin à Louis XIV".

Ces bijoux, parfois remontés et réutilisés au fil des siècles, incarnent la continuité entre la monarchie et la République, et témoignent d’une mémoire, leur vol constitue donc "un cas très critique d’émotion patrimoniale" selon Thomas Ghysdael.

Vols, valeur symbolique et dilemme des musées

Le récent vol de huit pièces, dont la parure d’émeraudes de l’impératrice Marie-Louise, la parure de saphirs de la fille adoptive de Napoléon Ier et le nœud de corsage de l’impératrice Eugénie, a provoqué une vive émotion. Ces bijoux rappellent comment "des bijoux personnels de souveraines pouvaient se transmettre". Ces acquisitions avaient été faites "soit par don, soit par achat, souvent avec le soutien de la Société des Amis du Louvre et dans bien des cas avec un soutien de l'État."

Si leur valeur a été estimée à 88 millions d’euros, l'historien rappelle que "les pierres de taille ancienne n’ont pas la même valeur sur le marché que des diamants modernes". Ce vol illustre enfin le dilemme des musées contemporains, partagés entre "l’impératif d’accessibilité et celui de la sécurité, qui ne sont pas toujours conciliables".

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